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2020 : l’air de la voiture à hydrogène

Publié le 26 février 2010 par Sequovia

2020 : l’air de la voiture à hydrogèneLa pile à hydrogène monte en puissance. Après la présentation de Bloom Energy  et ses applications pour les entreprises et les particuliers, le cabinet américain Pike Research, spécialisé dans les études de marché sur les technologies propres prédit plus de 2,8 millions de véhicules carburant à l’hydrogène dans le monde, à l’horizon 2020. Les piles à combustible pourraient bien faire rouler les voitures de demain !

Un marché  considérable

Aujourd’hui, l’automobile est responsable de 20% des émissions atmosphériques de CO2, et est à ce titre, l’une des premières causes du réchauffement climatique. Il est donc nécessaire de chercher à créer des voitures plus propres.La commercialisation de véhicules légers à pile à combustible débutera vers 2014 dans diverses régions du monde, estime Pike Research dans son rapport, avec un fort engouement pour le marché de l’Europe Occidentale et de l’Asie Pacifique, contrairement aux Etats-Unis. Le cabinet estime à 17,7 milliards d’euros la taille du marché annuel en 2020.

Les constructeurs veulent y croire…

Recharger son véhicule en hydrogène chez soi sera peut-être bientôt un geste quotidien. Pour les JO de Vancouver, Mercedes-Benz a livré près de 200 véhicules roulant à l’hydrogène. En Europe, le groupe vise une production en série d’un véhicule à hydrogène compétitif vers 2015. Dès 2013, l’anglais Riversimple espère commercialiser son concept baptisé Urban Car.

Les grands constructeurs japonais sont également sur le marché. Cette année, Suzuki va expérimenter au Royaume-Uni, un scooter nommé Burgman Fuel Cell, à pile à combustible. Honda va plus loin en annonçant en début d’année l’expérimentation d’une « station-service domestique » produisant de l’hydrogène, grâce à l’énergie solaire. Une capacité suffisante pour une journée d’utilisation courante de la voiture d’une autonomie de 45 km. Il suffira alors au conducteur de laisser sa voiture recharger la nuit ce qui limitera la consommation d’électricité aux heures creuses. Pendant les heures de pointe, la station service pourra exporter de l’énergie vers le réseau électrique.

Un carburant pas si propre

Cependant, de multiples problèmes empêchent actuellement l’industrie d’avancer, comme la production même de l’hydrogène, qui se fait aujourd’hui à 96% à partir de combustible fossile. Bien que le pot d’échappement ne rejette que de l’eau liquide et de la vapeur, l’hydrogène se fabrique en faisant réagir de la vapeur d’eau et du gaz naturel à température et à pression élevées. Celui-ci est ensuite transformé en électricité par une pile à combustible. «Cela pose problème parce que les réserves de gaz naturel ne seront pas éternelles, mais aussi parce que ce type de production émet du dioxyde de carbone», développe Mr Goyette, de l’Institut de recherche sur l’hydrogène de l’UQTR.

Incontestablement, les véhicules ne sont pas polluants, mais la production l’est fortement. Suffisamment, pour effacer les bénéfices de la voiture fonctionnant  avec une pile à combustible.

De plus, d’autres obstacles ralentissent l’exploitation de cette filière comme le  stockage de l’hydrogène, la sécurité liée à son utilisation, la distribution, mais également le coût du procédé. De nombreuses épreuves technologiques et économiques restent à surmonter car selon l’Agence internationale de l’énergie, un réseau d’approvisionnement mondial coûterait au minimum 2000 milliards de dollars.

L’avis Sequovia :

Aujourd’hui, nos déplacements sont responsables de 20 % des émissions de CO2 et dépendent à 98 % de ressources épuisables. Partant de ce constat, l’hydrogène  constituerait une des réponses logiques pour limiter la dépendance au pétrole et rendre nos véhicules plus respectueux de l’environnement. Si la voiture à l’hydrogène se démocratise, son respect de l’environnement sera vraisemblablement un de ses meilleurs atouts, ce qui nécessitera un effort considérable en matière de R&D, de nouvelles infrastructures mais également une volonté politique très forte.

Notons que les villes d’Amsterdam, Berlin, Barcelone, Londres ou encore Madrid expérimentent les bus à hydrogène. Elles se sont réunies au sein de l’association internationale Hydrogen Bus Alliance, afin de mutualiser leurs expériences.



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Claire Nobilet Développement durable, Environnement, Transports durables hydrogène, pile à combustible


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