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Déportation gay

Publié le 19 février 2010 par D.ieu Nous Aime...
Drapeau Allemagne 1.jpgEn Allemagne, présenté à la Berlinale, le film "L'arbre et la forêt" des cinéastes français Olivier Ducastel et Jacques Martineau, évoque la déportation pour homosexualité, longtemps taboue et peu portée à l'écran.
L'Arbre et la forêt - Affiche.jpgLe film "L'arbre et la forêt", déjà lauréat du prix Jean Vigo en France où il sort le 3 mars, est programmé dans la section Panorama, où il concourt pour le Teddy Bear qui récompense le meilleur film à thématique gay ou lesbienne.
On y suit Frédérick (Guy Marchand), sylviculteur en Alsace.
Cet homme solitaire et bourru, amateur de Wagner à plein volume, ne vient pas aux obsèques de son fils aîné, suscitant la colère du cadet (François Négret).
Réunis dans la propriété familiale plantée d'arbres, sa femme (Françoise Fabian), sa belle-fille (Catherine Mouchet), sa petite-fille (Sabrina Seyvecou) et le compagnon de celle-ci (Yannick Renier) tentent de le comprendre.
Déportation homosexuelle 1.jpgC'est alors que Frédérick révèle la vraie raison de sa déportation dans un camp de concentration, quelque quarante ans plus tôt : l'homosexualité.
Jacques Martineau rappelle dans un entretien à l'AFP, "Il n'y a semble t’il, pas eu de politique de persécution des homosexuels dans la France gouvernée par Vichy : ni de la part des Allemands, ni de celle de Vichy".
Paragraphe 175.jpgMais il précise qu’"En revanche, il existe des preuves que des Alsaciens ont été internés au nom du "paragraphe 175" du Code pénal allemand, abrogé en 1969, qui punissait "la fornication entre deux hommes".
Car à l'instar de la Lorraine, l'Alsace annexée par le IIIe Reich en 1940 fut soumise à la législation allemande.
Il poursuit "Nous avons choisi de parler d'un Alsacien pour cette raison-là. Mais les historiens ont du mal à trouver des éléments, nous n'avons eu accès à rien".
Moi Pierre Seel, déporte homosexuel 2.jpgLes deux cinéastes se sont surtout basés sur le récit-témoignage de Pierre Seel publié en 1994, "Moi Pierre Seel, déporté homosexuel".
Olivier Ducastel dit quant à lui "Mais son vécu était trop romanesque et nous voulions plutôt imaginer une histoire autour de ces gens qui n'ont pas témoigné, qui n'en ont pas parlé autour d'eux pendant toutes ces années".
Jacques Martineau renchérit "Nous voulions faire un film sur le silence : pourquoi ce silence, pendant si longtemps?"
Les oubliés de la mémoire 2.jpgOlivier Ducastel souligne "Les déportés homosexuels ont tous eu la même expérience : comme les autres, ils ont été déportés pour des motifs délirants. Mais quand ils sont sortis, ils ne pouvaient pas ouvrir la bouche : il y avait encore des législations discriminatoires en Allemagne et en France".
Il note "Pierre Seel n'a pas pu faire reconnaître son statut de déporté : il n'y avait pas de case "homosexualité" à cocher dans les papiers administratifs!"
Pénalisée en 1942 en France, l'homosexualité y a été classée "fléau social" en 1960.
L'État français a reconnu pour la première fois le 26 avril 2001 les persécutions subies par les homosexuels durant la Seconde Guerre mondiale, dans un discours du Premier ministre d'alors, Lionel Jospin.
Selon les associations, il y aurait eu 66 cas certains de déportés pour homosexualité en France.
Déportés homosexuels à Buchenwald.jpgLe Mémorial américain de l'Holocauste estime qu’ils ont été 90 000 à 100 000 à être déportés en Allemagne dont 10 000 à 15 000 ont péri dans les camps.
Les nazis ont notamment pratiqués sur les déportés homosexuels d’horribles expériences médicales censées les "guérir", dont la lobotomie.
Homophobia Idaho 1.jpgUn film à voir pour ne pas oublier et que cela ne se reproduise jamais, alors qu’aujourd’hui les moralistes bien-pensants notamment religieux stigmatisent les homosexuel(le)s et leurs couples.
Seigneur, fais que nous soyons respecté(e)s tel(le)s que nous sommes.

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