Magazine Politique

5.6 milliards pour Noël !

Publié le 13 novembre 2007 par Kalvin Whiteoak

A en croire les données d'une étude de la firme Deloitte, les Suisses s'apprêtent à dépenser plus de cinq 5 années cumulées de déficit de l'AI ou encore le prix total de 14 Airbus A 380 flambants neufs, aucun rabais encore négocié sur le prix catalogue. Il ne manque pas d'interroger sur le plan moral, notamment.

Loin de nous l'idée de vouloir jouer les calvinistes de base stupides et obtus (pléonasme sans doute). Le cadeau a sa justification, il ne doit pas être banni, mais sa mesure serait utile. La hauteur des dépenses prévues laisse rêveur, voire inquiet sur une société où l'argent et la

On assomme le bon peuple, on l'empêche de penser en lui permettant voire en l'obligeant à dépenser sans compter, ce qui l'entraînera l'année suivante à assumer des dépenses qui finalement n'avaient pas de véritable réalité économique ni de but précis, pour l'essentiel. Sorte de cercle vicieux dans lequel les marchands tiennent à la fois les cordons de la et la laisse qui guide le consommateur citoyen bétifiant et sage.

Certains auraient ici parlé de vériable aliénation, de disparition des repères du juste et du faux, de la juste mesure, du sens de l'équitable et du partage. Tant qu'il consomme et peut consommer, le citoyen ne prend ni le temps de se rebeller ni même celui de penser et de réfléchir à sa propre identité, sa propre fonction, sa propre place ici et maintenant.

Il n'est pas très étonnant que dans certaines élections les partis qui prônent le chacun chez soi et pour soi rencontrent du succès. Il jouent précisément sur cette aliénation et cet individualisme qui est devenu la règle, un peu comme l'est celle de l'enfant-roi. Ces règles de réalisation personnelle sont indirectement issues de mai 1968 et figurent en bonne place dans la littérature scolaire et dans les rayons "développement personnel" toujours plus fournis des librairies, également dans les conversations quotidiennes et les poncifs journaleux ou du café du commerce.

En réalité, il ne s'agit rien moins que de détournements de principes sociaux essentiels. Animées d'une telle fringale de consommation, d'un tel individualisme, nos sociétés occidentales vont droit dans le mur. Tout d'abord la

Enfin, dans l'immédiat, le partage n'existe quasi plus, ni même son idée. Bien sûr il se trouve quantité d'institutions destinées à donner bonne

On pourrait se prendre à rêver et imposer les cadeaux de Noël, disons de 10 %. Cet impôt qui représenterait la bagatelle de 560 pourrait par exemple être affecté à des buts sociaux, pourquoi pas visant à augmenter les normes minimales de l'aide sociale qui sont d'une délirante et débile faiblesse et qui ne représentent plus rien par rapport au véritable coût de la vie.

Une sorte d'actions cartons du coeur qui ne priverait le petit chéri de sa maman que d'un seul bonbon sur 10, et qui permettrait peut-être par cette privation une prise de mais je sais je rêve, éveillé.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Kalvin Whiteoak 365 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines