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STIGLITZ : peut mieux FAIR.

Publié le 12 février 2010 par Mister Gdec

STIGLITZ : peut mieux FAIR.Pourquoi Stiglitz partout ? Monsieur Joseph va-t-il vraiment moraliser le capitalisme ?


Bon, faut quand même pas me prendre pour un c.. (à l’instar de certains, que je ne nommerai pas mais qui se reconnaitront, depuis le NSD…), je sais bien que le Monsieur vient de sortir un livre (au titre prometteur..), et qu’il faut bien en faire la promotion… Même quand on dénonce la tyrannie du marché roi… L’argent l’est aussi. Faut bien survivre, tant qu’on pas encore inventé les SEL

Mais je veux plutôt dire, et écrire ici-même : Pourquoi arbore-t-on ce Joseph là dans tous les salons à la mode, à la télé, sur les radios, dans les journaux, sur internet… Aux quatre coins de la France… A qui donc profite sa présence ? Et pour qui roule-t-il ?

Comme à mon habitude toujours plein de mauvais esprit, j’ai failli en avoir une petite idée en tapant simplement son nom sur un moteur de recherche… qui m’a proposé la commission du même nom, crée par un certain… Sarkozy, en avril 2008.

Selon wikipédia, «  Le but de cette commission est de développer une « réflexion sur les moyens d’échapper à une approche trop quantitative, trop comptable de la mesure de nos performances collectives » et d’élaborer de nouveaux indicateurs de richesse. » . En gros, sortir de la tyrannie du PIB pour inventer un autre outil de mesure du développement humain… intégrant d’autres facteurs de développement, et de bien être. Ou de la statistique comme ingrédient du développement durable, partant du principe que les outils avec lesquels on observe la réalité contribuent à la rendre meilleure…

Mouais. Franchement pas convaincu, le mec. Et je me mets à la place du lecteur lambda, qui ne connait rien à l’économie…. S’il a survécu jusque là dans la lecture de mon fastidieux billet, son verdict pourrait très vite tomber, à raison : masturbation intellectuelle sur la vie sexuelle des mouches. Sujet clos.

Que Nenni ! J’invite ledit lecteur à se distraire un peu en se penchant sur l’une des meilleures critiques de cette commission que je connaisse, sur le mode humoristique, ici… En effet, les shadoks pompaient, pompaient ! Anne, ma sœur Anne, ne vois tu rien venir ?

STIGLITZ : peut mieux FAIR.

Un collectif ( Forum pour d’autres indicateurs de richesse – FAIR) particulièrement intéressant, qui compte dans ses rangs des économistes français comme Jean Gadrey et Dominique Méda, sur lequel je suis tombé inopinément à l’occasion de mes recherches sur le sujet, m’a beaucoup apporté quant à l’élargissement de ma vision du Stiglitz-bang : le FAIR (c’est bien et c’est ici). Et l’écrire et le partager, c’est encore mieux…

Après maintes lectures attentives et croisées de la vie et de l’œuvre de Stiglitz, de visionnage de vidéos, de textes traduits du Monsieur, de critiques et contre-critiques, j’en arrive à une conclusion (temporaire) à laquelle me conduit (encore) le FAIR, comme je le pressentais un peu avant de creuser mon propos : Commission Stiglitz : un diagnostic juste, des propositions (encore) timides. Donc, peut mieux faire.

En tous cas, pour moi, le néo-keynésianisme n’en est pas moins un, c’est à dire une théorie du capitalisme, bien que tendant à lui redonner un visage plus humain.

Ce Monsieur nous explique ainsi, assez benoîtement, dans la vidéo qui suit, que si l’on ne donne pas de l’argent public aux pauvres, ils ne contribueront pas à la relance de l’économie en achetant… Toujours fidèle à la théorie de Keynes, Monsieur Joseph !!!! Cela est d’un cynisme effrayant. Continuons donc sur cette voie infernale et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles… C’est vraiment à la hauteur de ce que l’on nous impose aujourd’hui !

Or, l’ampleur de la crise et des valeurs que nous vivons aujourd’hui ne doit pas nous conduire à repeindre le masque, mais à le briser. Comment ? Là encore, le FAIR nous en donne l’amorce d’une voie :

« C’est en redonnant sens aux échanges non économiques et à « ce qui compte le plus » pour nous que nous serons en capacité de redéfinir la notion de richesse, de refonder les règles du partage, les supports d’échanges comme la monnaie, mais aussi les modalités de compte, ou encore les systèmes de redistribution appropriés. Que nous serons en mesure de redonner sa juste place – et non pas toute la place – à l’économie. » (Manifeste du FAIR).

C’est pourquoi je vous invitais ironiquement d’emblée, au début de ce billet, à mettre un peu de sel dans votre soupe… Et pour celles et ceux qui pensent encore que l’économie sociale et solidaire n’est qu’un leurre et une utopie qui ne peut s’opérer qu’à petite échelle, j’aimerais qu’ils me disent ce qu’ils pensent de toutes ces réalisations pas vraiment anecdotiques qui les environnent à leur insu… Qu’ils aillent voir ici, et creusent plus sérieusement la piste.

Une autre réponse à l’omniprésence du gugusse pourrait se résumer plus trivialement dans cette question que je trouve moi fort à propos : le capitalisme est-il soluble dans le greenwashing ? On est tout à fait en droit de se la poser quand on tombe sur ceci… Monsieur Joseph roule-t-il au carburant vert ?

STIGLITZ : peut mieux FAIR.
Il est en effet tout de même bien troublant que ce livre paraisse en pleine campagne des régionales et que le Monsieur se laisse aller à faire la tournée des popotes… avec Europe écologie ! Vous allez dire que je vois le mal partout…

Mais alors, pourquoi diantre ce sentiment diffus qu’une grande vague verte (dans le sillage d’Al Gore aux USA, et de Nicolas Hulot et Yann Arthus Bertand ici) se répand sur le monde comme une sorte de voile de brume pour endormir nos consciences en propageant ses idées superficielles de nature (sic) à nous faire gober la transformation du capitalisme par l’élan vert ?

Car je ne perds pas le fil : où va l’argent ? Et où est-il parti pendant la crise… A qui profite le crime ? A ceux qui ont décidé de faire payer les pauvres pour leurs méfaits ?

Nous ne paierons pas votre crise

Ni en Grèce.

Ni en Italie.

Ni en Pologne.

Ni en France.

D’oslo à Cadiz, en 2010 comme en 2009, NOUS NE PAIERONS PAS VOTRE CRISE !


Et Monsieur Stiglitz ne me fera pas prendre ses vessies, bien qu’à priori séduisantes, pour des lanternes…

Ma vérité est ailleurs.

Pour aller plus loin :

Le CV du monsieur :

sans parler de la commission du même nom sur la quelle je me suis déja suffisamment étendu… (et dont j’ai déjà donné les sources)

Ces livres : une liste ici.

En savoir plus à travers quelques articles et autres références :

Joseph Stiglitz et cette finance qui nous pigeonne (ECO89)

Regards économiques, Publication des économistes de l’UCL, N° 75, décembre 2009.

Débat : « le monde selon Stiglitz », Mars 2009, sur ARTE.

Les articles du journal Le Monde

Alternatives économiques.

Marianne : « Sarkozy, Stiglitz et le PIB : tout change parce que rien ne change »

C.durable info (sur son dernier livre, le triomphe de la cupidité, qui contient également plusieurs vidéos de son passage sur France Inter, dans l’émission de Demorand du 12 février 2010

Agence Reuters

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