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Les meilleurs (3)

Publié le 26 février 2010 par Malesherbes

Le 25 janvier 2008, l’Express.fr nous apprend qu’un trader de la Société Générale, Jérôme Kerviel, est à l'origine de pertes de près de cinq milliards d'euros pour la banque française. Daniel Bouton, Président-Directeur général, se répand alors en explications embarrassés. Une lettre adressée rapidement aux clients leur annonce que toutes les précautions ont été prises pour éviter le renouvellement de tels agissements. Avec un peu d’expérience en applications informatiques, on est conduit à penser, au reçu d’une telle circulaire, que son auteur est soit un incompétent, soit un menteur. Quant à la possibilité laissée à Jérôme Kerviel d’outrepasser les limites de sa fonction, ou bien la Générale ne s’était pas dotée de verrous pour empêcher ses collaborateurs d’aller trop loin, ou bien elle leur en avait confié les clés.

Diplômé de Sciences Po, énarque, Inspecteur des Finances, Daniel Bouton exerce pendant dix-sept ans diverses fonctions au Budget avant de rejoindre en 1991 la Société Générale dont il devient PDG en 1997. Ce passé le désigne évidemment comme l’un des meilleurs patrons de France. Quittons un moment ces cimes pour nous pencher sur le sort d’une salariée plus humble, tel qu’il nous est conté par La Montagne du 12 février 2010.

Angélique Moutaud, 34 ans, caissière (pardon, hôtesse de caisse) au supermarché Leclerc de La Souterraine depuis huit ans, a été licenciée pour faute grave le 1er février : elle avait utilisé cinq tickets Leclerc qui lui avaient été donnés par des clients de passage. La journaliste Catherine Perrot précise : « Licenciée sans préavis et sans indemnités, cette mère de famille de deux enfants s'est retrouvée sans ressources du jour au lendemain. Elle n'a pas pu s'inscrire comme demandeur d'emploi, son employeur ne lui ayant pas fourni d'attestation Assedic.»

Revenons maintenant au cas du sieur Bouton. Ce n’est qu’au bout de trois mois, le 17 avril 2008, qu’il abandonnera son poste de Directeur Général pour prendre la Présidence du Conseil d’Administration de la Générale. Il en démissionnera le 29 avril 2009. Peinant peut-être depuis à joindre les deux bouts, il a créé en septembre 2009 une société de services à vocation européenne pour faire profiter ses clients, parmi lesquels Rothschild & Cie, de son expérience financière et peut-être aussi de ses relations fructueuses dans la sphère dirigeante privée comme publique. Ceci devrait lui permettre de continuer à beurrer ses tartines jusqu’en avril 2010 où il pourra enfin percevoir une retraite de 730 000 euros par an.

Un des meilleurs, vous disais-je !


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