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Campagne régionale en Ile de France - Chantal Jouanno et Valérie Pécresse : les deux font la paire… de gourdes ! (1)

Publié le 19 février 2010 par Kamizole

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Cela fait longtemps que j’engrange leurs magnifiques “perles” égrenées au fil de la pré-campagne de l’élection régionale, de quoi leur confectionner un magnifique collier ! Pas une pour racheter l’autre. Je ne sais si leur liste est “bicéphale” mais ça sonne drôlement creux dans leur boîte crânienne. Surtout : elles vivent à mille lieux des vraies préoccupations des Franciliens et font preuve d’une totale méconnaissance des dossiers. Quand bien même ne me refuserais-je pas la délectation de la moquerie, c’est avant tout ce que j’entends démontrer. Faire œuvre utile autant que faire se peut, à ma modeste mesure.

Malgré mon titre, fort iconoclaste j’en conviens ! ne vous attendez pas à des injures, attaques ad hominem ni autres boules puantes que je me suis toujours bien gardée de reproduire quand bien même en aurais-je reçu un sacré paquet dans mes courriels, toutes élections confondues. Mémé Kamizole refuse de manger de ce pain-là. Je déplore bien trop la nullité des débats électoraux en général. Je ne répugne nullement à la bataille mais en opposant de vrais et solides arguments. Du concret. D’autant qu’il en va de notre vie quotidienne.

Cette campagne atteint des sommets en matière de dérapages d’une vulgarité sans borne. Que l’UMP et ses ridicules porte-parole ne se plaignent pas qu’on leur répondît avec hargne : «qui sème le vent récolte la tempête»… Ce n’est d’ailleurs que l’expression de leur colère stupéfaite de voir les électeurs s’apprêter à leur flanquer une bonne pâtée pour remercier Sarko de toutes les vicissitudes qu’il nous inflige depuis plus de 2 ans ½. Toutes les «affaires» et polémiques ne sont pas non plus étrangères à ce “désamour” des Français… Bernés comme c’est pas possible par les promesses jamais tenues de Nicolas Sarkozy.

J’ai bien rigole en lisant l’interview qu’a accordée Chantal Jouanno à 20 minutes le 21 janvier 2010: «Des solutions radicalement nouvelles» et je ne serais pas la seule paraît-il à lire toujours sur 20 minutes Le web raille Chantal Jouanno… selon un commentaire, on n’aurait pas trouvé plus loufoque depuis la proposition de prolonger le boulevard Saint-Michel jusqu’à la mer.

Pour la petite histoire, pour autant que ma mémoire ne me trahisse pas, ce fut une des propositions aussi louftingues les unes que les autres de Ferdinand Lop, éternel candidat à la présidence de la République dans les années 50 que mon père moquait volontiers. D’ailleurs, dans ma petite tête de gamine j’avais parfois du mal à ne pas le confondre – du moins quant au nom - avec l’écrivain Daniel Rops alors fort en vogue. Mais je l’associerais plutôt aujourd’hui avec le légendaire et utopiste Aguigi Mouna qui promenait sa longue barbe et son vélo auquel était attelée une carriole dans le Quartier latin et autour des manif quand je fus provisoirement parisienne après Mai 68.. Contrairement à Jouanno et Pécresse ces sympathiques légendes ne se prenaient nullement au sérieux.

Comment peut-on être si stupide et tout à fait à côté de la plaque ? Et surtout : ne pas connaître les dossiers… Notamment l’un des plus importants pour les Franciliens : celui des transports publics. Il est évident que Chantal Jouanno ne fréquente pas le métro ni le RER et moins encore les trains de banlieue. Fi ! donc… se mêler au peuple des employés et des ouvriers… vous n’y pensez quand même pas. Surtout aux heures de pointe.

Contrairement à Emmanuel Maurel – vice-président du Conseil régional – qui emprunte quasi quotidiennement la ligne 14 du réseau SNCF de la banlieue Nord – la mienne – pour aller de Pontoise à Paris et retour et sait donc de quoi il parle en matière de calvaire aux heures de pointes, elle ne connaît donc point l’entassement du troupeau, le premier train du matin pour Pontoise supprimé sans raison annoncée (on subodore que le conducteur aurait régulièrement une panne d’oreiller) – tant pis pour ceux qui ratent la dernière correspondance pour Bernes-sur-Oise ! - sans parler des vraies pannes à répétition et autres interruptions inopinées du trafic.

