Contre les flous du destin mystérieuse nécessité du geste, contre les silences obscurs présence du lendemain qui porte des brassées de fleurs vives au grenier assoiffé de mon âme.
Musique sans cesse renouvelée de mes plus vives espérances, violon désaccordé piano sans maître, bouche sans langue gorge sans cris, corps sans matière exquise liberté.
Ô musique, libre de l'instrument enfui, ô mon âme, libre de toute contrition, ô mon coeur, rôdeur solitaire tu vis, ô cavale déferrée, libre de toute entrave, fait résonner ton sabot dans la nuit.
Désormais libre de toute confusion je bois cette ambroisie distillée au grand jour. Retrouver la vie, réapprendre à marcher par des sentes étranges, de nombreux terrains vagues et routes poussiéreuses.
Réapprendre cet ensauvagement d'enfance, laisser une odeur, une trace de pas, une ombre fugitive, un sourire, une forme subtile, un rien qui vient défier la mémoire du temps, un rien qui se survit.
Musique, ton essence précieuse coule d'éternité, fenêtres boréales enflammées au jour vif, cascades inespérées laves incandescentes. Brûlante, inespérée : vie.
Ma vie entière, quelques pas réappris...