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Les volcans objets de respect et de culte : Parce que symbole du pouvoir, sources de mythes, de légendes, de vénérations et de cultes sacrificiels.

Publié le 18 février 2010 par Raymond_matabosch

Le mot « volcan », découle de Vulcānus(4), un des trois fils de Jupiter et de Junon, patron des forgerons, qui avait installé ses forges dans le cratère « Volcanie », aujourd'hui « Vulcano », situé en Sicile dans les îles Éoliennes, et résidait sous l'Étna. Ce dieu, si laid, si difforme, était, de tous les habitants de l'Olympe, le plus laborieux et, en même temps, le plus industrieux. C'est lui qui, comme en se jouant, fabriquait les bijoux pour les déesses et qui, dans l'île de Lemnos ou dans l'Étna, forgeait les foudres de Jupiter. Il eut l'idée ingénieuse de faire des fauteuils qui se rendaient d'eux-mêmes à l'assemblée des Dieux. Il n'était pas seulement le dieu du feu, mais aussi celui du fer, de l'airain, de l'argent, de l'or et de toutes les matières fusibles. On lui attribuait tous les ouvrages forgés qui passaient pour des merveilles : le palais du Soleil, les armes d'Achille, celles d'Énée, le sceptre d'Agamemnon, le collier d'Harmonie, la couronne d'Ariane, le filet invisible dans lequel il prit Mars et Vénus...

Les volcans objets de respect et de culte : Parce que symbole du pouvoir, sources de mythes, de légendes, de vénérations et de cultes sacrificiels.

Craints, respectés et appréciés pour la fertilité qu'ils prodiguent aux terres, les déchaînements des volcans sont redoutées par les hommes. Monstres charriant la pierre et le feu, entrée des enfers, monde souterrain, létal et sulfureux, ils n'ont eu, n'ont et n'auront de cesse, de drainer leur lot de légendes et de superstitions, d'inspirer de nombreux contes et allégories tels l'Atlantide de Platon ou le Voyage au centre de la Terre de Jules Verne... À travers les temps, l'homme a toujours tenté d'expliquer ces phénomènes à l'aide de l'animisme, de la mythologie, des religions et de la science. L'éruption est signe pour certains de la colère des dieux, pour d'autres, elle est annonciatrice de guerres, de famines ou de naissances.

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Depuis la nuit des temps, les hommes et les femmes expliquent les éruptions volcaniques et les tremblements de terre par des kyrielles de récits mettant en exergue des forces surhumaines et des Déités toutes-puissantes. De nombreux mythes attribuent ces phénomènes aux ires de leurs Dieux et de leurs Idoles ou aux esprits maléfiques qui hantent les volcans pour châtier les hommes. Si les Romains croyaient que Vulcain, sous l'île de Vulcano, provoquait une éruption chaque fois qu'il travaillait le métal et déclenchait les écoulements de laves bouillantes et de cendres brûlantes, les Grecs pensaient qu'Héphaïstos, leur dieu du feu, dès qu'il activait sa forge pour battre le fer, faisait cracher des flammes au sommet de l'Étna sous lequel il vivait et travaillait. Les Hellènes croyaient que l'Atlan­tide, l'île mythique du Timée, puis du Critias, de Platon avait été détruite par des tremblements de terre et engloutie lors d'un immense raz-de-marée associé à l'explosion d'un volcan, en un jour et une nuit, parce que ses riches habitants étaient devenus trop orgueilleux.

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Tout autant, les volcans ont été vénérés par les civilisations précolombiennes car, depuis la nuit des temps, ils y règnent en maîtres, imposant leur fureur ou accordant leur mansuétude. En ac­tivité, assoupis ou simplement endormis, ils dominent les paysages et les esprits. Les Aztèques, les Mayas, les Olméques, les Incas, les Tiwanaku et toutes les civilisations amérindiennes, méso-indiennes et pré-andines, sacrifiaient de belles jeunes filles aux Déités toutes-puissantes qui vivaient dans les lacs de lave. Au Mexique, avant la conquête espagnole, une partie importante de ces volcans étaient craints et vénérés comme des dieux. Des offrandes étaient déposées au sommet des édifices volcaniques et des rituels étaient organisés pour demander les faveurs du Dieu invoqué : pluie, récoltes prospères, victoires guerrières…

