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Dépression : une Maladie qui Vous Prend la Tête ? (3ème partie et fin)

Publié le 26 février 2010 par Frédéric Duval-Levesque

(suite et fin)

Et surtout, respecter le tempo du traitement

Revenons-en à la relation médecin/patient. Il est impératif de respecter scrupuleusement la prescription de votre médecin ! Vous ne devez jamais arrêter un traitement sans lui en référer. Un conseil qui a du mal à passer, s’il l’on en croit les conclusions d’une enquête récemment menée par l’Assurance maladie auprès de 600 dépressifs, en Lorraine et Champagne-Ardenne. « Ce sont les patients qui, dans plus d’un cas sur deux, interrompent leur traitement antidépresseur. Ce pourcentage passe à 71% quand le traitement dure moins de 6 mois ». Ce qui représente la durée minimale de traitement pour une bonne prise en charge de la maladie. En dessous de ce délai, « plus d’un patient sur deux fera un nouvel épisode de dépression ». Deux motifs sont évoqués pour justifier ces arrêts : le sentiment de guérison et les effets indésirables des traitements, même s’ils se limitent à de simples coups de fatigue.

Les traitements justement, parlons-en. Les premiers médicaments modernes vraiment actifs contre la dépression sont apparus à la fin des années 50. Il s’agissait de psychotropes, qui modifient le psychisme en agissant sur l’équilibre des neurotransmetteurs. D’où leur interférence, potentiellement dangereuse, avec la conduite d’un véhicule ou d’une machine. Ils peuvent induire un état de somnolence, des troubles de l’attention ou une euphorie anormale.

Antidépresseurs, anxiolytiques, hypnotiques : qui fait quoi

  • Les antidépresseurs soignent la maladie, en agissant sur l’équilibre des neurotransmetteurs dans le cerveau. Ils ont un effet direct sur les symptômes de la dépression : tristesse, sentiment de dévalorisation, difficultés de concentration. Ils sont efficaces, certes. Mais ce sont des traitements lourds, et qui ne sont pas exempts de risques si leur administration n’est pas strictement encadrée. Les antidépresseurs ne doivent jamais être pris sans prescription médicale, ni sans suivre une psychothérapie comportementale et cognitive, indispensable à la guérison. Un syndrome de sevrage est d’ailleurs fréquemment observé à l’arrêt du traitement. Oui, un syndrome de sevrage ! Et les femmes enceintes ou allaitantes doivent être encore plus prudentes. Dans tous les cas, seul le médecin peut décider du recours à ces médicaments ;
  • Les anxiolytiques ne soignent pas la dépression. Ce sont des « tranquillisants » qui en atténuent les symptômes en calmant uniquement les angoisses. Et tout usage prolongé peut induire une dépendance ;
  • Les hypnotiques non plus ne soignent pas la dépression. Ces « somnifères » agissent comme leur nom l’indique, sur le sommeil. Ils font dormir, mais n’améliorent pas la qualité du sommeil qui n’est alors pas réparateur.

En cas de dépression, ces trois types de substances sont fréquemment associés. Une association qui se justifie par le fait que les antidépresseurs agissent toujours avec retard. Il faut en effet attendre pour percevoir les effets apaisants du traitement. Entre 21 jours et 4 semaines…

Sources : AFSSaPS ; ministère de la Santé et des Solidarités, septembre 2006 ; France Dépression, octobre 2006 ; Lettre aux prescripteurs, laboratoires GSK, juillet 2005 ; Caisse nationale d’Assurance Maladie, septembre 2006 ; La Revue Prescrire, Octobre 2006, Tome 26 N° 276

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