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Ré bu

Publié le 20 février 2010 par Irene

Ré bu Hier, je suis retournée sur mes terres. Après avoir animé la veille une journée entière de séminaire sur le risque inondation dans le Val de Loire, j’ai foncé dans la vallée du Loir, terre du jasnières et du pineau d’Aunis. A Ruillé-sur-Loir, j’ai rencontré deux vignerons passionnants, d’horizons très différents. L’un, du cru, agriculteur devenu viticulteur, qui m’a baladée dans ses 3 km de galeries troglo, graffitées et décorées depuis les années 20. Pas aussi monumental que les caves d’Ackerman, bien sûr, mais il s’agit tout de même d’un goulot d’extraction de tuffeau pouvant contenir 5 000 bouteilles. Il y stocke chaque année une trentaine de jasnières et de coteaux-du-loir pour les générations futures. Je trouve la démarche généreuse. L’autre vigneron, plus jeune, s’est installé à Ruillé avec sa femme, tombée amoureuse du vignoble local lors d’un stage de reconversion. Après pas mal d’années de tâtonnements, ces viticulteurs bio bénissent le choix de ce terroir et reconnaissent avoir sous-estimé le potentiel du pineau d’Aunis (pour ceux qui n’auraient pas suivi, c’est un cépage très ancien originaire du Saumurois qui est à la base du X Noir). Selon le viticulteur, qui se reconvertit actuellement à la biodynamie, ce serait l’ancêtre du chenin, cépage majoritaire en Val de Loire, pour l’élaboration des blancs. Forte de ces rencontres sympathiques, je suis allée manger chez Miton, à Chahaignes, une excellente table que je ne connaissais pas encore (avec une Japonaise aux fourneaux), puis j’ai bu mon petit café au Jasnières, sur la place principale de La Chartre-sur-le-Loir. Là, deux femmes d’un certain âge sont arrivées. L’une d’elles a dit à l’autre : « Ici, on a Ruillé et Lhomme, qui sont des villages voisins. En Touraine, ils ont Rillé et Hommes, qui sont des bourgades voisines. Marrant, non ? » Je me suis retournée vers elle, intriguée. D’autant plus marrant que c’est là que j’ai longtemps habité…
Photo : Dans un caveau de Ruillé-sur-Loir, long boyau creusé dans le coteau, un rébus à la gloire du jasnières, qui date des années 30.


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