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Vancouver : du 12 au 21 mars, handi prolongations…

Publié le 17 février 2010 par Vinz

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Et oui, à Vancouver, du 12 au 21 mars, je dit prolongations. Prolongations, car à ces dates, se dérouleront les Paralympiques. Alors pour vous mettre à la page, je vais continuer la description de ces Jeux. Après l’article (1) sur les sports de glace où la France sera absente, je parle du curling handi et du hockey sur luge, je vais vous présenter les autres disciplines que l’on pourra découvrir ou voir (faudra me dire sur quelle chaîne !) lors de Jeux Paralympiques d’Hiver de Vancouver. Qui dit sports d’hiver, dit neige. Et qui dit neige pense forcément au ski. Alors oui, en handisport comme chez les valides, on aura du ski. Et ici aussi, les deux catégories de ski seront présentes, le ski alpin et le ski nordique. Il n’y aura pas de grosses différences dans la pratique ou dans les disciplines, comme pour le curling par exemple. Par contre, là où cela va se compliquer, c’est sur les catégories de handicaps pour les participants. Allez, c’est parti pour une bonne (pas sûr !) et longue (sûr !) description.

LE SKI ALPIN. Il fallait que je fasse un choix pour lancer l’aventure, alors j’ai décidé, après une longue discussion avec le jury (moi-même), de commencer par le ski alpin. Pourquoi ? Parce que, tout simplement, c’est celui au départ qui va le plus ressembler au ski alpi valide, que l’on connaît mieux. Surtout au niveau des disciplines.

Donc, les disciplines.

Là, on fait simple puisque l’on aura les mêmes épreuves que chez les valides. On aura donc le Slalom, la Descente, le Géant, le Super Géant et le Super Combiné. Comme il n’y a aucune différence avec la pratique valide, je ne vais pas détailler en profondeur la nature de la pratique, juste un survol à la TT (copié pas égalé). 

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  • Le slalom, c’est là où il faut aller vite de gauche à droite, entre des piquets rouges ou bleus qui vous tapent dans la figure. Deux manches de virages rapides et serrés.
  • La descente, ben, c’est la descente, c’est à dire, à fond et presque tout droit.
  • Le géant, c’est aussi à gauche et à droite, mais dans un enchaînement moins rapide que le slalom et entre des portes. A faire deux fois aussi.
  • Le super Géant, ben, c’est comme un Géant, mais en plus grand et plus vite. Ou c’est comme une descente, mais en moins rapide et moins droit.
  • Le super combiné, le truc super rapide en plus court avec deux manches du truc super tournant.

Pour les disciplines, voilà, c’est fait. Juste un petit complément, le vainqueur, c’est celui qui va le plus vite, en descente mais aussi en slalom. Alors, maintenant, on passe aux catégories de handicaps pour les athlètes. Et là, ça se corse. Vous avez pu vous en rendre compte en lisant d’autres articles sur l’handisport, que les handicaps sont multiples et variés. Et tout ces handicaps sont acceptés dans le ski. Tout d’abord, on aura deux catégories principales :

- les athlètes avec handicap visuel, la catégorie B (pour Blinds)

- les athlètes avec handicap moteur, la catégorie LW (pour Locomotion Winter). Ensuite, dans la classification LW, on trouvera les athlètes debout, allant de LW1 à LW9, puis les athlètes assis, allant de LW10 à LW12. Pour la classification B, on aura les sous-classes B1, B2 et B3. Vous suivez encore, donc je continue avec le détail de chaque classification.

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- Handicap Visuel :

  • Classe B1 : cécité complète (ou perception de la lumière, mais sans possibilité de reconnaître contours ou objets dans toutes les directions et à toutes distances).
  • skieur debout guidé, matériel normal, port de lunettes noires opaques obligatoire.
  • Classe B2 : amblyope (2), acuité visuelle inférieure à 2/60ème et/ou champ inférieur à 5° au maximum de correction.
  • skieur debout guidé, matériel normal.
  • Classe B3 : amblyope, acuité entre 2/60ème et 6/60ème, champ entre 5° et 20°.
  • skieur debout guidé, matériel normal.

