Serait-ce déjà l'effet de l'ouverture à la concurrence du transport de voyageurs ? La SNCF envisage désormais de réamenager les conditions de travail de ses salariés sur le segment TER. Selon les Echos, les jours de congés pourraient être réduits et l'amplitude horaire de leur journée augmentée. Des mesures logiques étant donné que les coûts d'exploitation de la SNCF sont supérieurs de 50% à ceux de ses concurrents, au détriment du consommateur. Fabrice Amadeo dans Le Figaro en décembre 2009 notait ainsi que Veolia ou Trenitalia avait « des coûts d'exploitation 30 % inférieurs à ceux de la SNCF du seul fait du régime social des cheminots ».
Cependant, cette volonté de réaménagement masque surtout une tentative choquante d'imposer le régime ultra-couteux de la SNCF aux autres opérateurs, pour tuer la concurrence dans l'oeuf. « Il faut que les conditions sociales soient harmonisées entre la SNCF et les autres opérateurs pour que la compétition soit équitable » déclare Guillaume Pepy, président de la SNCF. Une légère baisse de coûts pour la SNCF, une explosion pour ses concurrents, qui ne seraient plus en mesure de concurrencer la SNCF sur les coûts. Cet alignement à la hausse des coûts serait d'autant plus choquant que la différence de coûts de 30% observée dans le fret entre la SNCF et ses concurrents est du à 60% à des différences de productivité des agents selon un audit de la SNCF cité par Les Echos...
Une telle parodie de mise en concurrence, vouée à l'avance à l'échec, ne prouverait qu'une chose : l'échec de l'économie administrée à la française. Premières victimes, les consommateurs qui continueront à payer 150€ ce qu'ils pourraient payer 100€.
Image : TER alsacien. Image sous licence GNU GFDL, réalisée par Alex Anlicker
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