Les pluies viennent compliquer la situation
Le temps humide de ce jeudi après-midi ne rassure pas, laissant présager une autre averse après celle de la matinée. Les tentes deviennent plus qu’une nécessité.
Les habitants de la capitale haïtienne, encore sous le choc de l’après-séisme, se sont empressés de s’abriter suite à la forte pluie qui s’est abattue sur Port-au-Prince vers les 4h du matin.
Sous leurs tentes de fortune faites de draps perméables et fichées dans des sols poussiéreux, les sans-abri se voient vite trempés et les pieds dans la boue.
Ceux qui dormaient à proximité de leurs maisons n’ont pas hésité à s’y introduire, en dépit du fait qu’elles soient fissurées, courant ainsi un sérieux risque.
Après la pluie, la colère n’a pas tardé à monter. Certains refugiés au Centre sportif de Carrefour s’énervaient que les autorités qui leur interdisent de reconstruire ou de regagner leurs demeures qu’ils jugent sures alors que ceux-ci ne font rien pour les reloger.
« J’en ai assez, ce soir j’airai dormir chez moi », s’énerve Marie, une sexagénaire dont la maison n’a pas été endommagée, alors que d’autres sinistrés s’efforçaient de se réorganiser et se préparer pour une prochaine averse.
En ville, une manifestation improvisée a été vite organisée pour dénoncer le comportement de René Préval qui, disent-ils, « dort paisiblement alors que le peuple se mouille ».
Les manifestants ont en outre réclamé des tentes pour se protéger des intempéries. « Il aurait mieux valu qu’on distribue des tentes au lieu de nous donner des sacs de riz », a lancé une jeune femme sinistrée.
Le président Préval avait sollicité 200 000 tentes à la communauté internationale pour reloger les sinistrés mais il n’en a reçu que 49 000. Pire, le nombre de tentes réclamées n’est pas disponible sur le marché international.