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Dans ces 3 classes, le skieur dit handi sera accompagné d’un guide. Ce dernier le dirigera à la voix ou à l’aide d’un microphone.

- Handicap moteur.

- Athlètes debout :

  • LW1 : amputé fémoral double skiant avec prothèses, amputé fémoral et tibial, handicap des deux membres inférieurs (MI) assimilable.
  • skieur debout, deux skis attachés ou non, deux stabilisateurs
  • LW2 : amputé fémoral simple, amputé tibial skiant avec prothèse, handicap d’un MI, lequel doit être attaché.
  • skieur debout, un ski, deux stabilisateurs.
  • LW3 : amputé tibial double skiant avec prothèse, handicap des deux MI assimilable.
  • skieur debout, deux skis normaux,  deux bâtons.
  • LW4 : amputé tibial ou fémoral simple avec prothèse, ankylose genoux ou amputation double de l’avant-pied, handicap d’un MI nécessitant une orthèse.
  • skieur debout, deux skis normaux, deux bâtons.
  • LW5/7 : amputation, paralysie ou malformation congénitale des deux membres supérieurs (MS).
  • skieur debout, deux skis normaux, pas de bâtons.
  • LW6/8 : amputation , paralysie ou malformation congénitale d’un MS.
  • skieur debout, deux skis normaux, un bâton.
  • LW9 : amputation d’un MI et d’un MS, hémiplégie ou handicap croisé d’un MI et d’un MS.
  • skieur debout, deux skis, un bâtons.

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- Athlètes assis :

  • LW10/11/12 : amputé fémoral double sans prothèse, paraplégique ou handicap assimilé des deux MI.
  • skieur assis en uniski, deux bâtons stabilisateurs. Le skieur est classé dans une des 3 catégories suivant un testing de son handicap (avec ou sans abdominaux, rotation ou pas du buste…).

Pour les compétitions, elles se déroulent suivant le règlement de la FIS. Les aménagements vont concerner le nombres de participants, aménagements que l’on rencontrera le plus souvent dans les compétitions nationales. En effet, en France, si le nombre de participants par catégorie est inférieur à 8, on fera courir tout les athlètes de la classe LW ensemble et l’on appliquera un coefficient au temps réalisé suivant les handicaps, afin d’obtenir un classement général. Au niveau international, ce calcul est moins utilisé car les participants sont plus nombreux. Voilà pour le ski alpin et ses épreuves. Si vous êtes encore là, on peut attaquer la suite.

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LE SKI NORDIQUE.

Maintenant, nous allons nous intéresser aux compétitions associées au ski nordique. On retrouvera ici les différentes disciplines que l’on trouve chez les valides, comme le ski de fond et le biathlon. Pas de combiné nordique ou de saut à ski, pas la peine de vous faire un dessin, vous comprenez sans peine pourquoi c’est impossible à pratiquer. Pour les catégories, là aussi c’est aussi compliqué que pour le ski alpin. Mais nous avons de la chance, ce sont les mêmes. On aura donc les catégories allant de B1 à B3 pour les handicaps visuels et les catégories LW1 à Lw12 pour les handicaps moteurs. Il existe néanmoins quelques petits aménagements.

- Pour les classes B, l’athlète sera accompagné d’un guide avec lequel il forme un duo. Le guidage s’effectue à la voix, le plus souvent à l’aide d’un haut-parleur ou d’un microphone. Par contre, la tenue de bâton est autorisée lors de passages délicats comme les descentes dangereuses. Et ils pratiquent les deux styles : le classique ou le skating.

- Pour les classes LW2 à LW9, c’est à dire les skieurs debout, pas de changements. Et comme pour les B, ils peuvent pratiquer le style classique ou le skating.

