Sur quoi vous basez-vous pour dire: «voilà un bon médecin» ?

Ce billet m’est inspiré d’une discussion récente avec une connaissance, une personne qui gravite dans un secteur relié à la santé.

Je lui parlais des accusions de conflit d’intérêt contre l’OMS, de la dépendance des médecins face à l’industrie du médicament (de leur formation médicale entre autres), du fait que plus ça va, moins les spécialistes sont compétents en regard de la santé globale d’un être humain… et que certains sont devenus avec le temps, des «pushers» certifiés «Canada approved».

Cette personne a reconnu que cela ne l’intéressait pas beaucoup, j’ai alors rétorqué:

- Tu ne dois pas être malade… tu verras quand ça arrivera.

Elle s’est subitement souvenue avoir déjà rencontré un gastro-entérologue pour des problèmes qu’il serait inutile d’expliquer en détail. Elle m’a confié:

- J’ai eu un bon médecin, il avait l’air bête, mais c’est un bon médecin.

- Ah bon ? Et sur quoi te bases-tu pour le qualifier de «bon médecin»?

- Pour commencer, parce qu’il voyait déjà une personne de ma famille, il a fait en sorte de me voir sans passer par les canaux habituels (de référence par un médecin généraliste)… m’épargnant ainsi une longue attente. Deuxièmement, j’apprécie le fait qu’il m’ait fait passer des tests et qu’il ait été en mesure de me donner un diagnostic. (un nom de maladie s’entend)

- Fort bien, alors, quoi d’autre ? est-ce qu’il a été capable de te soigner ?

- Non, enfin, oui, il m’a prescrit des suppositoires que j’utilisais quand j’avais des crises.

- Des suppositoires ? quelle sorte de suppositoires ?

- De la cortisol.

- Et ça t’a fait du bien ? ça t’a guérie ?

- Ça m’a fait du bien, mais ça ne m’a pas guérie. J’utilisais ce médicament pour calmer mes crises… mais j’ai découvert par la suite que c’est au niveau de mon alimentation qu’était le problème. J’ai cessé de prendre certaines boissons et j’ai immédiatement vu une amélioration.

- Alors, ton médecin t’a-t-il soignée ?

- Non, mais il a m’a fait passer des tests et il a trouvé ce que j’avais.

- Eh bien, c’est merveilleux. Mais est-ce tout ce que tu attends d’un «bon médecin» ? et avec l’air bête en plus ? C’est À TOI SEULE que tu dois ta guérison… tu te rends compte ?

Son visage a subitement changé… et là, je crois qu’elle s’est «un peu rendue compte».

L’évolution des mentalités… ça prend du temps.

Voilà comment on en vient à qualifier un médecin de «bon médecin». C’est un simple préjugé, le mot «médecin» vient avec le qualificatif «bon». C’est comme le mot «politicien» qui vient avec «pourri» ou «menteur». Ils ne le sont pas tous, mais le préjugé perdure.

Des sauveurs auto-proclamés

«Qualifier un médecin de bon à priori», même s’il a l’air bête, même s’il ne vous soigne pas et/ou qu’il vous cache de l’information, même s’il ne vous dirige pas vers celui ou celle qui pourrait soigner (soulager, écouter)… ça ne peut être qu’issu de la religion dominante contemporaine: la médecine.

Quelques citations

Que ton aliment soit ta seule médecine ! — [Hippocrate]

Soyons optimistes : la médecine a découvert beaucoup plus de remèdes qu’il n’y a de maux. — [Alfred Capus]

Un médecin, c’est quelqu’un qui verse des drogues qu’il connaît peu dans un corps qu’il connaît moins. — [Voltaire]  Extrait de:  Epigrammes

Ne pas prendre de médicament vaut mieux que prendre celui prescrit par un médecin médiocre. — [Proverbe chinois]

Le médicament reste le principal symbole de la puissance du médecin. —  [Denis Jaffe]

Et ma préférée…