Mandalay

Mandalay compte un million d’habitants au centre du pays dans la plaine poussiéreuse. On gravit les 1792 marches pour atteindre le haut de la colline, au milieu d’astrologues, de vendeurs d’offrandes, de souvenirs pieux, de bonzes, de nonnes, d’enfants.

 

Le Kyauktawgyi érigé sous le règne de Mindon, le Sandamani, le Kutho-Daw  sont les principaux monuments. Le Bouddha mahamuni (grand sage), dans la pagode Kyauktawgyi, est couvert d’or excepté le visage et ressemble à un bouddha obèse. Interdiction faite aux femmes de plaquer elles-mêmes leur feuille d’or sur la statue, il faut donner cette offrande à un mec habilité à faire ce travail. Sexisme ?

A Mandalay, l’oreille perçoit d’abord le martèlement régulier d’un métronome. En avançant on aperçoit deux ou trois hommes qui frappent sur une pile de papier de bambou. Qu’est-ce ? Ce sont des batteurs d’or ! A l’aide d’un lourd marteau, ces hommes frappent sur le daim qui enveloppe la pile de papier de bambou. Cette pile contient, entre les feuilles, des feuilles d’or, aplaties préalablement autant que faire se peut. A côté d’eux, une coque de noix de coco flotte dans un bol rempli d’eau. La coque a une perforation par laquelle l’eau pénètre jusqu’à ce que la coquille coule. Ce procédé sert à indiquer le moment où les batteurs devront se relayer. Grâce aux coups de marteau répétés, les feuilles d’or acquièrent la légèreté d’une plume. A côté, dans des pièces closes, l’or écroui est découpé en feuilles rectangulaires assemblées qui seront vendues dans les pagodes pour faire des offrandes.

Mandalay est riche du travail de ses artisans : des brodeuses, des tisserandes de soie, des sculpteurs sur bois, sur pierre, sur marbre, d’autres travaillent le bronze, l’argent, l’ivoire. Certains fabriquent des gongs, des marionnettes, des ombrelles en bambou.

A l’ouest de Mandalay, les troncs de teck sont tirés hors des eaux de l’Ayeyarwady par des buffles d’eau que l’on élève spécialement à cet effet. C’est pourquoi le port au bois de teck s’appelle aussi « la berge aux buffles ». Les puissants buffles d’eau sont tout à fait adaptés au travail dans la vase de la rivière. A deux, ils tirent le bois hors de l’eau et le poussent ensuite sur un vieux camion qui l’acheminera ensuite vers la scierie.

Bago (Pegu) est fondé en 825. Le dôme doré de Shwemawdaw domine la ville de ses 114 m. Même principe qu’à Rangoon, quatre escaliers avec pour gardiens deux imposants chinthe, quatre zaungdan (escalier couvert) bordés d’échoppes. Autour du grand stupa des tazaung (pavillon) et des zayat (salle de repos). Au Shwethalyaung, le grand bouddha couché (55 m de long et 16 m de large !) est moins imposant que celui de Yangon. Il repose sous un tazaung de style Eiffel. Une de ses oreilles mesure 4m50, le petit doigt 3 m et le gros orteil 1m80… Le tazaung est un pavillon dont les quatre faces sont ouvertes. Sa tête repose sur un empilement d’oreillers de toutes formes, ornés de mosaïques de verre. La position allongée représente la mort physique et le « nirvana suprême » (parinibbana).

Mingun au bord du fleuve est « le plus grand tas de briques du monde ». La pagode Mantaragyi ou pagode de Mingun  haute de 150 m.

La pagode Hsinbyume tout de blanc vêtue illumine le lieu. L’architecture inhabituelle et esthétique figure  le Meru, montagne mythique qui constitue le centre topographique de l’univers. Il est entouré de sept chaînes de montagnes circulaires et de sept océans. Au pied de la montagne s’étendent quatre continents dont le plus méridional est appelé Jambhudvipa (île de l’arbre), il est l’espace vital des Birmans.

Le pont U Bein, est une passerelle branlante de 1200 m de longueur, jetée par-dessus le lac. Elle a été construite en 1782 avec les planches de teck du palais abandonné d’Innwa. C’est le plus grand pont en teck au monde.

Sabine

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