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Chroniques olympiques

Publié le 28 février 2010 par Pascal Boutreau
Désolé, pas trop le temps de vous raconter ma vie (veinards). En attendant que les choses se calment ou que quelqu'un me donne le truc pour caser 30 heures dans une journée de 24, voilà quelques opérations recyclages de mes chroniques quotidiennes sur www.lequipe.fr consacrées aux JO.  Alors pour celles et ceux qui tentent désespérément de poster des commentaires, essayez de rester zen (je sais que ce n'est pas facile). Bon je dis ça mais ça m'énerve profondément aussi quand je veux répondre à un comm et que ça ne passe jamais pour je ne sais quelle raison. Je ne sais pas sur quels critères les modérateurs (société externe à L'Equipe) se basent mais y a parfois de quoi rester circonspect... Des trucs sont mis en ligne puis retirés sans grande raison. D'autres passent et sont scandaleux (notamment certaines remarques sur le physique comme Bartoli en fut récemment la cible). Bref.

Tant qu'on est dans les choses qui fâchent, mention spéciale pour les animateurs sportifs de France Télévisions. En tout cas certains comme Monfort, Montel et Godart (eh oui, toujours les mêmes). Qu'ils ne soient pas les plus grands spécialistes des disciplines qu'ils commentent, passe encore. Mais ce qui est exaspérant c'est que ces mecs n'ont pas bossé et sont arrivés à Vancouver les mains dans les poches. Un minimum de documentation en amont leur aurait évité de dire des âneries monumentales (en faire la liste me prendrait trop de temps). La volonté de France Télé d'être raz les pâquerettes dans les commentaires pour toucher le grand public (les amateurs de sport un peu plus branchés sur ces disciplines vont sur Eurosport où au moins les journalistes savent de quoi ils parlent... si Eurosport ne nous foutait pas un match de foot deux soirs sur 5, ce serait parfait) n'est pas incompatible avec le fait de dire des choses intelligentes ou intéressantes. Godart qui confond les descendeurs qui se présentent devant lui, Monfort pathétique sur le patinage de vitesse, Montel qui n'y connaît strictement rien dès qu'il commente un truc, ça fait beaucoup. Et puis s'ils pouvaient arrêter de bassiner Vincent Jay et Marie-Laure Brunet avec leur remake de Barbie et Kent ou pour rester dans le domaine Raphaël et Liv-Gret, ce ne serait pas plus mal. Qu'on leur foute la paix avec leur couple. Ce que j'écris n'est pas très "confraternel" mais à un moment, trop c'est trop.  

En revanche, dans la série "à ne pas manquer", vous saurez tout (plein de déclas et réaction) et verrez tout (plein de photos et vidéos) ce qui concerne Jason Lamy-Chappuis sur son site internet www.flying-jason.com. J'y ai découvert la réaction de l'Américain Todd Lodwick. "Jason est 100% français, 100% américain, 200% un bon gars". Tout est dit (beau boulot ce site, Nicolas ;)). N'hésitez pas non plus à aller sur www.skichrono.com, sur www.ski-nordique.net ou encore sur http://nordicland.fr.

Assez parlé, voici mes chroniques. Pour info, vous aurez le droit dans les jours à venir à des papiers sur lequipe.fr consacrés au saut à skis féminin (ce vendredi), sur l'importance du soutien de l'armée (dimanche), sur le relais français de fond ou encore sur l'absence d'un bob tricolore pour la première fois de l'histoire.

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Une famille en or (lien ICI)

Vincent Jay et Jason Lamy-Chappuis ont récompensé dimanche l'immense travail de tous les membres du ski nordique français.

