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Etat chronique de poésie 828

Publié le 01 mars 2010 par Xavierlaine081

828

C'est un grand silence qui a succédé au mistral…

Pas un grain de gelée sur les branches nues…

Nous marcherons encore entre des murs de mystère, et accomplirons les tâches que le jour nous révèle…

*

Vous entrerez sans répit.

Vous déballerez vos incessants mystères, vos laves d’inconfort, vos chagrins non avoués.

Il n’y aura que le silence pour bercer ces moments d’avide attente.

Qui sommes nous, posés là, sur cette boule ronde qui tourne sur elle-même.

*

Nous attendrons qu’un soupir vienne du plus profond de la vague.

Nous tendrons des paumes de hasard à la vie qui palpite encore.

Nous ne serons rien dans cette complicité sans but.

*

Un parfum d’insouciant désir viendra parfois provoquer l’évasion.

Le jour étendra son ruban implacable sur nos bouches d’amertume.

Nous ne comprendrons strictement rien aux émotions qui nous submergent.

Nous ouvrirons des bouches avides en quête d’un fragment d’oxygène…

Nous serons, tels poissons hors de l’eau, asphyxiés par le flot terrible de nos passions.

*

Il me faudra marcher le long de ce trottoir étroit où tu venais à ma rencontre.

De ta beauté dans la nuit tombante, il ne reste qu’un vague souvenir et un regard.

Je sais que mes pas, à cet endroit me mèneront à te regretter.

Qui sait quel lieu de cette planète renferme notre rencontre.

*

Et puis j’irai, passant rêveur, par les rues désertes jusqu’à ce havre matinal.

Nous y juxtaposerons nos infinies solitudes, devant une tasse de café fumant.

Le journal nous distillera des nouvelles parcimonieuses.

Il faudra lire entre les lignes, les traits de vraie vie que nul ne sait écrire…

*

D’une clef de regret j’ouvrirai la porte de cette prison.

Vous m’attendrez, avec vos paquets de malheur sous le bras.

Vous tenterez de m’en refiler le fardeau.

Vous serez fiers de ce cadeau inopportun.

*

Mes yeux fatigués inviteront parfois ma tête à planter des clous sur vos fronts enfin sereins…

En dedans se dessinera la hâte d’être ici, devant la page blanche pour d’autres rêves, bercés d’aurores délicates…

Demain, enfin, rien ne viendra interrompre le cours des pensées…

Les digues rompues, la parole s’écoulera entre les veines de fin de semaine…

*

Si brève rêverie offerte

A l’abri d’un vieux mur

Dans l’apparition éphémère

D’un regard attendri

.

Manosque, 29 janvier 2010

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