Action thon rouge - Février 2010

Samedi dernier, l'organisation Greenpeace a organisé pluisieurs actions "Thon rouge" dans toute la France auprès de restaurateurs en proposant sur leur carte. Le but: les interpeller afin qu'ils s'engagent à ne plus en servir, le temps à cette espèce de renouveler entièrement sa population. Gros plan donc sur l'action du groupe local de Montpellier (groupe auquel je suis désormais rattaché ayant déménagé récemment dans la région). Un des restaurateurs servait du thon rouge venant de l'Océan Indien (qui est beaucoup moins gouteux que celui dit "de Méditérannée", moins couteux). Il nous a donné comme preuve de traçabilité un papier prouvant que son thon rouge venait de l'Océan Indien et s'est engagé à ne plus en servir à l'avenir (nous vérifierons plus tard si le thon rouge a bien été enlevé de sa carte et si l'autocollant "Ici pas de thon rouge" que nous lui avons remis a bien été collé à l'entrée de son restaurant). Un autre, très professionnel et très ouvert, nous a expliqué qu'il ne pouvait pas enlever le thon rouge de sa carte car il avait une clientèle aisée très demandeuse de ce thon rouge di de Méditérannée, et que face à la concurrence importante des autres restaurants il ne pouvait pas se permettre de perdre des clients qui lui apportait un chiffre d'affaire non négligeable. Pourtant, il nous avoué qu'il pensait très sérieusement à ne plus en servir à l'avenir, mais seulement si tous les restaurateurs de la ville jouent le jeu en ne proposant plus ce type de plat. Pour l'interpellation des passants, nous n'avions apparemment pas choisi le bon soir. En effet, samedi soir il y avait concert de rock au Rockstore (salle très connue par les amateurs de rock de la région) et manque de pot, un des restaurants où nous avons fait notre action était juste à côté de cette salle. Du coup, beaucoup de mal pour accrocher au passage des chevelus qui ne voulaient pas arriver en retard au concert. Entre ceux qui font toujours style de ne pas te voir, et ceux qui se renferment comme une huitre dès qu'on s'en approche, la vie de militant c'est être philosophe avant tout. Mais, avoir cet état d'esprit paie toujours, car tu arrives toujours à interpeller au moins 5 ou 6 personnes sur la problématique à laquelle tu souhaites les informer. 19h – 20h pour une action, ce n'est jamais l'idéal pour distribuer des tracts et interpeller les passants. Manque de pot n°2, et veille de St Valentin oblige, quasiment personne pour aller au restaurant (la majorité préférant y aller le lendemain et c'est bien normal). Et pour finir, manque de pot n°3, soir de match de football pour l'équipe de Montpellier au stade de la Mosson, du coup c'est 30000 personnes en moins dans les rues. Et bien malgré tout ça, bilan très positif. Nous avons réussi à interpeller les restaurateurs que nous voulions et à leur faire prendre l'engagement à moyen terme de ne plus proposer de thon rouge pêché par la pêche industrielle. Nous avons aussi réussi à chacun interpeller entre 4 et 6 personnes (sachant que nous étions 12 pour l'action) ce qui nous a permis de nous attarder un peu plus que d'habitude avec chacun et de mieux approfondir la problématique pour encore mieux informer. Et puis, l'accompagnement de notre action par une équipe de télévision a sûrement donné le coup de pouce nécessaire pour que les restaurateurs se montrent plus coopératifs et parlent avec franchise de leurs difficultés. Après, il ne nous manque que la volonté politique et de ce côté c'est plutôt mal parti. C'est pour cela que je vous renvoie à mon article précédent avec le lien de la lettre que vous pouvez adresser au ministre de l'agriculture et de la pêche Bruno LeMaire afin qu'un plus grand nombre de personne fasse pression sur le gouvernement. Donc, à vos claviers citoyens !

Neo Anderson (et non ce n'est encore pas moi sur la photo), The Daily Planet