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Petit arrangement avec le monde et sa virtualité

Par Villefluctuante

nouv3 0263
Nous avons travaillé sur « l’inclusion du lieu dans l’espace des flux », pour reprendre une expression chère à M. CASTELLS. Notre volonté était de comprendre ce qui avait évolué dans la géographie contemporaine avec l’apparition des réseaux de télécommunication. Ce sujet c’est peu à peu estompé pour laissé place à une observation micro-géographique des lieux : nous avions la certitude que la nature même de l’espace, en temps que représentation, avait évoluée.

Je me souviens d’un excellent ouvrage intitulé « la mesure du monde » par le médiéviste Paul ZUMTHOR. Il expliquait d’une certaine manière que la perception de l’espace médiéval était morcelée et surtout qu’il préexistait à cette époque une part d’invisible nécessitant une double vision du monde. D’une certaine manière, j’ai l’impression que nous en sommes un peu là, la mondialisation en plus. Poursuivant sur cette idée, j’ai l’impression que notre espace est maintenant peuplé d’une virtualité invisible que charrient les terminaux électroniques. De là nait une ubiquité qui a à voir avec la fusion des échelles. Il se peut même que cette fusion se ressente consciemment dans notre vie quotidienne et que notre appétence pour les transports et autres déplacements ne soit que l’image de « l’être du trajet » qui nous habite.

Il faut aussi dire que nous avons particulièrement bien assimilés les règles et conséquences du marketing. A moins que le marketing soit le produit même de notre société. La technique qui consiste à accompagner un objet d’une représentation symbolique, d’une image, se différencie-t-elle de l’art de l’incarnation iconique ou des rites symboliques que l’on dit primitifs. Mais revenons au marketing, à cette manière de vendre une atmosphère plus qu’une chose laisse clairement voir notre inclinaison contemporaine pour la virtualité, pour la chose en devenir au-delà de la vision première.

Et les lieux dans tout ça? Nous éprouvons l’espace par la représentation que nous en avons. Tout commence et tout fini par le théâtre. Nous travestissons la matérialité au profit de nos songes.


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