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Violences scolaires

Publié le 17 février 2010 par Jfa

Cela fait une vingtaine d’années que la société s’alarme des violences à l’école. Mais cela semble s’accélérer, pas de semaine sans que les médias ne nous informent d’un nouvel acte de violence grave dans un établissement scolaire et il semble que la situation d’un certain nombre de ces établissements soient maintenant dans une situation et un ambiance critiques.

Certes, on ne peut nier qu’il existe des enseignants peu aptes à encadrer des élèves “difficiles”, d’autant si leur pourcentage dans certains secteurs est élevé, que le système mettant les meilleurs profs dans les “meilleurs” lycées (en fait ceux dont la population scolaire vient des classes moyennes, les supérieures mettant leurs enfants dans le privé) aboutit à mettre les débutants face aux populations les plus agitées. On ne peut éluder le fait que certains programmes scolaires soient éloignés de ce qu’ils devraient être, avec une absence de sens pour les élèves. On sait enfin que l’organisation de la scolarité française ne brille pas par les responsabilités données aux élèves.

Ceci dit, la quasi suppression de la carte scolaire renforce la dégradation des conditions de travail dans les établissements déjà les plus en difficulté, ceux situés dans les zones sensibles ou dans leur périphérie. Les suppressions de postes de ces dernières années, dont une petite partie peut à la rigueur se justifier, entraînent des tensions, un gonflement des effectifs et un non-remplacement des enseignants absents qui pèsent sur les établissements déjà les plus en difficulté.

La réforme comptable qu’est la “mastérisation” aboutit à mettre face à des élèves difficiles de tous jeunes remplaçants, sans aucune préparation. Certes, survivront les plus aptes et les plus endurcis, mais cela n’améliorera pas les rapports globaux entre élèves et enseignants.

Transformer les établissements scolaires en camps de travail, avec grilles, barbelés et vidéo-surveillance n’est pas fait pour arranger les choses, les gens ayant tendance à se conformer à l’image qu’on leur renvoie. “Traitez les gens comme des ânes et ils se mettront à braire”. Traitez les élèves comme de dangereux délinquants et ils le deviendront s’ils ne l’étaient pas déjà. Un établissement scolaire est aussi un lieu de vie et un encadrement extra-enseignant est une nécessité, d’autant plus important que la population scolaire est à CSP “moins”.

En fait, cette violence n’est pas généralisée. Les établissements les plus difficiles sont simplement entrés, du fait de la politique gouvernementale de ces dernières années, dans une spirale descendante dont on se demande où elle va s’arrêter.

Nous savons tous que l’école ne peut résoudre tous les problèmes de la société, ce n’est d’ailleurs pas sa fonction. Encore une fois, ces violences proviennent d’abord de l’urbanisme ségrégatif et sont aussi le résultat du mensonge présidentiel sur le “Plan Marshall des banlieues” dont on attend encore les premières mesures.

La crise économique, renforçant encore les précarités et les inégalités n’annonce certainement pas une atténuation de ce phénomène.

Le Ministre en charge du dossier, également porte-parole du gouvernement parce que beau parleur, n’a rien à propposer sinon des mots et de fumeux (et enfumeurs) Etats généraux pour remédier à la situation. N. Sarkozy a vidé les caisses, la crise a encore aggravé les choses et les priorités gouvernementales sont de remplir les poches des copains. Sans sérieuse crise sociale, pas grand chose à attendre du côté de l’éducation.

Sur ce sujet, voir le dossier du Monde, ici, ici aussi et là.


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