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L’économie sociale et solidaire prépare son envol

Publié le 12 février 2010 par Sequovia

L’économie sociale et solidaire prépare son envol

Quel est le point commun entre une ONG, une fondation, une association, une coopérative, un syndicat, une banque éthique et une mutuelle ? C’est l’économie sociale et solidaire (ESS pour les intimes), qui se propose de redéfinir notre rapport au travail, par des moyens coopératifs, humains et démocratiques.

Des formes de travail alternatives

Derrière le concept d’économie sociale se cache un principe démocratique clair : « un homme = une voix » et des règles de collaboration extra-économiques qui les orientent vers des objectifs humains qui priment sur le seul capital. Ces organisations ont donc un but non lucratif et un patrimoine collectif et impartageable.

Et, dans le cadre de l’économie solidaire, les organisations produisent des biens et des services à forte utilité sociale : respect de l’environnement, mais aussi amélioration des conditions de recrutement et de travail.
Et les exemples sont nombreux :
- les AMAP (Associations pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne), qui promeuvent une agriculture raisonnée et de proximité
- les SCIC (Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif), qui permettent d’intégrer des bénévoles à la société
- les SEL (Systèmes d’Echange Local), qui permettent de pratiquer des échanges en monnaie fictive et autonome
- le commerce équitable, qui prévoit des conditions de vie décentes aux travailleurs du Sud
- la finance et l’épargne solidaire, qui prévoient des clauses sociales et environnementales dans les placements
- les « régies de quartier », qui font travailler des habitants au service de leur propre cité
Chacune de ces innovations mériterait à elle seule un billet comme celui-ci pour en décrire les bénéfices !

Quelques bémols à surmonter

En dépit de son développement et de sa puissance – l’ESS rassemblerait aujourd’hui plus de 200.000 organisations employant 2,1 millions de salariés -, ce secteur peine à s’affirmer comme une réelle alternative à l’économie dominante. Ainsi, l’économiste libéral Milton Friedman souligne que vouloir faire d’une entreprise autre chose que ce qu’elle est, à savoir une entité dont la finalité est de faire du profit, c’est obtenir l’effet exactement inverse : la pauvreté généralisée. Cependant, l’ESS est apparue en réaction à la dichotomie croissante entre le rôle social de l’Etat et le réel besoin qui existe de la part de la société. C’est donc une réaction nécessaire. Mais, de plus, les structures d’ESS sont d’une grande hétérogénéité, ce qui rend difficile la mobilisation des acteurs pour valoriser cette nouvelle forme d’économie.

L’avis Sequovia

Particulièrement modulable et extrêmement bénéfique pour la société, ce type d’initiatives permet un développement alternatif de l’économie. Le bénévolat et le statut non lucratif de ces organisations ne favorisent pas l’augmentation du PIB, mais bien la collaboration, l’insertion et le respect de l’environnement. Et, au final, n’est-ce pas ce qui importe le plus ? Pour que l’ESS prenne son envol, il faudra qu’elle se dote d’une institution de cadrage réellement unie pour avoir un poids politique et économique, et qu’elle propose des solutions à la précarité de certains de ses acteurs.


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