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Fin d’après-midi au point mort. Sieste et réseautage...

Publié le 28 février 2010 par Fabrice @poirpom
Fin d’après-midi au point mort. Sieste et réseautage...

Fin d’après-midi au point mort. Sieste et réseautage électronique. Choses prévues, horaires à définir.
Lee-za fait du yoyo avec son coeur. Légère montée d’angoisse, hystérie, apathie. Secouer, recommencer. Un vieux démon la chatouille. Alors elle bataille.
La soirée arrive sur la pointe des pieds, les tenues s’adaptent. Munitions de weed chargées tandis que Lee-za se repoudre le nez et corrige le rouge de ses lèvres.
On va manger à un moment, non?
À l’arrêt de bus, pause silencieuse sur un caillou en plastique ergonomique. Les six minutes d’attente prévue s’étirent et Lee-za s’impatiente. Ballade en bus, enfin. Gambetta brille, les Pyrénées s’assombrissent.
Chez Mateo, un hamac accroché en travers de son salon donne le ton. K-Pu joue les hôtesses d’accueil.
J’ai passé un entretien cette semaine. Pour un boulot avec tailleur fuschia fourni. J’suis impatiente, vous imaginez…
Accolades. Un pas chassé vers sa kitchenette, Mateo décapsule, revient et fait le plein. La weed circule. Il s’affale sur son chiffon géant et balance ses premières blagues potaches, fruit de ses réflexions rêveuses de l’après-midi. Un concours d’éclats de rire démarre gentiment. Simple tour de chauffe.
Je vous préviens, j’ai pas. Une. Thune.
K-Pu pose ses bases. Départ imminent. Mateo s’inquiète, se redresse, file dans la kitchenette et sert des shots de vodka. Paf. K-Pu tire une gueule de koala en pleine chute libre, Lee-za joue les girafes championnes de breakdance, Mateo fait trois tours de hamac avant de bondir.
Faut manger à un moment. Non?
Lee-za a trouvé son gimmick. Tout le monde enfile son armure. Restes d’hiver persistant… Légère oscillation pédestre jusqu’à Confluences pour le vernissage de l’Expo de RERO.

JE N’AIME PAS BEAUCOUP LES GENS
QUI POURRISSENT NOS MURS
AVEC LEURS MOTS…

La jeunesse est dorée, les coupe de cheveux discutables, la bière pas assez fraîche et le vin versatile. Le verre de Lee-za finira dans un bol de cacahuètes.
Electronica et brouhaha s’occupent de l’ambiance. K-Pu pique des stickers, papillonne d’affiches en photos, agrippée à Mateo qui essaye de lire les légendes des clichés, griffonnés sur des bulletins scolaires. Lee-za bondit sur une table qui se libère. Moins pour les chaises qui l’entourent que pour le bol de chips XXL qui trône et qu’elle séquestre sauvagement. Tout le monde la rejoint, s’attable et torture le bol.
Ça fait du bien. Mais ça suffira pas. Faudra bien qu’on mange à un moment. Non?
Lee-za s’acharne. À coups de crocs. À coups de griffes. Et son verre finit dans un bol de cacahuètes, délaissées par la bande.
Pour fabriquer du napalm artisanal: mélanger à parts égales essence et concentré de jus de fruits surgelé.
C’est l’une des recettes proposées dans le premier chapitre de Fight Club.
Une autre approche: prendre une Lee-za survoltée par son futur possible qui s’esquisse loin d’ici. La présenter à une K-Pu titillée par le sien, flou et cotonneux comme un dimanche embrumé sous la couette. Presser délicatement leurs tailles. Saupoudrer d’herbe. Ajouter de l’alcool goutte à goutte. Patienter. Et le Championnat du Monde des Barres de Rire peut commencer. L’autre nom du napalm. Les décibels de leurs éclats décoiffent plus d’un chevelu dans l’assemblée. La portée de leurs voix défrise plus d’une donzelle dans l’assistance. K-Pu et Lee-za accrochent comme des atomes.
Rajouter une couche de Mateo. Le napalm prend alors des allures de nucléaire.
Et le DJ coupe le son.
Mateo recoupe les indices glanés au fil de la soirée. Pièce de théâtre intello à l’étage. Mollo sur le destroy.
La lutte,
C’est classe*!
*contre classe
Mateo maintient le niveau de la compét’ avec son tee-shirt de chômeur-mangeur-de-clown.
Monologues de répondeurs avec Leen-C. Les négociations vont bon train. La motivation l’emporte. Un de ses potes gratte un p’tit peu la guitare qui le démange, gratuitement, au Zindem’s Café.

