Décantation

Et si, finalement, ces deux élections, qui détiennent les plus fort taux d’abstention avec les cantonales: les Européennes et les régionales, qui offrent, par rapport aux cantonales, l’avantage de scrutins de liste, révélaient la mutation du paysage politique français, passablement obscurci par les dernières Présidentielles ?

L’enfumage des dernières présidentielles? Celui d’un candidat élu sur le pouvoir d’achat, la sécurité et la croissance (qu’il allait “chercher avec les dents”), la promesse d’une République équilibrée et rénovée, face à une “socialiste” qui avait péroré quasiment sur tout sauf sur le social. Ce dilemne entre le démagogue et l’illuminée avait alors bénéficié au candidat du “miyeu”, certes peu enthousiasmant mais tenant un discours relativement rattaché aux réalités.

Or, depuis, ces scrutins ont vu et voient l’irruption d’une préoccupation écologiste ancrée à gauche, qui mord maintenant réellement sur la société française et, face à la disgrâce des “partis”, l’irruption d’un “objet politique non identifié” davantage dans une logique de réseau que de parti traditionnel, Europe Ecologie. Dirigé par un comité d’action politique auto-désigné et un comité exécutif tout aussi peu démocratique, préférant le débat interne aux votes bloqués et capable de donner envie de faire ou refaire de la politique à toute une frange des classes moyennes. Ce mouvement joue désormais dans la cour des grands.

Ces scrutins ont vu et voient le sarkozysme apparaître pour ce qu’il est: la mise en coupe de la République au bénéfice du gang du Fouquet’s, Mme Royal retourner dans la masse au bénéfice du discours plus social de M. Aubry et F. Bayrou rester presque seul avec son obsession présidentielle.

Ces régionales seront avant tout des élections contre N. Sarkozy, et c’est la raison pour laquelle elles bénéficieront électoralement au PS, parti en place, présentant des sortants (avec des renouvellements homéopathiques) malgré la confirmation de la percée d’Europe Ecologie. Elles risquent de constituer aussi le chant du cygne socialiste, tant les choses y semblent figées, tant les baronnies sont restées toutes puissantes, M. Aubry ne se décidant qu’en tout dernier recours à sanctionner G. Frêche.

Europe-Ecologie saura-t-il, tout en conservant cette dynamique de réseau, structurer des implantations locales et une démocratisation de son organisation qui ne se transforme pas en guerres de tranchées ? Nous le saurons dans les décisions qui sortiront du grand débat organisé après les Régionales. Le PS saura-t-il renouveler des appareils locaux sclérosés fondés sur le clientélisme et les “cartes” ? Les mouvements sociaux, face aux conséquences de la crise et de la politique sarkozienne arriveront-ils à converger, même partiellement ?

Nous avons là les trois clés des scrutins de 2012.

- “Les militants MoDem ont l’orange amer”. La campagne des Régionales.

- “Dépression : 50% des américains les plus pauvres sont au chômage ou en situation de sous emploi”. ContreInfo.

- “Loppsi ? Une statégie électorale”, interview de Laurent Mucchielli. NouvelObs. “Tous les six mois, le gouvernement prétend résoudre les problèmes sociaux en modifiant le code pénal ou le code de procédure pénale. Plus que la peur, je pense qu’il s’agit avant tout d’une stratégie électorale. D’autant plus que l’autre grande stratégie électorale -le prétendu “grand débat” sur l’identité nationale- a échoué. Il faut comprendre une fois pour toute que la sécurité est un fond de commerce pour les discours politiques de droit”…

- Philips, Dreux: “Christian Estrosi se moque du monde”. NouvelObs. Dès qu’il parle en dehors des discours écrits par ses “nègres”, cela devient catastrophique… Rappelons que “Philips propose aux salariés des postes d’opérateurs à Szekesfehervar en Hongrie, en CDI, payés 450 euros par mois, sur douze mois, avec la condition de pratiquer la langue”.

- Economie du vélo. Trajectoires Fluides.

- TER Paca, les questions de Grassenc.