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Le temps d’un cliché.

Publié le 26 février 2010 par Wilverge

Égypte.
Tant que le sablier s’écoulera, il faudra le dessabler, ce Sphinx. Toujours là depuis la mort, corps de lion et tête d’homme, il s’éveille la nuit comme un papillon pour veiller sur les tombeaux des pharaons.
Le temps d’un cliché.
Sans eux, les travailleurs au bas de la pyramide n’auraient plus de gagne pain. Ce vieil homme, jamais ralenti par un dos d’âne, vend depuis des lunes breuvages presque froids.
Le temps d’un cliché.
Chaleureusement, un sourire réciproque suffit pour qu’il continue sa quête, car le temps file, en aiguille qui égraine les minutes, mais, s’arrête sans contrainte pour que cet homme égraine son chapelet.
Le temps d’un cliché.
Et lorsque l’ombre est assez longue, âniers et chameliers de Gizeh rentrent au bercail le temps d’une lune. L’heure est au pain.
Le temps d’un cliché.
Le temps d’un cliché.
Et le pain est à la vie, qui coule depuis des lunes, le long du plus long de ces fleuves. Nil besoin de le nommer, vous le connaissez. Contre-jour au demi-jour, l’oreille féline n’a pas peur de l’eau, elle file dans le vent chaud.
Le temps d’un cliché.
Le Nil, aussi grandiose que l’eau. Un flot de milliers de distances s’écoulant dans le temps, des Pharaons à l’Islam, hydratant ce qu’il peut, irriguant ce qu’ils veulent.
Le temps d’un cliché.
À vénéré comme le chat le fût à l’époque pharaonique, utilisé comme jamais à notre époque démographique.
Le temps d’un cliché.
En lui barrant la route, on l’emmagasine dans le Nasser et change son cours du temps, en remontant les temps anciens avant qu’ils ne sombrent dans le noir.

Le temps d’un cliché.Abu Simbel

Car sauver la grandeur du passé, c’est s’assurer un tourisme sans fin, tant et aussi longtemps, qu’on retournera le sablier.
-Will

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