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Les magiciens du Matin

Publié le 14 février 2010 par Kalvin Whiteoak

Les magiciens du Matin

Le Matin a fait travailler les sondeurs d’Isopublic /Gallup CH, avec comme d’habitude un titre racoleur : « Les Suisses à la rescousse du secret bancaire« . Braves confédérés aux bras noueux et aux idées polluées par la cacophonie fédérale et les jérémiades des « experts » et des banquiers bientôt judicieusement émascules.

On demande à part ça au Suisse moyen ce qu’il pense de la distinction jésuitique entre fraude et évasion fiscale, et le Suisse moyen se prononce comme un seul homme sur la question, mais sans savoir vraiment (95 % de l’échantillon) ce que cette distinction recouvre encore en 2010. Quant au secret bancaire lui-même, 62 % de la population seraient « contre son abolition ».

Dont acte, sauf que ces beaux chiffres porte-drapeautés par l’édition dominicale du quotidien de l’avenue de la Gare ne veulent plus rien dire. On a largement dépassé le temps où la question valait la peine d’être posée : l’UBS et le Conseil fédéral ont dans un tandem symbole d’indépendance des pouvoirs fait en sorte que ce secret disparaisse de fait, quoi qu’en pense la population.

Car quand on ne lui dira plus que 20′000 postes de travail sont en danger dans les banques (affirmation gratuite mais qui recouvre l’application extensive du secret bancaire, toute somme déposée en Suisse étant suspecte si elle touche chaque employé de banque) mais que c’est l’économie toute entière qui va souffrir d’une position hors norme concernant ce fameux secret, quand elle aura compris qu’il est avant tout un frein au développement international économique de la Suisse  et que ce développement est la seule planche de salut pour un pays-ilot en 2010, alors peut-être changera-t-elle son fusil d’épaule.

Mais c’est justement avec ce genre de questions populistes et simplistes mal traitées que le Matin contribue à la cacophonie et à l’affermissement des antagonismes.

En bon porteur de la parole de la droite dure simpliste, celle qui touche et qui fait mouche sans avoir de fondement autre que l’imposture. Drôle de façon de concevoir sa mission, ou plus exactement confirmation flagrante que pour faire survivre un journal déjà mal parti, mais passé depuis en mains complètement suisses-allemandes, il faut mettre le doigt sur la couture du pantalon et faire dans le bas de gamme.

Aussi subtil que si on avait demandé à Yann Moix, le subtil analyste d’outre Jura,  de faire une étude sur l’opportunité du maintien du secret bancaire.

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