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Afrique du Sud, racisme et différence, comment les gérer ?

Publié le 22 février 2010 par Philippejandrok

20e0e0008e361c72f29d5bec71732da0.jpgNous avons, en Occident, cette fâcheuse tendance à considérer, par ignorance, les races comme uniques et indépendantes, en effet, lorsque l’on croise un asiatique, il est le plus souvent assimilé à un chinois, une sorte de générique du type :

- C'est un jaune, c'est un chinois !

Alors que les japonais, les coréens, les vietnamiens sont également asiatiques et fondamentalement différents les uns des autres, les uns avec les autres. Des différences ethniques et culturelles les séparent et les yeux bridés ne déterminent pas nécessairement l’appartenance au peuple chinois, quoique la Chine contient 1 milliard 300 millions d’âmes et chacune comporte également des différences ethniques, il n'existe pas un type de race unique.

Pour les noirs en Afrique, il en va de même et les ethnologues le savent bien, les différences tribales, sociales, ethniques sont très importantes en Afrique et un noir du Lesotho n’a rien à voir avec un zoulou Sud-Africain (pays voisin), un Camerounais ou un Sénégalais.

En revanche, nous avons pu assister à cette guerre fratricides entre les Hutu et Tutsies au Congo Zaïre, une lutte entre des noirs qui avaient les mêmes ancêtres et les mêmes légendes, une lutte qui a été longuement préparée et créée par les Occidentaux, les Belges, en particulier qui, pour créer un système de castes, avaient décidé de séparer les noirs au nez aquilin, des autres au nez à caractère négroïde, en faisant des membres d’une famille comportant les caractéristiques morphologiques citées ci-dessus, des étrangers l’un à l’autre. Était-ce stupide ?

Parfaitement du point de vue ethnologique, l’était-ce du point de vue politique ?

Absolument pas, et l’adage « diviser pour mieux régner » est admirablement appliqué dans ce cas. Si les habitants d’un même pays sont incapables de s’entendre, il faut bien qu’un troisième larron tire les marrons du feu, ce qui a été fait.

Donc, on a du mal à considérer ces actions de haine comme du racisme, car comment considérer la haine d’un noir contre un autre noir ?

On est tellement habitué aux clichés, un « blanc » raciste contre un « noir », ou un « jaune »… mais rarement un « noir » contre un « noir », d’autant qu’aux USA, il est de coutume de considérer comme frère ou sœur, toute personne de la communauté ayant des traces de sang « noir » dans ses origines.

Pourtant, en Occident, on traite avec autant de haine un juif ou un arabe qui sont indo-européens, donc de la même race, la race dite, blanche. Ainsi, est traité de raciste n’importe quel individu indo-européen qui insulte un arabe ou un juif, mais un noir qui tue un autre noir pour des raisons similaires, le fait être différent, un noir qui tue un frère noir, et bien, c’est un acte xénophobe, pas raciste ???

Il y a de quoi être étonné, voire perplexe.

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En Afrique du Sud, il est fréquent de nos jours d’assister et de constater les tristes résultats des massacres commis par des enfants de la nation "arc-en-ciel" sur d’autres noirs immigrés qui viennent « leur voler leur travail », on commence à bien connaître cette musique compassée.

Et comme du travail, il y en a peu dans ce pays, les citoyens sud-africains ont du mal à accepter cette concurrence « déloyale » au niveau de l’emploi, car on imagine aisément que ces émigrés cassent les prix pour avoir simplement de quoi se nourrir et nourrir leur famille, sans penser un seul instant que les habitant légaux essayent d’en faire autant, ce qui explique ce vent de haine et ces massacres absolument inhumains qui se produisent chaque jours à Soweto et ailleurs.

Des bandes armées de machettes et de torches font donc la chasse à leurs frères noirs et les brûlent vivants ou les découpent à coups de machettes sans le moindre scrupule. Les 50 morts journaliers en Afrique du Sud frôlent la centaine avec ces « pogrom » organisés. La misère massacre la misère, alors que les véritables responsables sont ceux qui donnent du travail à des miséreux illégaux en économisant sur les fiches de paye ; ceux-là ne sont jamais touchés, et pourtant, ils sont bel et bien coupables.

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Mais ce n’est pas tout, on enregistre également depuis un certain temps, un exode des Sud-Africains blancs quittant le pays suite à des comportements racistes de la part des noirs à leur égard, il faut avouer que sur 50 millions d’habitants, seuls 5 millions d’entre eux sont blancs, on comprend mal comment ces mêmes 5 millions ont pu faire régner l’apartheid durant autant d’années ?

