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La Ville comme Amoureuse (II) : Bruges (la Venise du...

Publié le 11 février 2010 par Mmepastel
La Ville comme Amoureuse (II) : Bruges (la Venise du...
Lévy-Dhurmer, Bruges la Morte
La Ville comme Amoureuse (II) : Bruges (la Venise du...
Lévy-Dhurmer
La Ville comme Amoureuse (II) : Bruges (la Venise du...
Lévy-Dhurmer
La Ville comme Amoureuse (II) : Bruges (la Venise du...
Lévy-Dhurmer
La Ville comme Amoureuse (II) : Bruges (la Venise du...
Degouve de Nuncques
La Ville comme Amoureuse (II) : Bruges (la Venise du...
Degouve de Nuncques
La Ville comme Amoureuse (II) : Bruges (la Venise du...
Degouve de Nuncques
La Ville comme Amoureuse (II) : Bruges (la Venise du...
Khnopff
La Ville comme Amoureuse (II) : Bruges (la Venise du...
Khnopff
La Ville comme Amoureuse (II) : Bruges (la Venise du...
Lévy-Dhurmer (portrait de Rodenbach)

La Ville comme Amoureuse (II) : Bruges (la Venise du Nord…).

Là encore, et grâce au roman symboliste de Georges Rodenbach Bruges-la-Morte, la ville est personnifiée comme jamais. Il écrit, en tête de son livre : “Dans cette étude passionnelle, nous avons voulu aussi et principalement évoquer une Ville, la Ville comme un personnage essentiel, associé aux états d’âme, qui conseille, dissuade, détermine à agir.

Ainsi, dans la réalité, cette Bruges, qu’il nous a plu d’élire, apparaît presque humaine… Un ascendant s’établit d’elle sur ceux qui y séjournent. Elle les façonne selon ses rites et ses cloches.
Voilà ce que nous avons souhaité de suggérer : la Ville orientant une action ; ses paysages urbains, non plus seulement comme des toiles de fond, comme des thèmes descriptifs un peu arbitrairement choisis, mais liés à l’événement même du livre.

C’est pourquoi il importe, puisque ces décors de Bruges collaborent aux péripéties, de les reproduire également ici, intercalés entre les pages : quais, rues désertes, vieilles demeures, canaux, béguinage, églises, orfèvrerie du culte, beffroi, afin que ceux qui nous liront subissent aussi la présence et l’influence de la Ville, éprouvent la contagion des eaux mieux voisines, sentent à leur tour l’ombre des hautes tours allongée sur le texte. » Il en fait donc clairement le personnage principal de son roman.

Et son histoire n’est pas anodine : un veuf inconsolable erre dans la ville mélancolique, presque mort-vivant. Il ne parvient à oublier son épouse morte, à laquelle il associe la ville : « À l’épouse morte devait correspondre une ville morte. Son grand deuil exigeait un tel décor ». Au détour d’une rue, il croise une inconnue qui ressemble trait pour trait à son épouse défunte ; dès lors, il n’aura de cesse de la retrouver, ce à quoi il parviendra. Il croira alors retrouver le bonheur avec l’amour de cette jeune femme, mais on ne peut aimer une morte… le dénouement sera forcément tragique.

Ce motif fait étonnamment penser à l’amour nécrophile de Sueurs Froides/Vertigo dont on avait précédemment parlé ici.

Toujours est-il qu’on en voudra longtemps à Rodenbach d’avoir assimilé Bruges à l’image d’une ville mortifère. Pourtant, comme on le voit dans les tableaux ci-dessus, Bruges, morte ou pas, inspire effectivement des toiles sublimes et mélancoliques aux symbolistes Lévy-Dhurmer, Degouve de Nuncques et Khnopff (pour un article passionnant sur ces peintres, allez là).


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