Quelle soirée ! Le film du dimanche soir a tenu toutes ses promesses. Deux heures d'intenses émotions avec des rebondissements et une happy end pour finir. Deux heures, entre 21h15 et 23h15 où la France s'est même emparé de la première place du classement des médailles de ces Jeux olympiques de Vancouver. Cela ne durera probablement pas alors profitons. Savourons sans modération.
Il y eut d'abord ce succès de Vincent Jay. Si inattendu d'abord et qui s'est dessiné au fil des minutes. Il y eut ensuite cette consécration de Jason Lamy-Chappuis. Quand le Jurassien a attaqué son sprint, beaucoup de murs ont dû trembler. Et pas seulement à la salle polyvalente de Bois d'Amont, l'antre de celui que toute la France appelle ce matin « Jez ». Que l'on soit fan de combiné nordique ou bien simplement un curieux tombé par hasard sur Eurosport ou France Télévisions, comment ne pas crier devant sa télé ? Dimanche, nous vous confions notre peur de le voir manquer ce rendez-vous. Comme la peur que l'on pourrait avoir pour le premier de la classe la veille de ses épreuves de bac. Jason a répondu présent. Avec mention très bien. Il est allé la chercher cette breloque. Et du plus beau métal.
Jason, c'est le mec intelligent, probable futur pilote de ligne, courtois, bien élevé, un physique qui émoustille nombre de demoiselles, et depuis dimanche, champion olympique ! Bref, le mec qui pourrait énerver mais qui pourtant fait l'unanimité. Même au fond de la plus reculée des vallées, impossible d'entendre le moindre écho d'une critique. Si la bonne fée qui s'est penchée sur son berceau, il y a seulement 23 ans, est encore en activité, qu'on récupère vite ses coordonnées !
Derrière ces résultats, il y a surtout beaucoup de travail. Des athlètes d'abord. Vincent Jay a même dû se freiner et réduire les séances. Naturellement doué pour le saut, Jason a su se construire en fond. Mais il y a surtout derrière nos deux champions olympiques, toute une équipe. Plus que ça même : toute une famille. Celle du ski nordique, unie pour ce rendez-vous et qui a su mettre en commun tous ses moyens. Celle de ces gars qui passent tant de jours loin de chez eux dans des conditions parfois extrêmes. Celle de ces techniciens, toujours les premiers levés et souvent les derniers couchés, enfermés dans leur cabane de fartage à essayer de trouver les meilleurs skis et la meilleure glisse pour les coureurs. Celle enfin des kinés qui après avoir souvent donné un coup de main sur la piste, effacent jusqu'à très tard le soir, les traces de fatigue des champions pour qu'ils repartent quasi neufs le lendemain. Quand un athlète déclare à l'arrivée : « cette victoire est celle de toute une équipe », on a parfois tendance à prendre cela comme une simple formule de politesse. A tort.
Car derrière l'or de Vincent Jay, on pense à Christian Dumont, le directeur sportif du « biat », à Stéphane Bouthiaux, le chef d'équipe, à Siegfried Mazet, l'entraîneur du tir. On pense fort aussi à Pascal Etienne, l'ancien entraîneur de l'équipe féminine qui se bat depuis des mois contre la maladie. Il y a aussi le Commandant Christian Persicot, responsable de l'équipe de France militaire au sein d'une Armée de Terre qui fait tant pour le ski français (Jay est caporal à l'Ecole Militaire de Haute Montagne basée à Chamonix). Les succès de Jason récompensent eux aussi tout l'investissement de l'encadrement. Il y a le patron de la discipline Nicolas Michaud, aux côtés de Jez depuis ses débuts, l'entraîneur Etienne Gouy, les techniciens Fabrice Guy bien sûr, le champion olympique 1992 et Adrien Mantez, Julien Eybert Guillon, l'entraîneur du saut qui, sur la plate-forme, agite son petit drapeau bleu blanc rouge pour donner le signal de départ à Jez assis sur sa rampe de lancement.
Dimanche, le biathlon et le combiné nous ont régalés. Ce lundi, ce sera au tour du ski de fond avec un 15km libre où l'on attend beaucoup de Vincent Vittoz et Jean-Marc Gaillard. Deux membres de la même famille du nordique. Avec les mêmes valeurs, et pourquoi pas les mêmes résultats. Pour que le film du lundi soir nous offre lui aussi une happy end.

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Dawa Sherpa, une autre vision (lien ICI)

Pendant que les champions se disputeront les médailles, le Népalais Dacchiri Dawa Sherpa aura d'autres ambitions. Il est pourtant lui aussi un grand champion.

Ce lundi, au départ du 15km libre, il y aura les Norvégiens, Allemands, Russes, Italiens, Français etc. Pendant que Vincent Vittoz et Jean-Marc Gaillard défieront les autres stars de la discipline pour les breloques, loin derrière, les concurrents des « petites nations » auront bien d'autres ambitions. Parmi eux, le Népalais Dacchiri Dawa Sherpa. Né il y a 40 ans à Chulemo-Taksindu Solukhumbu, petit village logé à 2 700 m d'altitude dans les contreforts de l'Everest, « Dawa » (« lundi » en langue sherpa, jour de sa naissance) participe à ses deuxièmes Jeux olympiques, quatre ans après un baptême à Turin. Il y avait terminé 94e (sur 99) du 15km classique. Une performance plus que modeste certes. Mieux vous pourtant se méfier des apparences. Car Dacchiri Dawa Sherpa est un champion. Un grand champion.

