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Etat chronique de poésie 816

Publié le 17 février 2010 par Xavierlaine081

816

Bien difficile de lever les yeux et de voir la lumière quand en dessous, l’estomac vous tire vers le bas…

Bien difficile de lever les yeux et de voir la lumière quand, chaque jour s’éternise l’infinie quête pour simplement vivre, ou survivre…

Nous vivons en merveilleux pays, si prompt à se précipiter au chevet des misères, mais refuse de voir celles qu’il génère sur son propre territoire…

Non qu’il faille aller en ces replis frileux quand tant d’étriqués de la pensée invitent à pratiquer.

Non qu’il faille se taire, ne rien faire, mais une misère en égale une autre…

Qui pourra juger qu’un afghan pèse moins lourd dans la balance de l’exil, qu’un haïtiens, qu’un tibétain, qu’un chinois (que les absents de cette liste non exhaustive veuillent bien m’excuser)…

Et quel puissant industriel nous inventera une balance ad hoc, capable de détecter la valeur ouvrant les portes du refuge ?

Quand chaque jour nous claquent au visage les sommes colossales gaspillées en vaccins sulfureux, en faillites frauduleuses, en versement occultes pour acheter le silence du commun, comment accepter telle gifle ?

On pourrait bien sûr évoquer les cocasses pitreries de ces braves édiles, qui d’un côté offrent d’une main ce qu’ils reprennent de l’autre, mais toujours servent de paravent subtil aux indignes fortunes dont ils sont arrosés…

Comment pourrait-on nommer, le beau mec, au bras de plat modèle, parti se dorer sur les plages de Saint Domingue, avec fortune gagnée sur le dos des licenciés d’ici ?

Quel serait la nature du délit, devant une hypothétique cour pénale internationale ?

L’histoire, peut-être viendra nous éclaircir, alors que nous mangerons avec sérénité les pissenlits par la racine, sur la nature de tels comportements. Ça ne nous fera, aux uns et aux autres, réduits à l’état de squelettes attentifs, mais peut-être, avec le temps, nos héritiers n’hésiteront-ils pas à nommer l’attitude de ces richissimes individus, sous la noble étiquette de criminels contre l’humanité…

Ils entendront alors, venant des entrailles de la terre un étrange concert d’os claquants de joie. Car, quand il ne nous resterait plus que les os, nous auront encore le plaisir d’avoir généré des hommes évoluant encore dans leur apprentissage de la station verticale, celle qui libère un peu de place pour ce qui nous manque le plus souvent : l’aliment culturel, le seul qui nous rend digne, jusqu’aux fosses communes de la plus sordide indignité…

Manosque, 17 janvier 2010

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