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Considérations inexistentielles sur l’économie ?

Publié le 23 février 2010 par Ecosapiens

aldrinQui est rentable ?

C’est ainsi que le plus naïvement du monde j’essaie parfois de poser une colle à mes amis. Aujourd’hui, le buzz occupe les esprits plus qu’il ne fait vivre l’intéressé. C’est à dire que quand quelque chose ne marche pas, il faut couvrir l’échec par un tintamare médiatique.

Je suis tombé par hasard sur cette dépêche à propos de la société Violet, fabricant du Nabaztag, lapin numérique non seulement gadget mais aussi camelote intrusive. Je me souviens que c’était très branché, qu’on les retrouvait en une de sites marchands et tout le tralala.

On lit sans rire sur wikipedia que lors du lancement aux USA, le site était inondé de demandes. Et pourtant deux ans plus tard c’est la débandade.

Cherche repreneur. STOP. Personne ? Ah 300 000 euros. Des clopinettes quoi. Alors on se pince quand on lite qu le Nabaztag a été victime de son succès.

« Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux…» 

Mais au final, toute l’économie moderne est à l’avenant. On pourrait presque tenter une loi dite loi de Aldrin (en hommage à Buzz, éternel second…) qui dirait: « plus le buzz est grand, plus c’est un échec commercial« .

Mais revenons à la question de savoir qui est rentable aujourd’hui. Ceux qui ont vu le documentaire sur l’argent, à la rigueur, ne s’étonneront de rien. L’Etat est endetté, les entreprises sont endettés, les ménages sont endettés et les banques ne possèdent pas un centième de ce qu’elles ont prêté. Et pourtant… nous sommes riches !

Tandis que je vois des publicités Renault à tire larigot, j’apprends que la marque au losange emprunte 100 millions d’euros à l’Etat pour chercher la voiture électrique. Tandis que l’on crie sans cesse dans le trou de la sécurité sociale, impossible à combler, le ministère de la santé parvient à débloquer des milliards pour acheter un stock inutile de vaccins grippe A.

J’apprends que la société Dassault décroche la palme des rémunérations pour ses dirigeants quand  pas un pays au monde n’achète ses avions.

&c.

Au fond, on sent bien que la rentabilité est une affaire de confiance. A la manière des chaînes de Ponzi, remises au goût du jour par un certain Bernard Madoff, les entreprises inspirent confiance et font parler d’elles jusqu’au jour critique où l’on découvre que le roi est nu.

Oh bien sûr, il existe des sociétés rentables. Celles qui empruntent considérablement à nos enfants (exploitation pétrolière, exploitation du bois…) ou celles qui ont su capter les flux d’informations, à la manière d’un péage (moteur de recherche pas gogole du tout, et d’une certaine manière ce guide d’achat éthique que vous connaissez).

Mais tout ceci pose tout de même la question encore plus naïve: tout le monde peut-il être rentable en même temps ? Ou pour le dire plus simplement: s’enrichir, n’est-ce pas du coup appauvrir son prochain ?

Je sais bien que l’échange peut-être gagnant-gagnant. Mais dans une économie globalisée et dont l’essentiel repose sur la communication, la totalité des acteurs peut-elle vraiment ressortir gagnante ?

D’où il apparaît que la seule échappatoire est de délaisser ces questions finalement métaphysiques pour se concentrer sur l’essentiel, à savoir le sens de nos échanges.

De l’art de transformer la métaphysique en éthique.


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