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Le Québec et la Grèce, une similarité troublante

Publié le 23 février 2010 par Magazinenagg

Depuis quelques mois, les spécialistes s’émeuvent devant l’immense dette de la Grèce et les risques que cela impose à la zone euro et à l’économie mondiale qui peine à se relever de la dernière crise financière.
Si le Québec était un pays, comment se comparerait-il à la Grèce?

Le Québec et la Grèce, une similarité troublante
Les indicateurs économiques placent le Québec dans la même catégorie que la Grèce. Heureusement, pour le moment, le Québec n’est pas pointé du doigt puisqu’il est une région du Canada et que l’économie canadienne se porte très bien.
Takis Michas journaliste à l’Eleftherotypia, un quotidien grec, a publié un texte dans « Un monde libre » où il dit :
À un niveau plus profond, les « racines structurelles » de la crise se trouvent du côté de la nature clientéliste de la politique en Grèce. Les politiciens grecs utilisent depuis des années l’État comme un moyen de distribuer des faveurs à leurs électeurs. Offrir un poste très courtisé dans le service public (qui signifie un emploi et un revenu à vie, et un travail généralement tranquille) était une pratique répandue dont les conséquences sont payées aujourd’hui par le pays sous la forme d’un secteur public énorme, gaspilleur, inefficace et corrompu.
……
Selon la théorie de la conspiration la plus en vogue, la Grèce est en ce moment engagée dans un combat pour sauver l’honneur de la zone euro… Les « attaques » des « spéculateurs étrangers » contre la Grèce constituent en effet un assaut contre l’euro par les « forces obscures » (lire : les Américains) qui ne souhaitent pas que l’Europe prospère et assume sa place légitime sur la scène internationale. C’est un discours qui convient parfaitement à la majorité de la population. Depuis 30 ans, tous les partis grecs l’ont abreuvée de rhétorique « anti-impérialiste », selon laquelle la cause des malheurs de la Grèce est toujours à chercher du côté des xenois et des machinations des « profiteurs néolibéraux ».
Si on remplaçait « Grèce » par « Québec », les observations de « Takis Michas » demeureraient, à peu de chose près, assez juste.
L’ensemble des pays européens s’est concerté pour sauver la Grèce et l’Euro. Mais la Grèce en paie le prix, car elle se retrouve dans un état de quasi-tutelle budgétaire. Les créanciers et les autres membres de la communauté européenne imposent au gouvernement grec des mesures d'austérité très sévères: compressions des dépenses gouvernementales, mises à pied massives dans le secteur public, réforme des régimes de pension, etc. Les Grecs n'ont pas le choix, c'est toute la zone euro qui est en danger.
Si Charest continue d’ignorer l’État lamentable des finances publiques québécoises, Wall Street imposera au Québec les mêmes conditions que les pays européens ont imposées à la Grèce.
(1) Institut de la statistique du Québec
(2) OCDE, BCE
(3) Tel que calculé par Claude Piché
(4) Indice de liberté économique (ILÉ). Dans le cas de la Grèce voir Economic freedom of the World 2009. Dans le cas du Québec voir Economic freedom of North America 2008. 
(5) Tout comme la Grèce, depuis plus de dix ans les ministres des finances successifs utilisent une comptabilité créative pour camoufler l’ampleur réelle des déficits et de la dette.
(6) Les chiffres pour le Québec proviennent de l’ENAP. Ceux pour la Grèce sont extraits d’un texte de « Un monde libre » 
(7) Tout comme les fonctionnaires grecques, les fonctionnaires québécois font la grève pour protéger leurs privilèges au détriment de l’ensemble de la population.

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