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Le corps et l'esprit en communion

Depuis plusieurs d'années, il est en effet l'un des meilleurs spécialistes mondiaux de trail, ces courses nature actuellement en plein essor. Les chemins escarpés, les longs raids parfois supérieurs à 100km à travers les montagnes sont un domaine où il règne quasi sans partage. Mais au-delà de ses performances sportives, Dawa est avant tout un personnage infiniment respecté par tous les traileurs. Prononcez son nom sur un forum dédié à la course à pied et vous aurez alors un inventaire complet des superlatifs et des marques de respect. Arrivé bien longtemps avant les autres coureurs, il est de ceux qui restent plusieurs heures sur la ligne d'arrivée, jamais avare d'un encouragement ou d'un conseil. L'héritage sans aucun doute de ses sept années passées dans un monastère bouddhiste où il entra à six ans. « Au début, je ne comprenais pas le sens de la compétition, confiait récemment Dawa installé depuis plusieurs années en Suisse comme maçon, après avoir rencontré sa femme actuelle lors d'un trek. Pour moi, la course, c'est avant tout le plaisir de rencontrer des gens et d'échanger. Le classement n'est pas ma priorité. L'idée de ''se faire mal'' n'est pas dans mon esprit. J'écoute toujours mon corps et, quand je souffre, je ralentis. Si le plaisir n'est plus là, je préfère arrêter. Tout ce que j'ai appris au monastère, je m'en sers tous les jours, dans ma façon de penser et de gérer les choses de la vie. Le corps et l'esprit doivent être en communion. Le stress, la jalousie et l'envie sont les trois choses qui font le plus de dégâts chez l'homme, et j'essaie de les vaincre. »

Construire une piste de fond au Népal

Pour gagner son carnet d'invitation à la fête olympique, Dawa a d'abord dû participer à cinq courses FIS. Après une saison très chargée en trail (il court pratiquement tous les week-ends), il n'est revenu que début novembre d'une course qu'il organise au Népal, le SoluKhumbu Trail. Il a ensuite pu partager quelques stages avec l'équipe de France et profiter de quelques conseils. «Nous n'avons évidemment pas les mêmes objectifs, mais quand ils me voient sur la piste, les entraîneurs me donnent quelques conseils», explique-t-il.
Ses rêves olympiques, Dawa ne les envisage pas en terme de chrono ou de classement. «Je ne veux surtout pas me prendre la tête. Je participe uniquement au 15km car sur le 50km qui aurait été plus propice à mes qualités de résistance, on est éliminé quand les premiers vous prennent un tour. Je n'aurai donc pas pu finir. Mais je vais rester pendant tous les Jeux pour aller encourager les autres athlètes et en particulier les Français.» Comme d'habitude diront les traileurs. «Un de mes rêves est de pouvoir un jour créer une piste de ski de fond au Népal, conclut-il. Cela demande beaucoup de temps et d'énergie mais j'espère vraiment pouvoir le réaliser.» Evidemment, il y en aura toujours pour penser que ces athlètes n'ont rien à faire là. Que les Jeux, c'est sérieux. Mais pour Dawa, les Jeux, c'est aussi... un jeu.

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Un truc de ouf ! (lien ICI)

Préparez les dosettes de café. Décalage horaire oblige, les Jeux olympiques se vivent en France à la belle étoile. Des nuits blanches qui offrent la possibilité de découvrir de nouvelles disciplines. Et il y en aura pour tout le monde.

Une nuit à regarder les JO à la télé est l'assurance d'un sacré choc des cultures. Le téléspectateur peut débuter sa nuit sur les pistes de Whistler pour y vivre les exploits de nos biathlètes (Jay, Dorin, Brunet), combinés (Jason Lamy-Chappuis) et bientôt de nos fondeurs et sauteurs (en tout cas on l'espère). La carabine rangée et les fleurs distribuées aux heureux élus, il peut filer à la Thunderbird Arena du hockey sur glace et écouter au passage les commentaires toujours pertinents de Roch Voisine, le consultant de France Télévisions, ancien joueur de très bon niveau (mais Hélène, toujours seule sur son sable, n'a pas pu venir). Entre-temps, notre noctambule sera peut-être passé par les pentes de Cypress Mountain et ses épreuves de ski acrobatique et de snowboard. Au milieu de sa nuit, direction la patinoire du Pacific Coliseum où se déroule le patinage artistique. Les yeux seront cernés au petit matin mais quel voyage ! Car si seulement quelques kilomètres séparent ces sites, il y a en réalité un monde entre leurs univers.
Les Jeux, chacun y trouve finalement son bonheur. Les amoureux des grands espaces et des pistes tracées entre les sapins enneigés (même si à Vancouver, ils sont rares) adoreront se caler dans la trace de Björndalen ou Vittoz. La fameuse «ménagère» se régalera des pirouettes du Suisse Stéphane Lambiel et notera les petits détails des tenues des patineuses savamment cousues par leur maman. Le lycéen de retour d'une journée passée dans la poudreuse de ses sorties hors piste, s'extasiera sur les performances des bosseurs ou snowboarders et ira se coucher bien décidé à tenter de les imiter le lendemain sur le snowpark de sa station (le résultat n'est pas forcément garanti). Petite précision : il n'est pas interdit non plus de tout aimer.

