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Mes bien chers frères

Publié le 24 février 2010 par Desiderio

Comment dire quelque chose explicitement sans le dire explicitement dans le texte ? Par exemple, si vous voulez insister sur le lien maçonnique entre deux ou trois présidents de région... (Les trois points sont là juste par hasard...)

En employant un mot connoté et en l'écrivant entre guillemets pour bien signifier qu'il s'agit évidemment d'une réunion fraternelle, mais de frères d'un genre particulier. On écrit donc : "Gérard Colomb prend le TGV pour voir son "frère" Frêche". Un titre purement informatif en apparence. Il ne va pas attirer l'attention. On aurait pu commettre le même pour le frère François Rebsamen s'il ne s'était fait griller la politesse.

Je cherche dans l'article la mention du mot "franc-maçon". Y a pas ! Et cela ne figure pas non plus en commentaire. Alors pourquoi "frère" dans le titre ? Pour attirer des trolleurs qui crieront une fois de plus au complot maçonnique ? Pour ne pas être accusé de diffamation au cas où l'on voudrait parler d'une forme de secours des "fils de la veuve" ? Pourtant, c'est bien dit, on aurait parlé de "camarade" si l'on était resté dans un lexique purement socialiste et il n'y aurait jamais eu de guillemets. Mais quand on veut parler de maçonnerie, il faut employer toutes sortes de sous-entendus et de précautions oratoires qui ne trompent guère les lecteurs avertis. Est-ce que cela masque vraiment une forme d'accusation ? Non. Est-ce que cela nous apprend quelque chose de plus ? Non. Est-ce que cela risque d'attirer de l'audience si le mot "frère" est dénoncé comme ayant un autre sens que celui qu'on lui prête d'habitude ? Peut-être. Si quelqu'un met les pieds dans le plat. Mais alors ce ne sera pas la rédaction de Rue89. Et c'est profondément hypocrite.


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