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Fin de la physique et fin d’un monde ?

Publié le 10 février 2010 par Jeanjacques

On peut dire sans se tromper à mesure que la science se substituait aux forces magiques et que l’explication rationnelle des causes remplaçait le mystère de l’action divine, ses lumières ont peu à peu rempli les espaces d’obscurité antérieurs. La physique et la cosmophysique ont tendu vers un discours sur la totalité pour formuler une conception du monde globale et cohérente, jusqu’à se prononcer sur l’origine de l’univers et les modalités mêmes de la création. Dés lors, la science physique atteindrait son achèvement si elle parvenait à percer non pas le mystère fondamental de l’être là de l’univers et de l’homme, mais celui de son fonctionnement par la mise à jour définitive des lois physiques fondamentales qui le gouvernent. En effet, cet univers se présentant à nous comme fini, la compréhension de ses lois comporte nécessairement un point d’achèvement, une étape ultime, la connaissance ne pouvant être infinie, dans ses principes fondamentaux du moins.

Dés l’origine de son histoire, la science physique allait vers sa fin, l’ultime révélation, une vérité qui établirait la raison humaine dans un domaine de certitudes, ce qui aurait pour effet de faire reculer les forces de l’obscurantisme qui semblent aujourd’hui renaître et se multiplier. On pourrait se demander d’ailleurs si ce retour de l’irrationnel n’occupe pas l’espace laissé vacant, si la défaillance du projet collectif n’a pas pour l’une de ses causes, l’inachèvement du discours scientifique sur la totalité physique.

Car en effet, l’ambition qui ne cesse de courir depuis Einstein est d’aboutir à une véritable unification de la physique et à une explication véritable de la genèse. Celui-ci y a consacré tous ses derniers travaux sans y parvenir et depuis, nombre de théories ont tenté de relever le défi sans plus de succès. L’échec, que certains prévoient, des recherches du boson de Higgs par le grand accélérateur de particules du CERN serait un coup d’arrêt catastrophique pour la physique post einsteinienne.

Il en va de même pour la théorie de la genèse du big bang dont les faiblesses constitutives suscitent critiques et controverses .Il faut croire que les physique et cosmophysique ne parviennent pas à déceler un principe d’évidence par lequel une vérité s’impose et se répand jusqu’aux profondeurs de l’esprit social et acquiert ainsi un statut de savoir définitif, comme par exemple l’héliocentrisme. Et on ne peut que déplorer cette distance entre le discours très technique de la science et le commun des mortels qui paraissent accepter la vérité actuelle comme on dirait de la démocratie qu’elle est le plus mauvais des systèmes à l’exclusion de tous les autres.

La science physique, dont on peut dire que ses découvertes ont façonné notre monde, paraît comme arrêtée dans son élan conquérant alors même que l’exigence de son achèvement serait l’occasion d’un nouveau départ vers d’autres horizons de recherche.


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