- Pour les skieurs assis, les parcours proposés ne devront pas comporter de montées à trop fort pourcentage et de descentes trop techniques, puisque les athlètes seront assis dans des luges nordiques (siège ou coque fixées à une paires de skis de fond) et se propulseront à la force des bras. Pas de skating pour les assis, là aussi, cela coule de source. Et ici, les classes sont encore plus complètes puisque nous aurons :

  • LW10 : handicap des MI et pas de fonctionnalité des abdominaux (ex : paraplégique sans abdos)
  • LW10,5 : handicap des MI avec abdominaux supérieurs fonctionnels.
  • LW11 : handicap des MI avec abdominaux fonctionnels.
  • LW11,5 : paraplégie ou polio avec un MI partiellement fonctionnel.
  • LW12 : amputation double ou simple des MI, mais ne pouvant concourir avec prothèse.

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Maintenant, les différentes épreuves auxquelles peuvent participer les athlètes. Elles seront sensiblement les mêmes que pour les valides, avec quelques aménagements ici et là.

En ski de fond, on aura :

  • le sprint
  • moyenne distance (5km pour les femmes, 10 km pour les hommes)
  • longue distance (10km pour les femmes et 20 km pour les hommes).

En biathlon, on aura trois épreuves :

  • biathlon court, 3 tours de 2.5km avec 2 tirs. (2km pour les femmes assises)
  • biathlon long, 5 tours de 2.5km et 4 tirs. (2km pour les femmes assises)
  • poursuite.

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C’est dans le biathlon que nous allons avoir les aménagements par rapport aux épreuves valides. En effet, le biathlète handisport ne transporte pas son arme sur les skis. Celle-ci lui est amenée par un coach lors de son arrivée sur le pas de tir. Le tir ici se fait à une distance de 10 m, mais uniquement en position couchée (là aussi pas besoin de faire un dessin) avec des carabines à air comprimé. Pour les catégories B, ils utilisent des carabines équipées de systèmes laser, remplaçant la visée optique par une visée sonore. Enfin, pour le biathlon court, chaque cible manquée est pénalisée par un tour de 150 m à réaliser à la sortie du pas de tir. Pour le long, la pénalité sera une minute de temps supplémentaire.

Voilà, j’ai terminé avec la présentation des disciplines paralympiques que l’on pourra peut être découvrir à Vancouver. J’ai tenté d’être le plus complet possible tout en restant assez clair. Vous vous y perdez peut être un peu dans toutes les catégories, mais ne vous inquiétez pas, moi aussi. C’est sûr qu’il faut essayer de rendre égaux tout les handicaps et qu’un classement unique avec tous les handicaps mélangés est impossible. Mais pourquoi faire si compliqué et ne pas tenter de mettre en place pour chaque grande classification un système d’indice afin de n'avoir que les champions « handicap visuel », « handicap moteur debout » et « handicap moteur assis », plutôt que champion B2, champion LW1, champion LW4, champion LW6/8, champion LW10, champion LW11.5, etc. ? Ce serait beaucoup plus lisible pour tout le monde, les habitués du handicap comme les novices. Et ainsi, peut être plus médiatisé et reconnu. D’un autre coté, dans un mois, suivant les résultats des équipes de France présentes au Canada, je pourrai dire que les athlètes handisport ont rapporté plus de médailles que les valides.

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Pour vous faire patienter jusqu’aux débuts des Paralympiques et des retransmissions télévisées sur nos chaînes nationales (j’espère qu’il y en aura, car avec le décalage horaire, cela ne gènera personne), voici deux vidéos qui vous présentent les deux pratiques, l’alpin et le nordique, le tout par des athlètes. Vidéos réalisées par l’organisation des Jeux, comme ils l’ont fait pour les pratiques valides. Bravo et merci aux Canadiens. A voir aussi sur le site des Jeux.http://www.vancouver2010.com/fr/jeux-paralympiques/

Image de prévisualisation YouTube

Pour finir, une vidéo présentant l’équipe de France Handisport de Ski Alpin.

Image de prévisualisation YouTube

Allez, bons Jeux à tous, que ce soit Olympiques ou Paralympiques et tous avec les bleus.

1 : http://www.blog.sportatoo.fr/2009/11/14/vancouver-2010-cest-aussi-les-paralympiques/

2 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Amblyopie

Crédit Photo : France Paralympiques.


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