Pic du Gar en mire. Ainsi ce jour d'hiver, adossé contre un petit muret de l'église de Saléchan.
Je te vois Gar. Au milieu des trois.
Souvent je suis monté vers toi. La région suinte les dieux. Autels votifs romains retrouvés nombreux sur tes flancs, Gar. Le plus grand de tous, Jupiter, s'est reposé sur ton magistral rocher.
Gar pour Jupiter, Gar pour Garonne qui jaillit au monde par ton oeil. L'oeil de Jupiter. Lou goueoü de Joueoü.
Lente progression dans les hêtraies ébouriffées. Pierrailles escarpées, ajoncs solaires enracinés dans l'herbe à vache. Tu uses ma salive et mes semelles Vibram. Gar, tu sais comme je t'aime.
Je monte vers toi comme un funambule nocturne monterait sans crainte vers la lune. Je monte vers toi toujours tout seul, toujours tout droit. Ta seule ombre rafraîchit ma tête brûlante sous ton soleil de feu.
Je suis enfin arrivé, je m'asseois, je suis à toi, tu es à moi. Gar.