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Dans l'archipel d'Hawaï, régnait, - y régnant toujours dans la ferveur populaire -, la Déesse Pélé. La légende raconte qu'elle serait originaire de Tahiti et qu'elle en aurait été chassée par sa sœur Namahaokahai à la suite d'une terrible dispute. Elle se serait enfuie dans le cratère du Kilauea, le Halema'uma'u, sa demeure actuelle. La croyance aidant, elle provoque toutes les éruptions qui affectent les îles hawaïennes. Très colérique, et jalouse, elle ouvre des cratères d'un simple coup de talon et jette des flots de lave. Sa présence est si forte que les autochtones voient son visage dans les fontaines de lave, son corps dans les coulées basaltiques et ses danses endiablées dans les panaches d'éjectas gazeux. Aujourd'hui encore, toute éruption menaçant les habitations entraîne des cérémonies dédiées à Pélé. Des fleurs, des fruits et des bouteilles de gin sont déposés devant les fronts de coulées ou jetées dans le cratère du Halema'uma'u. En mai 1990, une coulée de lave engloutit le village de Kalapana. Certains Hawaïens, en signe de dévotion, laissèrent tous leurs biens dans leur maison : réfrigérateurs, télévisions, meubles, habits et bibelots, pour satisfaire l'appétit de la déesse.

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En Indonésie, c'est la religion hindouiste qui dicte le comportement de l'homme vis-à-vis des volcans. Le Bromo, dans l'est de l'île de Java, est un volcan sacré et un lieu de culte. Y accédant par un escalier, accompagnés de prêtres, des milliers de pèlerins jettent des offrandes, des pièces de monnaie, des fruits, des poules vivantes et, exceptionnellement, des petites chèvres, dans le cratère fumant en permanence et profond de 200 mètres. Des cérémonies s'y déroulent pour remercier les Dieux de fertiliser les terres. A Bali, quand en 1963, le Gunung Agung sortit d'un long sommeil, les Balinais en conclurent aussitôt que les dieux étaient irrités parce que les fidèles n'avaient pas fait assez d'offrandes. Une grande fête fut organisée. Elle se déroula dans le temps du Besakih, le temple mère, bâti à 1.000 mètres d'altitude sur les flancs du volcan. Malgré les ordres d'évacuation, les prêtres continuèrent d'officier pour tenter d'apaiser la colère des dieux. Des coulées de boue et des nuées ardentes dévalèrent les flancs du volcan et tuèrent près de 2 000 personnes.

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Sur l'archipel du Vanuatu, - les Nouvelles-Hébrides -, un arc volcanique se prolongeant, au nord, vers l'archipel des îles Salomon, par les îles Santa-Cruz, le volcan Yasur est un esprit vivant, enterré par deux femmes, sur lîle de Tanna, la maison de la terre. Si le volcan grondait, expulsait des panaches d'éjectas, de cendres et de bombes volcaniques, et crachait de la lave cela voulait dire que le Dieu désapprouvait l'action d'un homme. Volcan sacro-saint pour les mélanésiens, son accès, sans l'autorisation du Chef du village, est interdit car seuls les initiés en peuvent gravir ses pentes.

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Pour les Japonais, le célèbre volcan Fuji-Yama est le royaume de la déesse du Soleil. D'après une légende, ce cône parfait est l'œuvre d'un géant. Voulant combler le Pacifique, il aurait travaillé toute la nuit pour remplir des sacs de terre et les vider dans l'océan. Au petit matin, il s'aperçut qu'il n'avait pas beaucoup progressé et décida d'abandonner la tâche et versa sa dernière cargaison sur le Japon, y formant un tas : le Fuji-Yama. La croyance du japonais va parfois très loin, et le cratère de Mihara-Yama engouffre chaque année plusieurs désespérés qui, las de vivre, se suicident en se jetant du haut de ses parois.

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Notes

(4) Vulcānus, Vulcain, parfois appelé Mulciber chez les Romains, et Héphaïstos chez les Grecs, Dieu du Feu terrestre, du Feu d'en bas, du Feu précipité et de la Métallurgie. Il découvrit l'art de travailler les métaux.


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