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Sarkozy en Martinique pense à sa campagne régionale.

Publié le 19 février 2010 par Juan

A Fort-de-France, Nicolas Sarkozy s'est bien gardé de parler de la polémique "Penchard". Sa ministre de l'Outre-Mer a violemment dérapé le week-end dernier. François Fillon est venu à la rescousse. La ministre s'est défendue en critiquant qui ont sorti la phrase de son contexte. Incroyable ! C'est un peu le boulot des journalistes de sortir les phrases de leur contexte, rappelait Jean-Michel Apathie sur Canal+ jeudi soir.
Sarko, visiteur pressé...
Le Monarque a rapidement quitté Haïti, après sa visite "historique" de 4 heures. Un saut de puce en Martinique (évitons la Guadeloupe, le LKP rode encore) et le voici qui file à quelques centaines de kilomètres de là, pour 3 heures en Guyane. Martinique et Guyane ont voté récemment contre l'autonomie institutionnelle, une "victoire" pour le gouvernement. le chantage colonial a fonctionné à plein. «Le climat politique a changé dans le bon sens» a expliqué un conseiller de l'Elysée. En Martinique comme en Guyane, Nicolas Sarkozy répète ses messages : «Vous êtes en avance sur la réforme des collectivités territoriales».Vraiment ? Sarkozy veut parler de la fusion des conseillers régionaux et départementaux. Il devait également être satisfait qu'en métropole, le Conseil Constitutionnel a validé son projet de redécoupage électoral "sur mesure". L'écart démographique minimum-maximum a été réduit de 1 à 2 dans la nouvelle carte.
... plus attentif aux élections...
Pour le reste, Nicolas Sarkozy joue les modestes, ou l'autruche. Pressentant le mauvais score de ses listes UMP aux prochaines élections régionales, il a confié au Figaro, le quotidien officiel de Sarkofrance, que "l'issue du scrutin serait «oubliée avant l'été». Il a redit que les résultats n'auraient aucun impact sur sa stratégie." En Martinique comme en Guyane, il évite de traiter d'un autre pan de sa réforme des collectivités locales, le scrutin uninominal à un tour, qui privilégiera les listes d'une UMP leader mais minoritaire avec 30% des voix. En métropole, il a laissé Nora Bera, sa secrétaire "aux Ainés" soigner l'électorat senior. Cette dernière a lancé sa mission "Vivre chez soi", jeudi 18 février, sur la gestion de la dépendance. Six ateliers de travail seront animés par des "personnalités" et des"spécialistes du secteur" pour trouver des "mesures concrètes" pour favoriser le maintien à domicile. En parallèle de la (mauvaise) négociation sur les retraites, le «défi de la dépendance» est un beau sujet consensuel et électoralement plus porteur que les chômeurs en fin de droits.
... qu'à la crise
A Paris, les députés ont adopté le nouveau régime sur l'entrepreneur individuel à responsabilité limitée. Herve Novelli, secrétaire d'Etat chargé du Commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services et de la consommation, est satisfait. Non seulement Nicolas Sarkozy est venu lui donner un coup de pouce pour sa campagne électorale dans la Région (le Monarque y resta autant de temps qu'en Haïti ou en Martinique !), mais voici que sa loi est adoptée quelques semaines avant le scrutin ! C'est vrai que l'urgence était grande. Les retraites ou les chômeurs en fin de droits pourront attendre : « Par ce projet de loi sur l'entreprise individuelle à responsabilité limitée, le gouvernement répond à la principale préoccupation du 1,5 million d'entrepreneurs en nom propre : la protection de leurs biens personnels en cas de faillite. Pour parvenir à cet objectif, ce projet de loi repose sur un dispositif juridique très innovant de patrimoine affecté, rompant avec la théorie de l'unicité du patrimoine. Grace à l'EIRL, c'est une nouvelle barrière à l'envie d'entreprendre qui disparaît ; et c'est aussi une injustice fiscale qui est réparée» a expliqué le ministre-candidat.
ce statut n'empêchera pas les banques d'exiger des cautions personnelles aux futurs entrepreneurs individuels... Mais Novelli est content. Il y a quelques jours, il s'était à nouveau félicité des 320 000 auto-entrepreneurs déclarés en 2009. Le succès de la "libre d'entreprise" disait-on !
Mercredi, Christine Lagarde publiait un autre communiqué triomphant : La médiation du crédit aux entreprises aurait "contribué depuis son lancement à préserver 181 854 emplois en France ; conforter près de 9 440 sociétés dans leur activité ; et débloquer 2,4 milliards d’euros de crédit (hors écrasement des dettes)." Notez le terme : "contribué". Pas plus.
Le même jour, la COFACE révélait que les défaillances d'entreprises avaient progressé en janvier en France: +23% à 6.313 en janvier par rapport à décembre, et +7% sur 12 mois glissants. L'établissement parle d'un «certain ralentissement de la reprise». Malgré le "succès" de l'auto-entrepreneur, les défaillances n'ont parallèlement jamais été aussi nombreuses depuis 1993.
Ami sarkozyste, où es-tu ?


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