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Françoise Grossetête et la nouvelle donne en Isère

Publié le 26 février 2010 par Exprimeo
Françoise Grossetête peut bénéficier d'un développement d'actualité qui semble devoir changer la donne en Isère : la nomination de Didier Migaud à la tête de la Cour des Comptes. Depuis mardi, une séquence-temps très intéressante est ouverte en Isère. Elle est très riche d'enseignements sur l'état des forces politiques dans l'agglomération grenobloise. 1) Le départ de Didier Migaud change totalement la donne. Depuis 1995, le PS a installé son leadership grâce au talent de trois personnalités : Destot, Migaud, Vallini. Michel Destot est celui qui a rendu possible l'aventure collective car sans Grenoble l'alternance politique globale était impossible. Mais ensuite, ils ont eu tous les trois l'intelligence politique de bâtir un équilibre fondé sur le pluralisme : trois sensibilités différentes, trois tempéraments différents, trois géographies différentes. Ils avaient connu la situation d'opposition au début des années 80 et ils ont eu la lucidité de tirer des enseignements politiques pour gagner et pour s'inscrire dans la durée au pouvoir. Les victoires du PS ne sont pas liées à la force du PS mais à la qualité de ces trois personnalités. Avec le départ de Didier Migaud, en trois jours, naissent des confrontations de carrières, d'ambitions, des dénonciations ...qui n'avaient jamais vu le jour en 15 ans. A ce rythme, le score des régionales pourrait changer dans l'agglomération grenobloise, traditionnel bastion du PS. 2) En effet, chaque jour qui passe altère la donne naturelle et ajoute à la confusion. La donne naturelle, c'est la confirmation rapide de transitions immédiates. La suppléante devient la candidate naturelle dans la 4ème. Geneviève Fioraso, 1ère Vice-présidente, devient Présidente de la Métro. 3) Si cet ordre n'est pas respecté, c'est que des forces contraires sont nées. Ce sont ces forces là qui mériteront l'attention et laisseront des traces. Mme Battistel, candidate de grande qualité installée dans la société civile, peut décliner la reprise du flambeau. Elle peut aussi être contestée. Par qui et pourquoi ? Là aussi, la logique voudrait que Mme Battistel conduise le ticket et probablement prenne Christophe Ferrari comme suppléant au titre d'un équilibre rural / urbain. Ce dernier accepterait-il ? Le PCF est-il prêt à lui pardonner aussi rapidement la conquête de Pont de Claix ? A la Métro, Geneviève Fioraso, Députée, a, elle aussi, toutes les qualités et les compétences pour diriger cette Institution. Si elle devait être récusée, serait-ce le fruit de la première rebellion contre le poids de Grenoble ? Et si oui, au profit de quelle autre approche ? 4) Pour la majorité présidentielle, son candidat en 2007 (Yann Casavecchia) devrait être le candidat naturel en 2010. Il peut décliner cette perspective mais ce n'est pas le cas semble-t-il. Pourquoi l'UMP chercherait un autre candidat et sur la base de quels critères ? Là aussi, ce choix est riche d'enseignements. Tout d'abord, c'est un enseignement sur le calendrier. Le parti challenger doit normalement se mettre vite en campagne. Pour l'instant, il rate ce premier rendez-vous. Ensuite, Michel Savin, patron local depuis 2008 déjà, doit montrer qu'il est capable de mettre l'UMP en dynamique de victoire. Il a fait les preuves de ses compétences pour éliminer des concurrents internes. N'est-il pas allé lors des cantonales de 2007 jusqu'à appeler à voter contre un candidat de sa propre formation politique, un candidat pourtant démocratiquement désigné par les militants de la formation politique à laquelle appartient Michel Savin ? Maintenant, il lui faut montrer qu'il sait gagner collectivement. Cette preuve est toujours attendue. Pour gagner, il faut ajouter. Pour le moment, l'opposition retranche et la situation grenobloise est caricaturale d'une opposition municipale qui se fâche avec tout le monde. Elle se fâche d'abord avec elle-même en implosant en plusieurs groupes. Elle se fâche avec ses leaders historiques dont Richard Cazenave qui méritait d'être aux tous premiers rangs des régionales avec son expérience, avec sa connaissance des dossiers et avec un charisme personnel qui tranche avec beaucoup d'actuels candidats. Et en plus, elle se fâche avec le Modem lors de la dernière séance du Conseil Municipal en dressant un procès à Philippe de Longevialle pour une erreur aussitôt reconnue par ses soins et dont chacun sait qu'elle ne correspond pas aux qualités habituelles de ce responsable public. S'interrogent-ils un seul moment sur les conséquences de tous ces moins au moment même où il faudrait ajouter pour gagner ? Cherchent-ils à identifier à quel seuil de plancher on peut arriver avec de telles "fâcheries généralisées" ? Si Françoise Grossetête en qualité de leader pour la région parvient à apaiser et à mettre son camp politique en bon ordre de bataille, le score des régionales pourrait être impacté positivement sur un territoire où elle pouvait craindre un mauvais résultat. C'est bien une période charnière qui est ouverte.

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