Publié par le 22 janvier 2009
Il m'a appelé un soir vers 18h " j'ai des piqûres à faire par une infirmière pour une phlébite ", j'ai pris ses coordonnées, ma sacoche, mon GPS et j'ai filé au rendez-vous. Mon coeur affichait une tachycardie, je frolais la syncope, morte de peur, je me demandais comment j'allais faire. Arrivée à bon port, je me suis garée et j'ai sonné au portail. Un monsieur d'une cinquantaine d'année m'a ouvert sa porte " allez-y entrez ".
Là, problème, je tente de dissimuler mon trac, seuls quelques tremblements sont visibles sur mes mains. J'en oublie de vérifier son ordonnance, je réalise son injection en sous-cutané. Il me demande combien je lui doit. Les paroles d'une collègues me reviennent à l'esprit, je réponds tact au tact " je réaliserai une facture à la fin de tous les soins, c'est 5,45 euros une piqûre, déplacement compris ". Je réalise soudain que je n'ai pas encore de lecteur de carte vitale permettant une feuille de soin électronique, que je vais devoir travailler " sur papier ". Je lui propose de poursuivre les soins, tous les jours à la même heure. Avec l'expérience aujourd'hui, je sais qu'il faut éviter de donner une heure fixe, sinon gare à votre planning, votre patient va scruter sa montre et vous attendre mordicus de pied ferme. Ce n'est que le début, l'apprentissage se fait sur le tas.
Je rentre dans ma voiture, et là je décompresse. J'ai fait mon soin, et c'est parti, vive le libéral. Et puis quelle découverte: le patient vous accueille chez vous, un regard, Bonjour et Merci au passage, je n'ai pas connu ça depuis des lustres à l'hôpital, cette forme de convivialité et de politesse à mon égard.