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La méthode Peillon en question

Publié le 27 février 2010 par Hmoreigne

 Bis repetita. Vincent Peillon revient sur le devant de la scène médiatique par un procédé aussi controversé que celui par lequel il avait posé un lapin à Arlette Chabot sur France 2. En exhumant le passé judiciaire supposé de Patrick Devedjian et d’Alain Madelin, le leader socialiste confirme qu’on peut se prétende philosophe et ne pas pour autant donner dans la dentelle. En quelques mois, le visage de l’eurodéputé aux allures de JFK a laissé la place à celle d’un homme politique adepte malgré ses dire des coups médiatiques et d’une forme réelle de brutalité dans ses méthodes.

Évidemment, cette façon de faire génère des supporters et des détracteurs. Il existe bien une prime à l’audace et aux coups de force qui se nourrit sur l’autel de la loi du Talion. Le parcours victorieux de Nicolas Sarkozy en atteste. Reste à savoir, si sur le fond et sur la forme, il convient de combattre ses adversaires avec les mêmes armes, les mêmes méthodes ou, si on appartient à cette catégorie d’hommes engagés qui pensent encore que la vie publique mérite plus du panache et de noblesse, que le recours permanent aux coups tordus et à l’épandage de boue.

Quels que soient les reproches ou les critiques que l’on puisse formuler à l’égard de Ségolène Royale, la tentative de confiscation de son courant par Vincent Peillon et surtout la violence des propos utilisés par ce dernier pour stigmatiser la venue de la présidente du Poitou lors d’une réunion de son courant à Dijon avait surpris plus d’un observateur.

Le cavalier seul de l’eurodéputé dans ce qui devait être le débat télé sur l’identité nationale avait confirmé que Vincent Peillon avait plus d’un tour dans son sac. Le fait aujourd’hui de brandir des coupures de journaux datant de 1965 pour exhumer le soi-disant passé de deux hommes politiques de droite, dont l’un est retiré des affaires, laisse pantois. Outre le fait, que Vincent Peillon qui dénonce à juste titre une phase d’abaissement national se vautre à son tour dans la lie, on ne peut qu’être surpris que ce dernier ait attendu que la polémique autour d’Ali Soumaré soit à son apogée pour intervenir sur le plateau de LCI pour brandir un faux scoop.

S’il y en a qui ne sont pas dupes, ce sont les internautes qui connaissaient depuis plusieurs mois la pseudo information selon laquelle Alain Madelin et Patrick Devejian auraient joué les pieds nickelés dans leur jeunesse dans le sud de la France.

Ce rebondissement ne devrait pas en rester là puisque les deux mis en cause devraient saisir dans les prochains jours le tribunal de grande instance de Paris pour diffamation.

Il n’est pas sûr que dans cette histoire, l’eurodéputé bénéficie du soutien de la direction nationale du parti socialiste. En effet, dans le cas difficile de Georges Frêche, Vincent Peillon a choisi son camp. Comme la plupart des ex-Ségolénistes, il soutient le président sortant de la région Languedoc Roussillon. Un soutien qui n’a rien de discret, mais qui est au contraire pour lui l’occasion de taper sur Martine Aubry et ses amis.

Peillon, et c’est son droit, est en désaccord sur la ligne arrêtée par le national :”Tout ça est brouillon. Et extrêmement déplaisant dans un contexte où on se jette la morale au visage. Quand je regarde l’Histoire, ceux qui s’appuient sur le bien, le juste, pour faire des épurations, ne sont pas vraiment ceux pour lesquels j’ai le plus de sympathie. Au PS, j’ai entendu : il faut moraliser, on est contre les grands barons… Alors on est contre ceux du Sud-ouest, mais pas contre ceux du Nord ? Tout ça est quand même un climat populiste et démagogique, qui est déplaisant. ”

Le professeur n’est pas exemplaire dans le passage à l’acte. Par ses prises de position, Vincent Peillon brouille les lignes et surtout contribue à la grande médiocrité du débat.


Peillon pointe le passé de Devedjian et Madelin
envoyé par LePostfr. - L’info video en direct.“ 

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LES COMMENTAIRES (1)

Par mutuelle santé
posté le 17 mars à 19:51
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une analyse très pertinente, comme toujours