Magazine Cinéma

The X-Files - I want to believe

Par Ashtraygirl

Critique du 05/08/2008

Je n'ai jamais suivi la série. A peine ai-je vu un ou deux épisodes par-ci, par-là.The X Files Dernièrement, à l'annonce de la sortie du film, je me suis empressée de visionner le peu qui était en ma possession: les 4 premiers épisodes de la saison 1. Je n'ai donc pas suivi les aventures de Fox Mulder et Dana scully comme j'aurais dû. Je ne sais rien ou si peu de la théorie du complot soulevée par Chris Carter. J'en sais à peine un peu plus sur les aliens. Je fais partie de ceux qui ont vu le premier long métrage, et qui l'ont apprécié. Question X-Files, je fais donc office d'outsider. Pourtant, j'attendais ce second film depuis plus de six mois, impatiente, trépignant devant le teaser. Je l'attendais de pied ferme. Allez seulement savoir pourquoi...

"Je veux y croire"
Ce second long métrage directement issu de la cultissime série X-Files a donc déboulé sur les écrans le 30 juillet dernier. Cette fois, ce n'est pas Rob Bowman qui est derrière les commandes, mais bel et bien le maître incontesté de la plus emblématique des séries de la précédente décénnie: Chris Carter himself. On en a parlé longtemps de ce retour des agents Mulder et Scully, qui avaient finalement lâché l'affaire au terme de 9 saisons de mystères à tous les étages. Et le secret aura été bien gardé sur ce nouvel opus, X-Files: Régénération, appelation symbolique à plus d'un titre... mais bien moins que le titre original: I Want to Believe.
Bon, alors, évidemment, j'ai raté les trois premières minutes du film (saviez-vous que même à l'entrée des cinémas on trouve des embouteillages humains?). Qu'à cela ne tienne, il ne m'a pas fallu longtemps pour me mettre dans le bain. Dés le départ, l'intrigue s'avère assez dense: un agent du FBI enlevé en pleine nuit et introuvable, un témoin-clé qui s'avère être un prêtre convaincu de pédophilie, des fédéraux dépassés, un bras retrouvé en pleine cambrousse, et la neige, glaçante... L'enquête piétine, et la nécéssité de dénicher les deux ex-agents stars du service des affaires non classées se fait vite ressentir. Ainsi, on retrouve Dana Scully, redevenue médecin au sein d'un établissement dirigé par les bonnes soeurs, aux prises avec un cas difficile (un petit garçon atteint d'un mal a-priori incurable) et en conflit avec ses supérieurs. Mulder, quant à lui, cherche à se faire oublier du FBI. Il est introuvable... ou presque. Il ne faudra en effet que deux minutes à peine à Scully pour venir toquer à sa porte. On y retrouve un Mulder à la barbe fournie, retranché dans une réplique de son bureau-cagibi aux affaires non-classés, avec les affiches emblématiques de l'âge d'or, et les crayons plantés au plafond. Episode nostalgie. La première scène qui réunit les deux héros est d'ailleurs chargée en émotion, bien qu'allégée par un Mulder toujours un brin cabotin. Convaincu par Scully de reprendre le chemin du FBI, qu'il exècre, Mulder accepte de mauvaise grâce de prêter main forte aux deux agents chargés de retrouver la disparue. La descente aux enfers commence...
The X Files

Ma réaction à chaud? Un plaisir sans mélange de retrouver Mulder et Scully, ce duo-phénomène qui a marqué toute une génération de téléphiles, même ceux qui n'ont jamais suivi leurs aventures avec assiduité. D'ailleurs, le film tourne essentiellement - et on s'en doutait - autour d'eux, de leur relation complexe, de leurs attentes vis-à-vis l'un de l'autre, de leurs croyances à chacun... De ce côté-là, le pari est réussi, même si trop de parts d'ombres éclipsent encore leur histoire commune. Ajoutez à cela les multiples clin d'oeil à la série, les quelques notes d'humour distillées ça et là, l'ambiance feutrée, ce goût du secret si cher à Carter, et le côté "bizarrerie" omniprésent, et le film recèle un potentiel indéniable, pour les nostalgiques de la série essentiellement. Mais...

