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Justice-fiction

Par Deathpoe

Aussi loin que je me souvienne, je ne me rappelle pas avoir jamais été vraiment heureux, serein, empli d'une lumière satisfaisante et parfaitement suffisante. A de nombreuses reprises j'ai été témoin de l'absurdité des relations humaines, les malsaines et celles qui tournent court, à la brièveté de la vie, une fragilité qui en deviendrait presque inexpressive.
Il y a certainement des facteurs à prendre en compte sur lesquels je n'aurai jamais pu avoir le contrôle. Et puis il y a les choix, les silences, les laisser-passer et les quelques tours de force pour ouvrir des portes résistantes. Il y a quelques mois, j'avais le sentiment que les dieux m'avaient offert une chance inégalable à saisir. Maintenant, je me demande à quoi peut bien mener tout ce que j'ai méthodiquement mis en place.
Souvent arrogant et narcissique, je crois que la seule chose dont j'ai envie, c'est qu'on m'écoute, simplement, sans prendre la peine de contredire, ou même de comprendre. Certaines personnes, avec lesquelles je prends beaucoup de plaisir à discuter, me reconnaissent une certaine lucidité et un point de vue intéressant, mais surtout, un pessimisme, et quelque chose de désabusé, bien avant l'heure.
Chacun vit dans son monde et tente de récupérer le maximum de bulles d'air possible. Les plus beaux sourires sont ceux de façade lorsque tout va au plus mal, et je n'ai vu de réel bonheur que dans la béatitude. Du reste, des regards figés, la végétation luxuriante d'un nénuphar dans le coeur, et des comportements égoïstes et malsains, à celui qui se justifiera au mieux en tirant le premier.
Le contrôle des autres ne m'intéresse pas, et j'en ai assez des perpétuels confrontations avec le miroir. Je me demande ce que seraient ces années de jeunesse sans ce cynisme et cette désillusion. D'ailleurs, un minimum de lucidité pourrait tout autant être possible sans cela. Je me demande ce que seraient ces années sans les nuits blanches, et le face-à-face avec le plafond ou l'écran. Trouver le sommeil est impossible sans alcool ou somnifère, et je suis épuisé. Enfin, est-ce que cela ne changerait pas du tout au tout si je n'étais pas obligé de me gaver de codéine pour ne pas souffrir atrocement du dos, au point que m'allonger à même le sol en devient la position la plus confortable.
Pas de masque ni de miroir, juste des pas à faire. Maintenant je veux lire notre lit de lumière.


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