Le bellâtre dissipé

Tout le monde connaît l'amour que je voue aux agences immobilières, surtout celles qui prennent les clients pour des cons.

Etant donné que le manchot et moi cherchons un iglou à acheter, nous sommes obligés de pousser les portes d'agences immobilières afin de concrétiser notre rêve et de pouvoir offrir à Pinpin et Godzilla un bel endroit pour qu'ils puissent vivre pleinement leur vie de lapins.

Tout serait plus simple si Stéphane Plazza était là... mais le Dieu de l'immobilier et du home staging n'a pas été envoyé pour aider Saint Pingouin, donc soit... faisons sans. Non sans regret bien sûr.


Première agence, un samedi matin, non loin de chez nous. Après une visite surprise de chantier, car oui je travaille aussi le week end.
Nous poussons la porte, qui est cassée, et tombons devant le bureau d'un bellâtre (enfin, c'est ce qu'il doit se dire en se regardant dans la glace le matin), qui est ma foi très occupé : une tasse de café attend au bout de son bureau, et il semble absorbé par son écran d'ordinateur. Je mets ma main à couper qu'il est en train de s'inscrire sur un site de cul...

Le mec nous dit à peine bonjour, il pense "et merde des clients" si fort que j'en ai mal aux oreilles, et nous attendons qu'il daigne bien s'occuper de nous. Enfin, je veux dire, ce sont les gens comme nous, communément appelés clients (ou pigeons) qui lui permettent d'avoir des sous tous les mois non ?

Il nous fait enfin assoir, prend une feuille de papier blanche, et d'une écriture immonde recueille nos doléances.
Déjà, pour clore les spéculations, non, nous ne sommes pas des clients chiants. On prendra ce qui existe, on ne se focalise pas sur un truc en particulier. Non, on ne veut pas absolument une architecture du style Art déco fusionné avec un revival grèce antique, la seule originalité que nous formulons c'est d'avoir un garage double et de ne pas habiter trop près d'une école (sous peine de m'acheter une carabine pour m'entraîner à devenir sniper...).

Et là le mec s'avère être un gros connard. A chaque fois que quelqu'un entre dans l'agence, il ne nous écoute plus et s'intéresse à eux (alors que sa collègue s'en occupe). On a déjà bien l'impression d'être écouté, tiens.

Bon, après il avait l'air de trouver que c'était une ineptie de ne pas avoir un lieu de travail fixe (forcément, ça lui élargit son périmètre de recherche, donc ça lui fait plus de travail), et aussi il avait l'air borné sur le fait qu'il nous fallait uniquement un logement à Metz. Alors que bon, il y a quand même des trucs autour de Metz...

En essayant de discuter prix de l'immobilier avec lui, il commence à me dire qu'à Grenoble c'est aussi haut qu'il y a 5 ans. Mais bien sûr, je peux te prouver le contraire abruti... donc le baratineur menteur.

Bref, on est sorti de l'agence, on savait déjà qu'il ne fallait pas compter sur Mr Tête de Noeud pour trouver un iglou, puisque les gens qui attendaient dans l'entrée avaient l'air beaucoup plus intéressants que nous...


J'aurais du frapper du poing sur la table, mais j'en avais besoin pour plus tard...