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Parce que je veux sauver mon monde

Par Leschatserrants

Parce que je veux sauver mon monde

Rien que de rester dans cette chambre m’oppressait. La fenêtre avait une vue sur un ridicule patio avec quelques plantes vertes qui mouraient. C’était insupportable. Je ne servais pas à grand-chose mais au moins je pouvais la faire sortir d’ici.

En 3 minutes, et sous leurs regards étonnés, j’avais pris le peu d’affaires qu’elle possédait ici et les avait fourre dans son sac.

-C’est ça ton plan ? s’exclama O.

-Ca ne sert à rien, me dit A. d’une petite voix. Je suis mieux ici que chez moi.

-Je t’ai jamais dit que je te ramenais chez toi.

Avec l’aide d’O., on l’a soulevée du lit et habillée, malgré ses faibles protestations. J’ai fait le guet dans le couloir et sur la pointe des pieds on a descendu les escaliers. La porte de derrière était fermée à clé. Logiquement, nous étions prises au piège, mis A. eut la présence d’esprit d’aller à l’accueil ou elle vola un trousseau de clés. Nous les essayâmes toutes sur les deux portes d’entrée: l’une d’entre elles marcha et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, nous étions dehors, courant comme des malades, de peur d’être rattrapée par les infirmières, et puis pourquoi pas les flics et l’armée.

Lorsque nous fumes suffisamment loin du centre et hors d’atteinte, haletant parce que le souffle nous manquait, s’est soudain osée une épineuse question : ou irions-nous ? Ayant trop peu d’argent pour nous payer une chambre, une solution s’imposa : aller dans une gare, là se retrouvent les paumés de la ville.

Mais nous n’étions jamais d’accord sur rien, elles et moi, et aujourd’hui ne fit pas exception à la règle. Océane voulait prendre le métro, ce à quoi Audre s’opposait parce que c’était dangereux à cet heure ci et qu’aucune d’entre nous n’avait de quoi payer les tickets.

Je réglais le problème en me plantant sur la route le pouce en l’air. Avant même que les deux autres puissent me sauter dessus pour m’arrêter, une voiture arrivait sur le côté.

La vitre se baissa, et un mec en lunettes noires et dents en or apparut. D’un voix grave et sexy, il me demanda :

-Vous êtes perdues mesdemoiselles ? Vous voulez qu’on vous amène quelque part ? Y’a de la place !

Les filles et moi nous consultâmes du regard. Puis, désobéissant à la prudence la plus élémentaire, nous nous installâmes, ou plutôt serrâmes à l’arrière.


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