Sauvons la Miroiterie

Publié le 19 février 2010 par Hallorave

Tout n’est pas rose à Paris au niveau musical, on le savait, mais lorsque la connerie frise l’inacceptable, on se doit de se mobiliser. Flemmardise à l’appui, voici un somptueux copié-collé du texte de soutien à ce squat essentiel et quasi-historique de la culture alternative dans la capitale:

Décision rendue le 16/02 par le Tribunal d’instance du XXe:

Attendu que les occupants de la Miroiterie entravent la bonne marche de la spéculation immobilière…, attendu qu’ils n’avaient de soutien que la mairie unanime du XXe…, et qu’ils présentent la circonstance aggravante d’être sans le sou…, lesdits occupants sont condamnés à quitter les lieux **sans délai** et à régler solidairement une indemnité de 2800€ par mois d’occupation depuis… ** mars 2009** (qui s’ajoute à la précédente de 1500€…)

Cela fera toujours un peu d’argent de poche au promoteur qui a acheté une misère, 7 fois en-deçà du prix du marché, un lieu qu’il savait occupé depuis plus de dix ans
Que la justice soit du côté des puissants, on le savait, qu’elle soit décomplexée à ce point d’iniquité, ça se saura. Nous en tout cas on va le faire savoir. Et vous ?
A qui écrirez-vous? Au choix, conseiller municipal, député, maire d’arrondissement, ministre si vous avez ça près de vous.
C’est le moment ou jamais d’agir et de se faire entendre: la Miroiterie on ne la fermera pas comme ça!
Commençons par nous rappeler au bon souvenir de nos élus. La cible principale, c’est bertrand.delanoe@paris.fr par mail ou via le site de la Mairie ou encore par la poste:
Bertrand Delanoë
Mairie de Paris Place de l’hôtel de ville
75196 Paris cedex04
Ecrivez-lui votre indignation, ou copiez/collez le texte ci-dessous.
L’important c’est que cela circule, et pas seulement sur Facebook. Si vous avez le bras long ou des amis journalistes, un blog ou une concierge, parlez-leur de nous.
et puis… merci. Vos messages de soutien nous mettent du baume au coeur et franchement on en a besoin.

Objet: Agir pour la Miroiterie
Monsieur le Maire,

J’ai choisi de vivre et de travailler à Paris parce qu’elle avait la réputation d‘être une ville de création et de culture. Vous qui avez lancé un site parisnightlife.fr pour améliorer l’attractivité de Paris auprès des touristes étrangers, vous savez que la vie culturelle est le fait de petits lieux, de scènes indépendantes, d’espaces artistiques qui ne demandent rien à personne que le droit d’exister.
Monsieur le Maire il y avait, à Ménilmontant, un bâtiment abandonné où se sont installés des artistes. Autrefois on y voyait Prévert et Willy Ronis, aujourd’hui ce sont des peintres, des sculpteurs qui y travaillent; ce sont aussi des centaines de musiciens qui y donnent des concerts à des prix dérisoires.
La Miroiterie a été rachetée à bas prix par un spéculateur avant que vos services n’aient le temps de s’aviser de ce qui se tramait. C’est dommage.
La justice a constaté l’occupation illégale et ordonné l’expulsion, c’est logique.
Le tribunal d’instance du XXe décide, le 16 février, de se dispenser des délais d’usage, de mettre occupants et artistes dehors immédiatement, d’assortir cette sentence d’une lourde indemnité rétroactive sur presque un an, et c’est honteux.
Entre le fort et le faible, c’est la liberté qui opprime et la loi qui protège, nous a-t-on appris: quand la loi se met au service des puissants et oublie son devoir d’humanité, qui protègeles obscurs et les sans-grade ?
La Mairie de Paris ne peut s’opposer à une décision de justice; mais elle n’est ni dépourvue de pouvoir ni de volonté politique. Les élus du XXe avaient voté le soutien à la Miroiterie; la motion a été reprise ensuite par le Conseil de Paris. Et après? N’étaient-ce que des mots?
Je vous demande, en tant que citoyen et électeur, d’user de votre pouvoir, pour donner du sens à ce soutien.