La campagne des régionales vue de Villiers-le-Bel, c’est ce que propose la journaliste du Monde Marie-Pierre Subtil. L’occasion de connaître l’avis des habitants du Val d’Oise sur la polémique nauséabonde lancée par les barons de l’UMP locale.
Première étape avec Jamil Raja, commerçant à Villiers-le-Bel et sa femme coiffeuse dans la même ville. Eux connaissent Ali Soumaré depuis quinze ans et l’ont vu franchir les échelons jusqu’à devenir tête de liste du Parti Socialiste. Ils savent qu’ils peuvent compter sur lui, qui chaque 14 août vient assister au tournoi de volley organisé par la communauté pakistanaise. Ils iront d’ailleurs le voir le 25 février à Sarcelles où il tiendra meeting avec Laurent Fabius.
Deuxième étape avec les élus de Villiers-le-Bel qui connaissent également ce jeune homme engagé depuis 2002 au PS et qui « connaît tous les prénoms et ouvre toutes les portes » raconte Raymonde Le Texier, Sénatrice PS du Val d’Oise.
Arnaud Gamba, animateur socioculturel de la maison de quartier Boris Vian raconte, lui, sa douleur : « Je me sens insulté (…) derrière Ali, il y a toute une population, une jeunesse qui est visée ».
Un sentiment partagé par Tibault, chef d’entreprise et ami d’enfance d’Ali Soumaré pour qui cette histoire est liée à la couleur de peau du candidat : « Ali serait blanc, il n’y aurait pas eu toute cette histoire. Le montrer à la France comme un voleur, un menteur, pendant tout un week-end ».
Alors que certains cherchent à exciter les peurs et à véhiculer les clichés d’une jeunesse de banlieue uniquement bonne à jouer au foot et commettre des délits, d’autres agissent sur le terrain pour montrer que les jeunes des cités peuvent aussi réussir et devenir des élus de la République.