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Oblations fraternelles (pour toi, ma soeur)

Publié le 23 février 2010 par Francisbf

Je suis quelqu'un qui tient particulièrement à ses organes. Ils me servent à plein de choses, donc j'en prends soin.

Bon, on va mettre de côté les genoux dans cette affirmation, mais c'est des coups où je réfléchis pas que je pourrais leur faire du mal. Je veux dire, des randos à raquettes, c'est pas évident que ça va t'empêcher de te retourner dans ton lit pendant deux semaines. Pas plus que sauter dans la mer.

On met aussi de côté les yeux. Mais l'ordinateur plusieurs heures par jour, c'est le boulot qui m'oblige, et puis vous mes fidèles lecteurs aussi (vous devriez avoir honte de vous).

Bon, j'avoue, avec la télé, je ne prends pas autant soin de mon cerveau que je devrais, non plus. Mais il faut bien ça pour ne plus penser à mes genoux.

Mais le reste, je fais gaffe, en règle générale. Comme ça, ça donne un sens à leur destruction.

Prenons le foie et les poumons. Quand je leur fais du mal, c'est un peu comme un sacrifice humain à petite échelle, c'est pour fêter quelque chose qui vaut le coup, une célébration super importante.

Bon, prenons que les poumons, en fait.

Je prends soin de mes poumons. Quand quelqu'un fume à côté de moi, je tousse avec énergie et pas trop de discrétion, j'agite la main comme un damné pour disperser la fumée, je me penche du côté opposé en faisant des grimaces, jusqu'à ce que la personne soit trop gênée et parte fumer ailleurs.

C'est toujours une belle victoire. Je sens que mes petits poumons sont fiers de moi, et que s'ils pouvaient parler, ils me remercieraient autant que je les remercie d'être là, parce que s'ils n'étaient pas là, je ne serais pas là.

C'est pour cela que quand je fume, ça revêt un caractère symbolique fort. Ca se rapproche de la flagellation, en moins visible. Du sacrifice humain à petite échelle, comme je disais. J'offre des alvéoles pulmonaires aux goudrons et des sites de fixation d'O2 sur l'hémoglobine au monoxyde de carbone, pour célébrer une occasion qui le vaut bien. Alors que j'y tiens fort fort.

Tout ça pour dire l'importance des circonstances de mes rares grillages de clope. Certaines mauvaises langues pourront dire « ha mais ouais mais on t'a vu fumer quand on a trouvé un paquet de clopes par terre. ».

Mais c'est pas une occasion rare, ça ? Hein ? Qui trouve des paquets de clopes avec encore des clopes dedans, dans la rue, de nos jours, au prix (français) des clopes ?

Hein ? C'est pas un signe du destin, trouver des clopes par terre ? Et qui suis-je pour mépriser le destin ?

Enfin, ce n'est pas là que je voulais en venir. Je voulais en venir au fait que hier, j'ai grillé un cigare, et bouché pas mal de mes alvéoles pulmonaires. Et ce, pour fêter dignement le CDI de ma grande soeur, parce qu'elle le vaut bien, surtout après un an de recherches.

Ci-joint une photo prouvant mon sacrifice pour toi, grande soeur.

DSC03434-copie-1.JPG

Et je ne t'en veux pas de bosser pour des concurrents de Monsanto.

Ha, et j'ai bien reçu ma malle. Bon, comme les douaniers n'avaient pas les clés des cadenas, ils ont pété la malle plutôt que les cadenas. Mais au moins, j'ai mes bottes de pêcheur et ma cachaça.


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