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Le coup de jeune du CIO

La longévité du mythe olympique s'explique aussi par cette diversité et cette faculté du Comité olympique à suivre l'air du temps. En intégrant depuis plusieurs années des disciplines «tendance» comme le snowboard ou le ski acrobatique, les instances olympiques ont assurément joué la carte jeunes et attiré une nouvelle «clientèle» (le business et les intérêts économiques ne sont jamais très loin, soyons réalistes). Mardi, quand Déborah Anthonioz est allée toucher l'argent du snowboardcross, seul le nom de son club, l'ASPTT Annemasse, donnait une petite touche rétro à l'instant. Comme pour les bosses précédemment, certains devant leur télé ont même dû prendre un sacré coup de vieux. Car ici, les pantalons sont larges, les discours pour le moins énergiques, à l'image des commentaires de Paul-Henri De Le Rue ou d'Océane Pozzo au micro de Marie-Christelle Maury dans la raquette d'arrivée.
S'il veut comprendre un minimum ce qu'il voit, mieux vaut pour le non initié sortir le dico ou trouver le bon site sur Internet. Pas toujours évident de s'y retrouver dans les D-Spin, Egg roll, Helicoptère (ça, ça va encore, on visualise), MacTwist, Corked, back-twist ou autres grab effectués lors de ces manches qu'il s'agit d'appeler des «runs» si l'on ne veut pas passer pour un ringard. Sortez vos cahiers, vous avez encore la journée de mercredi pour réviser. Car la nuit prochaine, les adeptes du half-pipe entreront en scène dans leur gros demi-tunnel de neige long de 160mn, large de 20 et bordé de deux murs de 6,50m de hauteur. Dommage d'ailleurs que dans cette «demi-lune» le CIO n'ait pour l'instant fait les choses qu'à moitié en ne conviant que le snowboard mais pas encore les skieurs. Médaillés d'or et de bronze des X Games il y a trois semaines, Kevin Rolland et Xavier Bertoni auraient probablement gonflé encore un peu le tableau des médailles tricolores.
Et si le D-Spin 1080 ne vous parle pas, vous pourrez toujours vous reporter sur le ski de fond, le patinage de vitesse, le hockey-sur-glace, la luge ou le skeleton. Quelle que soit la discipline, que les pantalons soient larges ou moulants, que l'on y parle un français classique ou rempli d'anglicisme, les émotions sont les mêmes. Les larmes des battus sont toujours aussi touchantes, celles des vainqueurs toujours aussi émouvantes. Alors vivement la nuit prochaine !

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Dimanche, c'était donc le départ de la saison avec le semi de Bullion, dans la forêt de Rambouillet. Un peu frisquet sur la moto pour s'y rendre mais ça valait le coup. Un magnifique soleil, des passages en forêt encore enneigés et une organisation sans faille (excepté un mec sur sa moto censé assurer la sécurité mais qui mettait plus le souk qu'autre chose, qui plus est en étant désagréable en se la racontant... sans doute un mec qui la semaine travaille à la SNCF). Le but était de faire une sortie de deux heures, cool, dans une bonne ambiance plutôt que d'aller courir seul sur mes chemins habituels. Résultat : 1h58', une super gamelle sur une plaque de verglas (Brian Joubert n'aurait pas fait mieux) derrière le centre technique de Clairefontaine (bobo l'épaule) et même le temps de faire quelques photos.

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Bilan : un dimanche matin fort agréable. Prochain "compètraînement", a priori le semi de Paris le 7 mars.

Le samedi après-midi avait lui aussi été sympa au côté de mes collègues du Meudon Triathlon engagés dans le meeting Anne Pinon à la piscine d'Issy-les-Moulineaux (compète de natation réservée aux clubs de triathlons). La première de nos 4 équipes (8 par équipes) n'a manqué le podium que de deux secondes. Dommage. Une bien belle ambiance en tout cas qui a forcément donné envie de vite retourner faire trempette. Avec la perspective du triathlon de Paris au pied de la Tour Eiffel, il va de toute façon bien falloir réaligner quelques longueurs.


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