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Allez M. BAYROU c'est ma tournée...

Publié le 25 février 2010 par Marius

le-roi-Leon.gif J’aime beaucoup J.M. Apathie. Pas simplement parce qu’il est du Sud Ouest et qu’il est un des rares de la sphère des journalistes « parisiens » à porter haut et (souvent) fort l’accent de BaBa de Bayonne (là où on se bibi on se bidonne selon une vieille chanson locale à entonner après 12 Kalimoutxos). Mais surtout pour son bon sens et ses entretiens incisifs. Bizarrement, au Grand Jury il recevait me président du MODEM et, pour la première fois, j’ai senti dans ses questions au Béarnais une forme d’affection touchante envers son invité. De cette retenue que l’on réserve aux grands malades en phase terminale. La question de dernière minute, après de longues diversions sur tout et rien, était la suivante : « cela ne va pas très fort M. BAYROU actuellement pour vous… ». Je vous passe la réponse si cela vous passionne podcastez l’émission.

Au-delà de cet instant de faiblesse j’évoque ici Apathie en raison notamment de sa « fixette » sur le déficit de la France. Avec Denisot au grand journal ou comme ce matin dans son blog le sujet récurrent est toujours le même ; la dette, "l’immMeeense dettheueu" de la France. L’on dirait le prophète dans le désert. Il a cependant quelque part raison et il serait temps que l’ensemble des Français en prenne conscience.

L’Austérité est maintenant à l’ordre du jour, et sans échappatoire. Finies les réductions fiscales ou les dépenses somptuaires. Finie la course à la Lune. Nous devons abandonner  nos illusions : il n’y aura aucun moyen de nous soustraire à cette déferlante. Nous avons encore la possibilité de diminuer le risque en prenant des décisions difficiles, certes, mais vitales. De la retraite à l’industrie tous les sujets doivent faire l’objet d’idées, d’anticipation et de mise en perspective pour le futur.

Prenons TOTAL. Ce conflit au cœur des vacances fait peu de vague. Il est le fruit d’une industrie dérégulée et atteinte par une flexion durable et volontaire de la consommation en énergies fossiles.

Le bon sens n'est pas d'attendre l'inéluctable mais plutôt de l'incorporer dans une démarche positive avant qu'il n'arrive. Prévoir et planifier la fermeture d'une raffinerie par exemple. Si on avait planifié la reconversion de l'usine et de l’ensemble du personnel deux ans auparavant, et si le gouvernement avait mis en place des procédures afin d'encadrer cette démarche, tout le monde y aurait certainement trouvé son compte ; c'est cette somnolence cognitive de la part des dirigeants, de la classe politique mais aussi des journalistes qui n'est pas acceptable.

Il est grand temps qu’Apathie modifie son discours ; la crisheuuuu financière et les hedges funds ne sont que des accélérateurs de chute; il s’agit de considérer en amont l’appauvrissement industriel du pays qui éloigne progressivement mais inéluctablement nos régions du « plein emploi » et qui vide en continue nos caisses jusqu’à rendre l’avenir improbable.

Mais de cela ni le basque ni le béarnais ne l’ont évoqués. Allez hop, patron c'est ma tournée. Un Kalimoutxo !


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