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La "banque totalement transparente".
Dixit l'acteur très british de cette amusante pub pour Icesave, produite quelques temps avant le séisme financier qui a frappé l'île.
Avec un sens aigu de l'avertissement prémonitoire, les créatifs de ce spot onirique avaient pourtant imaginé d'exploiter la symbolique explicite et néanmoins fragile de l'édifice en verre pour évoquer les nombreux avantages de la banque en ligne qui a fait faillite.
Sont cons ces anglais : tout le monde sait que le verre ça casse !
Pour rappel, Icesave est la filiale défunte de la banque Landsbanki, elle-même nationalisée en octobre 2008 lors de l'effondrement des marchés, et dont on cause beaucoup ces temps-ci.
Entre 2006 et 2008, quelques 320 000 épargnants néerlandais et britanniques y placèrent leurs deniers, appâtés par les rendements mirobolants qui leurs étaient proposés.
Les malins voulaient gagner gros, sans risquer trop.
Las, en octobre 2008, les apprentis spéculateurs crièrent au vol quand ils découvrirent que leur cagnotte avait fondu comme neige au soleil de minuit.
"Je me meurs, je suis mort, je suis enterré" se lamentèrent les Harpagons Anglais et Néerlandais.
Depuis plusieurs mois, les gouvernements de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas, qui se sont gentiment substitués aux clients exsangues (d'ailleurs remboursés depuis), réclament près de 4 milliards d'euros à l'état Islandais que dirige "Sainte Johana". Et la somme inclue de substantiels intérêts (5,5%), largement au-dessus des taux actuellement en vigueur.
Les deux monarchies prendraient-elles les macareux Islandais pour des pigeons engourdis ?
C'est en tout cas le sentiment partagé par les membres du collectif InDefence, créé en octobre 2008 par quelques Islandais furibards. Grâce à eux, il y a quelques semaines, plus de 60 000 personnes ont signé une pétition exhortant le Président Grimsson à ne pas signer la loi Icesave pourtant votée par le Parlement.Un refus présidentiel qui va permettre au peuple Islandais de s'exprimer sur le sujet, à l'occasion d'un référendum national.
Rendez-vous le 6 mars prochain.