"J'en ai assez de chasser des monstres dans le noir"
Scully
...la réaction à froid, elle, s'avère plus mitigée. Après des années d'attente, on s'attendait à une intrigue parfaitement ficelée, riche en rebondissements et pleine de ces mystères insondables qui faisaient le charme de la série. Avec Chris Carter derrière la caméra, on pouvait s'attendre à un écho fidèle de la série, ce qui, par bien des aspects, n'est pas totalement faux. Cependant, l'intrigue fait vite figure de peau de chagrin. Là où l'on se serait attendu à un problème insoluble que seuls Mulder et scully auraient été capables de démêler, on se retrouve face à une "banale" enquête policière, que les Experts auraient sans doute pu mener à bien en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire. Pas d'aliens ni de vaisseau spatial en vu donc. N'y comptez pas. A peine une brève allusion à - encore et toujours - la disparition de la soeur de Mulder. Ici, il est d'avantage question de Dieu, dans toutes les facettes du film: le prêtre résolu à l'absolution, le cas du gamin hospitalisé, la relation entre Mulder et Scully, et le pourquoi ultime de toutes ces disparitions, de ces corps retrouvés sous la glace... Ici, il est question de la place de Dieu, de son influence profonde, de l'importance que nous lui conférons, si nous lui accordons une place dans nos vies. Dieu envoit-il des signes? Dieu a-t-il envoyé les bonnes épreuves? Peut-on remplacer Dieu sur Terre? Autant de questions en filigrane de l'intrigue, qui verse dans le pas ragoûtant dans le dernier tiers du film. La découverte du pot-aux-roses pourra en éprouver quelques-uns (les âmes très sensibles quoi), et rappelle un ancien mythe édifié par Mary Shelley fut un temps...
 
Pour terminer, j'ajouterais que si Amanda Peet et Xzibit font clairement office de suppléants, Gillian Anderson se transcende clairement, aux côtés d'un David Duchovny toujours impeccable mais un poil plus en retrait. Billy Conolly est excellent, et l'on retrouve avec plaisir - même brièvement - Mitch Pileggi dans le rôle de Skinner. Le thème du générique, revisité pour l'occasion, est une merveille, et habille superbement cet "épisode" au rythme sinueux et aux accents nostalgiques.
Mulder

En définitive, si le scénario s'avère un peu décevant, le rythme décousu, et si le mystère semble moins palpable qu'avant, le questionnement, lui, est toujours là. Et, comme le soulignait David Duchovny dans une récente interview, X-Files: I Want to Believe parle effectivement d'amour. Dans tous les sens du terme. Du début, à la fin. Si l'on considère le film à partir de la série seul, bien des fans seront désappointés et peineront à ne se satisfaire que des retrouvailles de Mulder et Scully. Pour les autres, ceux qui accepteront de regarder ce film comme une version purement philosophique de X-Files, ils y trouveront une sacrée réussite dans ce que le film recèle de non-dits, de doutes, et de liens indicibles entre les êtres et événements: un X-Files avec un grand point d'interrogation et, au final, peut-être, un début de réponse.
Reste à savoir si l'occasion sera donnée à Mulder et Scully de revenir faire la chasse aux aliens en 2012 pour un possible 3ème opus... Wait and see.


*Indice de satisfaction:

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*1h44 - Américain - by Chris Carter - 2008
*Cast: David Duchovny, Gillian Anderson, Billy Conolly, Mitch Pileggi, Amanda Peet, Xzibit...
*Genre: la vérité est ailleurs...
*Les + : Le duo, toujours aussi emblématique. L'approche philosophique. Le thème musical, remanié, magnifique. Ne manquez pas le bêtisier du film, dispo sur le dvd, c'est drôlissime!

*Les - : Le manque de paranormal à proprement parler... Où sont passés les p'tits hommes verts?
*Liens: Fiche film Allocine
   Site officiel


*Crédits photo:
© Twentieth Century Fox


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