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Le livre sans chaînes

Par Hervé Bienvault
Le livre sans chaîne du livre... Beaucoup d'interrogations que se posent François, Virginie, visiblement on en a beaucoup parlé à l'occasion du Forum de la SGDL. Bon, je sais, tout n'est pas rose, les offices plantureux à rotation de plus en plus rapide, les concentrations dans le secteur de l'édition et plus précisément celui de la diffusion/ distribution, les camions, le kérosène, la fragilité des trésoreries des petits libraires, les loyers de centre-ville, sans parler du papier, des arbres... Donc, ok, plus de chaine du livre. Plus d'éditeur, plus de représentants, plus de diffuseur, plus de distributeur, plus de libraire, pour les bibliothécaires et les imprimeurs ça se jouera pour un peu plus tard... Directement du producteur au consommateur. Bon, regardons. Le problème pour le livre, c'est que c'est plus compliqué que les fruits et légumes, je me faisais la réflexion, l'autre jour. Rappelez-vous ces producteurs qui débarquent à Bastille et à Nation avec rabais, pieds de nez aux grandes enseignes, avec quelques annonces sur France Info, c'est du tout cuit (comme légumes). Un coup d'oeil, on voit tout de suite la marchandise, enlevez c'est pesé. Alors? des auteurs en guérites de Bastille à l'Etoile? déjà plus compliqué, l'exploit physique de faire le tour de tout le monde, de voir ce qu'il y a derrière les uns, les autres... Alors internet, bien sûr, le nirvana, la solution à tout, l'auto-édition miracle, tous ces librairies Lulu, TheBookEdition, LePublieur, Publibook, JePublie, ImprimerMonLivre, Jetsdencre, etc. En dix minutes, on peut en trouver des dizaines... Déjà, laquelle choisir? Quand on est auteur, on se raccroche sur le prix de fabrication, c'est normal avec tous les aigrefins qui traînent, mais quand on est lecteur, on va choisir quoi ? Bon, la mondiale Lulu, allons-y, cherchez, littérature et fictions (catégorie 291), 719 auteurs, autant que la dernière rentrée littéraire. Je fais défiler les pages, 5 livres par page, 145 pages en tout... Au bout d'un quart d'heure, j'ai le vertige, oui celui-là, peut-être, je sais pas, non celui-là... J'ai un peu le sentiment d'être au cul du camion de la Poste qui arrive chez Gallimard tous les trois jours. Les notes des auteurs, les résumés, le sentiment que l'éditeur, c'est devenu moi, qui doit lire, trier, sélectionner, ne pas me tromper, puis finir par prendre le risque financier! Bon, plus le temps, bla-bla-bla comme on dit, finalement j'ai pas retenu grand chose de tout ça (et vous? vous y avez trouver des perles dans ces bibliothèques virtuelles? très sincèrement, je demande qu'à être orienté la-dedans...). Moi, quand je rentre dans une librairie, je sors tout le temps avec plusieurs livres et encore c'est un vrai crêve-coeur d'en laisser d'autres. Alors vous me direz, pour tout un tas d'autres livres que la littérature générale, des livres que l'on lit pas, ouais peut-être. Bref, pas convaincu du tout, la chaîne du livre, c'est peut-être pas rose mais c'est encore loin devant tout ça. Vendredi, je vois François Bon dans une bonne librairie, on va pas avoir de problèmes à trouver des bons livres...

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LES COMMENTAIRES (1)

Par Fred
posté le 27 mars à 15:52
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Bonjour

Je partage votre analyse - mais le train est en marche. Je reste cependant convaincu que les librairies resteront un élément essentiel de la chaine de distribution du livre. Cependant de nouvelles technologies d'impression vont bouleverser ce moyen de distribution. En disant cela - je pense au livre à la demande - mais aussi a des machines d'impression comme l'Expresso Book Machine capable d'imprimer en moins de 5 minutes un livre à la demande. Mon point de vue - les librairies vont elles aussi évoluées et devenir des centres d'impression de livres à la demande. Mais cette avis n'engage que moi !

Fred

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