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Affaire ali soumare : les delinquants en col blanc seraient-ils plus legitime?

Publié le 25 février 2010 par Popote67

Une histoire de racolage électorale à la sauce UMP est actuellement en train de tourner vinaigre. Après des accusations de "multirécidiviste chevronné", la lumière vient d'être faite sur cette affaire aux relents puants.

Voici un article trouvé sur le site Slate.fr

L’«affaire Soumaré», bonne affaire pour le PS

Ecrit par Thomas Legrand  dans Ile de France 

ali-soumare

L’UMP, en réalité une petite partie de l’UMP très mal inspirée, vient de faire un beau cadeau politique aux socialistes.

Francis Delattre, Sébastien Meurant et Axel Poniatowski (UMP Val-d’Oise), qui ont traité Ali Soumaré de multirécidiviste, ont peut-être débloqué une situation politique qui embarrasse la gauche depuis des années. Le problème du PS était le suivant: comment faire pour que la grande masse d’électeurs potentiels, les jeunes habitant les quartiers dit «difficiles», comment faire pour qu’ils s’intéressent un peu à la politique, qu’ils se mettent à militer dans les partis politiques, qu’ils décident d’essayer de changer les choses en s’impliquant dans la vie publique.

Une jeunesse détachée

L’UMP et le PS ont tout tenté pour intégrer ces jeunes qui représentent une force, une vitalité incroyable, un potentiel créatif, un gisement d’avenir toujours dénigré et caricaturé. La gauche en particulier sent bien qu’il y a là, pour elle, les troupes et les cerveaux du futur. Mais cette jeunesse, qui vit en marge, dans des banlieues désœuvrées, se détache de plus en plus de tout ce qui ressemble de prés ou de loin à une institution. Les émeutes de 2005 ont dit tout ça. Ceux qui, parmi ces jeunes, ont le plus envie de participer à la vie de la cité et de s’en sortir ont, généralement, une vision très sombre et bien compréhensible des partis politiques qu’ils rangent tous dans le même sac.

C’était le drame de la gauche. Ségolène Royal avait, pendant la campagne, réussi, c’est vrai, à se forger une vraie popularité dans les quartiers, mais ça ne s’était pas traduit dans les urnes. Les trois gros lourdingues de l’UMP viennent peut-être de débloquer une partie de la situation. Avec cette histoire, la jeunesse des banlieues peut voir qu’il y a une différence entre la droite et la gauche… même si tout ça est un peu injuste pour la grande majorité des colistiers des gaffeurs de l’UMP, qui désapprouvent les accusations contre la tête de liste PS du Val-d’Oise.

Deux mondes

Ali Soumaré a bien été délinquant dans sa jeunesse, il le reconnaît lui-même! Et justement, c’est ce qui fait de lui un exemple de réhabilitation réussie. Qui peut dire, s’il avait grandi et vécu là où a grandi et vécu Ali Soumaré, s’il aurait été impeccable pendant toute sa jeunesse. Cette affaire est une caricature affligeante de ce que la droite était, il y a encore quelques années et peut-être encore parfois. On voit bien, dans le malaise de Chantal Jouanno ou même de Valérie Pécresse, que la ringardise absolue a quand même du mal à passer, et c’est heureux.

Dans ce débat interne à l’UMP, l’ineffable Fréderic Lefebvre a choisi le camp du caniveau à l’ancienne, en pointant du doigt le passé de la tête de liste socialiste du Val-d’Oise. C’est assez intéressant d’observer les réactions de chacun à l’UMP à cette occasion. Mais le comble de la caricature vient de la dénonciation de monsieur Axel Poniatowski. Nous avons là deux mondes, l’ancien et le nouveau, qui se font face.

Axel Poniatowski est un héritier. Issu d’une grande famille de politique et de pouvoir, il est lui-même homme politique respectable et sans problème. D’ordinaire modéré, il a joué cette fois le rôle du bon bourgeois arrivé par la naissance qui fustige le manant prétendant entrer dans un monde qui n’est pas fait pour lui.

Ali Soumaré a fait des conneries, il a payé, il est citoyen et il se présente à une élection avec le programme de son parti. Il ne sera plus très difficile, après cette affaire, pour les militants socialistes d’arpenter les quartiers en expliquant qu’UMP et PS, ce n’est pas pareil. Voilà le grand cadeau que les trois représentants d’une droite d’héritiers et de propriétaires, une droite heureusement en voie de disparition, viennent d’offrir au PS.

Thomas Legrand

Image de une: capture d’écran d’un reportage de VO News


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