Plutôt que de se terminer en gag, dans l’affaire Frêche, chacun tente de trouver à la situation une issue acceptable. Terminées les grandes envolées morales des coupeurs de tête Montebourg et Bartolone, place au pragmatisme. On se dirige donc vers une sorte de « suspension temporaire » des amis du Président de la région Languedoc-Roussillon, autrement dit pour reprendre certaines formulations solfériniennes, vers une exclusion suspensive et provisoire des supposés exclus. Même Razzy Hammadi, poète officiel du clan Hamon, est atteint de coolitude, il dit que « le feuilleton maintenant devient ridicule ». C’est dire !
Hier, en se rendant à Montpellier, Gérard Collomb a judicieusement placé cette affaire sudiste au regard des enjeux nationaux qui sont face à la gauche. « Il faudra être tous rassemblés » a indiqué le Maire de Lyon car, a-t-il ajouté, « c’est comme ça qu’on peut gagner demain et non en s'enfermant dans les petites chicaneries qui réduisent, rabaissent la politique ».
Comme un fait exprès, c’est également hier que Collomb parmi 16 autre personnalités socialistes lançaient un appel intitulé « Faire converger la gauche », publié dans Libération. Cette vaste coalition suggérée par nos 17 élus est la condition d’une victoire lors de la présidentielle de 2012 et des législatives à suivre. Voici ce texte qui porte des exigences dont la gauche toute entière ne saurait s’exonérer à l’avenir.
"Faire converger la gauche
La gauche et singulièrement les socialistes doivent être les artisans d’une vaste coalition de progrès. L’heure n’est pas à la division, à la collection narcissique des différences et encore moins au sectarisme. Nous aurons à faire des choix qui marqueront notre véritable entrée dans le XXIe siècle. Nous n’avons pas à traverser une mer calme ; les vents sont contraires, souvent violents et des économies entières et même des Etats…