À présent, c’est le retour de bâton et en dehors du fait que l’Afrique du Sud est l’un des pays les plus dangereux au monde du point de vue de la criminalité, ces blancs demandent désormais un asile politique aux pays qui veulent bien d’eux. C’est le cas du Canada, et c’est ce qui a provoqué la ire du gouvernement Sud-Africain et de son président, le très discuté, Jacob Juma.

En effet, Jacob Juma ne défend qu’une cause, celle des noirs qui ont été particulièrement maltraités durant les années sombres de l’apartheid, il fait donc tout l’inverse de l’ex président Nelson Mandela qui cherchait la réconciliation, et c’est ce qui explique cet exode massif des blancs vers des pays "blancs".

Près de 60% des blancs quittent le pays à cause de la criminalité grandissante à leur encontre, à cela s’ajoute la discrimination positive organisée par le gouvernement Sud-Africain de J. Juma, qui vise à licencier les blancs qualifiés, seulement parce qu’ils sont blancs, et qui doivent former avant leur départ des entreprises des noirs qui les remplaceront.

Les blancs sombrent peu à peu dans précarité et certains deviennent même SDF. C’est le monde à l’envers, certains des anciens « dominateurs » deviennent aussi pauvres que les pauvres des bidons villes de Johannesburg.

En fait, les noirs sud-africains ont eu de bons maîtres et ils ne font qu’appliquer les méthodes traditionnelles des régimes totalitaires, cela me rappelle une certaine Allemagne ou une certaine France qui écartait les juifs de la vie sociale, culturelle et publique.

Mais du point de vue historique, les preuves ont été faites sur des pays colonisés dont les colonisateurs ont été chassés.

Lorsque les algériens ont chassé les Français, ce ne sont pas seulement les colons qu’ils ont renvoyés dans un pays qu’ils ne connaissaient pas, mais également une culture et un savoir faire qu’ils n’ont jamais été capables d’égaler.

Ce pays qui était un paradis économique a été laissé à l’abandon et on le voit encore aujourd’hui, les jeunes algériens fuient l’Algérie pour trouver du travail ailleurs, dont en Afrique du Sud, où malheureusement, 7 Algériens ont été massacré par des groupes armés de machettes récemment, car la haine raciale ne se limite pas seulement à des miséreux noirs ou blancs, mais également à des étudiants, à des commerçants africains non sud-africains, qui, selon ces milices incontrôlables, leur volent leurs emplois, malgré les devises qu’ils apportent du Congo-Zaïre.

L’Afrique va finalement retourner aux Africains, ce qui n’est peut-être pas un mal, et pourtant, même si les blancs ont pillé ce continent, ils sont parvenus à instaurer un certain équilibre et à développer cette terre qui n’avait pas évolué depuis des millions d’années restant figée sur le mode tribal.

Si les blancs quittent le territoire africain, s’ils partent, ils emporteront avec eux savoir et connaissance qui manqueront aux populations locales, or, même si je comprends la haine de la nation « arc-en-ciel » vis à vis des blancs, les chasser n’apportera que désolation à une nation qui a absolument besoin de sortir de l’ombre par tous les moyens et elle en sortira avec les blancs, quoique l’on en dise.

C’est une vérité qui n’est certes pas bonne à entendre, mais qui ne pourrait être différente, mais si l'heure de la revanche est arrivée pour le peuple zoulou, Mandela était le seul à comprendre cette vérité, l'Afrique du Sud sera une nation forte si elle demeure multi raciale et unie, car la division bloque et limite systématiquement le progrès.

Gageons que les supporters français sauront respecter les consignes de sécurité pour la Coupe du monde de Football en Afrique du Sud, car blanc ou noir, on se fait rapidement occire dans un pays où les inégalités sociales sont toujours criantes.

Pour apprendre à connaître la situation de l’Afrique du Sud, je ne saurais trop vous encourager à visionner « Mon nom est Tsootsie (2005) » de Gavin Hood, ou plus récemment « Distric 9 » de Neill Blomkamp, une formidable métaphore de la politique sociale du pays, ainsi que de nombreux autres films qui montrent avec réalisme la misère sociale et la condition humaine dans ce pays en proie à la violence quotidienne.

Enfin, nous vivons une époque formidable…


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