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Un Samedi soir au TROUW – Amsterdam

Publié le 11 février 2010 par Jekyllethyde

Un Samedi soir au TROUW – Amsterdam

Se coucher à 6h30 lorsqu’on a un train à prendre à peine deux heures plus tard, c’est moyen… D’autant plus lorsque que ce train n’est autre que le fameux Thalys redécoré par Jonone, Sozy, Seak et Zedz ! Et oui vous l’aurez compris, ce week-end c’est Amsterdam baby !

Dans un intérêt purement journalistique, je ne m’attarderais pas sur le déroulement de ma journée dans la capitale néerlandaise, effectuant pour l’occasion une ellipse temporelle de 14 heures, jusqu’à ce que le ventre plein et la tête vide, je sorte de ce restaurant « bateau pirate » autochtone, décidément trop bas de plafond… Pour aller faire un tour à l’attraction phare locale, le lèche-vitrine nocturne.

Alors, après ce petit tour par le musée grévin local, toujours agréable, et surtout « ravi » de voir que celui-ci attire plus de monde après 22h que celui de Van Gogh, je me fraye un chemin dans le métro entouré de pères de famille qui rentrent à l’hôtel les bourses vides… Direction le Trouw, nouveau club qui commence à faire parlé de lui, et tenu par les anciens tenanciers du mythique club 11… Ce soir là, le line-up c’est 360 Soundsystem qui invite Akufen, et Beatdimension x Viral Radio Showcase.

A peine trois stations de métro plus loin, nous voici déjà arrivés en « périphérie ». Autour de moi se dressent de grands bâtiments industriels, pas de doute, nous sommes dans une ancienne zone ouvrière désaffectée… Mais merde alors, comment vais-je trouver le club dans ce bordel ? Un petit tour sur moi-même et voilà que, levant mes yeux au ciel, j’aperçois un écriteau, dans un style très corporate « TROUW ». Sale, délabré, trônant au-dessus d’un immense édifice qui semble laissé à l’abandon… Mais non ça ne peut pas être ça ?

Une centaine de mètres plus loin, je me retrouve sous un petit chapiteau blanc au milieu duquel se dresse un ordinateur, relié à un projecteur braqué sur la façade cubique que je n’avais pas encore repéré… Sur le mac tourne une boucle de « piano roll » que chacun est convié de moduler à sa guise, laquelle étant retransmis en temps réel sur chaque briquette du cube ! Hypnotique, je bloque un petit moment avant de me rendre compte que l’interface a subitement changé, et décidément Amsterdam sait comment recueillir les drogués, proies faciles ! En effet, des visuels psychédéliques représentant un lombric accompagné de vague formes géométriques se meut sur ce cube qui maintenant semble avoir doublé de volume ! Voilà ce que j’appelle une belle entrée en matière.

Toujours sceptique quand à la possibilité de trouver un club dans cet entrepôt, et étonné de n’entendre aucun bruits, j’interroge Candy rouflaquette à l’entrée qui n’arrive pas bien à répondre à mes questions, malgré sa gentillesse physique helvétique ! Je descends donc les escaliers tel un petit garçon de 7 ans tentant de surprendre le Père Noël en flag le soir de Noël… Et me retrouve dans un long couloir, sorte de galerie où des œuvres conceptuelles et aérosols garnissent les murs de parpaing.

Un peu plus loin nous arrivons à la salle 1, située au sous-sol, où dans un coin à l’entrée se dresse un écran sur lequel sont retransmises des projections bizarres, auxquelles nous sommes conviés d’assister affalés sur d’énormes poufs. Backroom ? Au fond de la salle, les platines et le Dj, sur lequel il est inutile de m’éterniser… Heureusement Hudson Mohawke (Qui joué dans la grande salle la vieille) débarquera en fin de soirée en guise d’invité surprise pour passer de la vieille funk et du Hiphop devant un comité restreint.

Mais passons à l’étage (ou plutôt au rez-de-chaussée) où se dresse une énorme salle rectangulaire, très haute de plafond. Un léger nuage de fumée la recouvre et seule une petite rangée de néons suspendus au plafond, ainsi que quelques rayons de lumière transperçant d’une baie vitrée, éclairent une salle plongée dans le noir. Et oui, pas de DJ superstar au TROUW, ici celui qui anime la soirée laisse parler le son, il n’est éclairé d’aucuns projecteurs et n’est que très légèrement surélève par rapport au dancefloor.

Ceci est dû à la volonté prononcée du club de privilégier la qualité sonore. En effet, en allemand Trouw signifie vrai, loyal, fidèle… Fidèle au véritable esprit de la nuit, avec un système son irréprochable, des sets homogènes et évolutifs, ainsi qu’une atmosphère atypique accentuée par ce côté « rave bien organisée ». La salle se trouve en effet dans les anciens bureaux d’un journal local, et les promoteurs n’ont pour l’instant qu’une autorisation d’exploitation de 2 ans avant que les autorités ne ré-aménagent le lieu…

A peine le temps de se familiariser au lieu, qu’Akufen est déjà en piste distillant une minimal pointu et aérienne. Un set qui passe tel une balade féérique dans un champs de pavot avec Mireille Matthieu sous psylo… Tiens d’ailleurs, il faut que j’ingurgite quelque-chose !

Ça tombe bien car à l’opposé du dancefloor, se trouve également un restaurant, où l’on peut déguster de larges sandwiches agrémentés d’une bonne bière, le tout dans une ambiance industrialo-lounge avec le son du club diffusé en background, très agréable. Quant à ceux qui préfèrent manger liquide, voilà l’autre très bonne surprise. En effet le prix de la vodka-pomme avoisine les 5 euros, avec, cerise sur le gâteau, un excellent jus biologique, opaque, épais, savoureux, et tout simplement le meilleur mélange qu’il m’est été donné de goûter en soirée !

Patrice Bäumel de Get Physical a pris les reines et continue de monter en puissance, lorsque je décide de m’éclipser, totalement conquis par cette salle à l’atmosphère si aérienne, simple et vrai ! De toute la soirée, je n’aurais vu que des locaux, pas de touristes foncedés, pas de ritals à lunettes en chasse, pas un seul vigile prétentieux, pas de relou ! Les gens sont peace, profitent du son, et il y règne comme une ambiance de grande famille de blondinets discutant Lemon Haze entre deux vidanges un lundi après-midi dans une station-service du bord de mer… et pour clôturer le tout, je sors de là avec des bonbons (offerts aux toilettes) pleins les poches !

Il nous reste donc un an pour profiter des murs du TROUW, avant que celui-ci ne soit rattrapé par la matrice… Un espace intra-temporel perdu dans une périphérie désaffectée d’une ville de personnes de bon goût, qui savent profiter des bonnes choses et le faire partager, définitivement un des Top 5 clubs en Europe !

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