J’AURAIS PREFERE UN MUR BLANC
PLUTOT QUE CETTE AFFICHE
DE MERDE

La route qui y mène n’est qu’une longue traînée de barres. Feux d’artifice de conneries-pour-faire-marrer-les-potes. Championnat de haut niveau. La pause distributeur automatique vire à l’agression. Les racailles du rire chahutent rue de Bagnolet. La bande à LOL bouscule les badauds à tous les coins de rue.
Arrivée au Café. Ambiance feutrée, surpopulation d’heure de pointe, démangeaison de gratteux. Les groupies du premier rang applaudissent comme des otaries. Merci à la famille. Bousculades et politesses jusqu’au mètre 63 de Leen-C qui apparaît. Pétillante et déconneuse. Climat tropical, Bavardages futiles, pressions rafraîchissantes. Le concert se termine, les bières s’enchaînent, les conneries fusent. Un menu circule.
Ça me branche pas du tout. On bouge?
Hypoglycémique Lee-za fait la fine bouche devant la carte. Fin mot: Lola et Lee-Dee, des vieilles copines, vont débarquer à Goncourt. A un moment. Détours d’écolier, ruelles sombres, barres de rire, métro blafard et marche hasardeuse mènent au Baron Samedi. Chaleur de maison de campagne avec cheminée. Climat de vestiaire de troisième mi-temps. Ambiance de bar parisien de vendredi soir. Beaucoup de bêtises à bafouiller. La faune est détendue et conviviale. Des gueules connues se distinguent. Tapes dans le dos et toasts en pagaille.
La bande s’installe face au trône.
Pas de baskets aux toilettes ce soir. Désolé.
Mateo le physio remballe plus d’un loulou à la vessie pleine comme une bombe à eau. Des lèvres mordues vont peut-être saigner.
Le temps d’un tour de piste introductif, Lee-za déboule avec une planche de bois. Gruyère des alpages, saucisson sec et confiture de griottes. Ladite planche et la corbeille de pain qui l’accompagne ont une espérance de vie de 92 secondes. Gorgées de liquide salvatrices incluses.
Ça fait du bien de manger, non?
Lee-za savoure sa victoire comme un produit du terroir. Avec onomatopée de satisfaction de papille. Lola et Lee-Dee apparaissent entre deux rasades. Lee-za rebondit comme un pogoteur punk pour leur faire une place. Présentations d’usage.
Lola, bien accompagnée. Lee-Dee, bien accompagnable.
Abra-eem se greffe également à l’équipée sauvage. Il chatouille K-Pu qui le chatouille en retour. Leurs ressorts capillaires respectifs, parfois, s’entremêlent.
Tout va bien.
Les gens parlent trop fort, la musique ne l’est pas assez mais l’envie, si. Déhanchements et pauses de ninja agitent la bande à LOL sur un son quadragénaire, voir plus. Les vieux singes font faire les meilleures grimaces.
Et le DJ coupe le son.
Fermeture annoncée, foule invitée à vider les lieux. Le Baron dégueule son monde. K-Pu s’éclipse, accolades avec Lola et Lee-Dee avant qu’elles ne disparaissent. Ascension de retour, sans remontée mécanique, Mateo sur le dos. Dernières sottises jusqu’au croisement où les routes se séparent. Toujours.
Retour à la maison, le thé apaise les esprits, la weed ralentit les gestes, la discussion s’étire. Jusqu’au deux de tension.
Bonne nuit.
Couette moelleuse.
Dernière escapade de neurones.
Les toilettes de Confluences.
Un mot sur un mur.

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