Chronique d’une connerie avancée, elle demande l’automatisation de la ligne 14 : Saint-Lazare - Bibliothèque François Mitterrand qui est précisément la première ligne du métro parisien à avoir été conçue pour un pilotage entièrement automatique contrôlé à distance, son inauguration ne datant pas d’hier ! Mais de 1998…

Quant à la ligne1 : La Défense – Château de Vincennes, Anne Hidalgo fait remarquer à la péronnelle que son automatisation est en cours. Jouanno demande à ce qu’ils circulent toute la nuit. Soit. Mais pour quel public ? Il existe déjà les “noctambus” qui, grâce à l’actuel Conseil régional, desservent aussi la banlieue. Ils permettent à des personnes qui travaillent très tard ou commencent leur journée de travail très tôt de se déplacer aux horaires où les trains de banlieue ne circulent pas.

Parmi les propositions de campagne de Jean-Paul Huchon figure la circulation de nuit du métro et des RER le week-end. Cela paraît frappé au coin du bon sens si l’on veut diminuer le trafic des automobiles. Cela peut avoir aussi un très grand intérêt en matière de sécurité routière. Car d’une part c’est un fait connu que les automobilistes roulent trop vite la nuit tout en ne respectant pas le code de la route et d’autre part, sachant que les sorties du week-end sont parfois trop arrosées cela résoudrait une bonne part des problèmes liés à la conduite en état d’ébriété.

Encore faudrait-il que cette mesure soit étendue aux trains de banlieue comme cela a lieu certains week-end de fêtes et pour la fête de la musique et autres festivités. En ce qui concerne Montmorency, la municipalité de gauche a fait accepter par la TVO une navette – une toutes les heures de 21 h à minuit – qui circule les vendredi et samedi. C’est déjà un progrès considérable. Il restera qu’il faudra aller plus loin et la faire circuler tous les jours parce qu’il y a aussi des gens qui rentrent plus tard de leur travail et n’ont d’autre alternative que laisser leur voiture à Enghien, à supposer qu’ils soient motorisés ou remonter à pinces.

Laquelle banlieue est superbement ignorée par Chantal Jouanno – au-delà de Neuilly «A existe pas» eût dit le poète Jean Tardieu. Je ne vous dis pas l’éclat de rire et mes gloussements en lisant sa réponse à la dernière question de Magali Gruet : «Comment sensibiliser ceux qui ne sont pas parisiens, mais usagers de Paris ?» : «Je prévois un clin d’œil en direction des touristes : ils pourraient bénéficier d’un passeport climat, qui leur donnerait accès à des coupe-file pour des musées ou des entrées gratuites s’ils utilisent les transports en commun»

Un “clin d’œil aux touristes”

:)
Il y aura bien un banlieusard dans les urnes pour lui faire comprendre que nous sommes 2 millions chaque jour de la semaine à transhumer dans le métro, le RER ou les trains de banlieue. Et que la cherté des logements pousse de plus en plus ceux qui travaillent à Paris à se loger de plus en plus loin, parfois bien au-delà des limites de la Région parisienne stricto sensu.

D’ailleurs, le Conseil général a supprimé les zones 7 et 8 les plus excentrées pour la Carte orangeforfait Navigo et Intégrale - pour alléger autant que faire se peut la note des usagers habitant le plus loin de Paris. Et créé la carte “Imagine r’” pour les jeunes. J’ai entendu dire que l’UMP entendait réformer la Carte Orange pour qu’il n’y ait plus qu’un seul tarif… Qui paiera le surcoût ? A mon avis, cela resterait au stade des vœux pieux purement démagogiques, au rayon des promesses non tenues auxquelles nous a habitué Nicolas Sarkozy.

Connaît-elle seulement la fameuse ligne 13 surchargée à partir de Saint-Lazare, sans doute à cause de sa division en deux branches à partir de la bien nommée station “La Fourche” ?… L’une desservant Gennevilliers et Asnières, l’autre Saint-Denis ?

Vous me croirez si vous voulez mais j’ai bien cru crever en l’empruntant, et cela ne date pas d’aujourd’hui. J’avais laissé ma voiture au Carrefour Pleyel et je suis revenue en fin d’après-midi, en pleine heure de pointe. Le wagon était déjà plein comme un œuf et à une station les voyageurs continuaient à monter. J’étais près de la vitre de l’autre côté et j’ai su comment l’on pouvait mourir d’avoir la cage thoracique comprimée à un tel point. Je ne dois ma survie qu’à un salutaire réflexe : je me suis laissée glisser. Je préfère encore avoir l’odeur parfois peu agréable des culs mal lavés que périr aussi connement.

…à suivre.


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